• Japon plus actif en matière de sécurité mais affaibli économiquement



    Le Japon est devenu plus pragmatique concernant les questions de sécurité et cherche à être plus actif mais ses difficultés économiques ont réduit son aura en Asie, a estimé l'Institut international d'Etudes stratégiques (IISS) dans son rapport annuel paru jeudi. L'institut basé à Londres fait un état des lieux du Japon après les attentats du 11 septembre, en montrant comment l'archipel envisage d'abandonner le crédo pacifiste imposé par sa Constitution pour la doctrine de la sécurité collective.

    Mais parallèlement, le pays dirigé par le Premier ministre Junichiro Koizumi risque de connaître des relations tendues même si "gérables" avec ses voisins, qui ne considèrent plus le Japon comme un exemple à suivre après dix ans de stagnation. "Alors que les problèmes de défense et de sécurité ont été affrontés avec pragmatisme et rapidité, en partie sous l'effet de pressions étrangères après les attentats du 11 septembre, les progrès dans le contexte économique semblent plus rhétoriques que substantiels", a estimé le rapport.
    Le rapport rappelle que la législation a été changée à la fin 2001 pour permettre aux forces d'autodéfense japonaises de participer à la campagne américaine en Afghanistan, leur première intervention militaire hors d'Asie même si leur mission n'est que logistique et médicale. Le rapport estime que, même si l'opération est limitée à deux ans et exclut les zones de combat, la participation à la coalition anti-taliban "ouvre la voie à une réévaluation de l'interdiction de participer à des initiatives de sécurité collective qui a gouverné la politique sécuritaire japonaise pendant une bonne partie de l'après-guerre".

    Le rapport note d'autre part que les relations du Japon avec la Chine et les deux Corées restent difficiles et qu'une tentative de M. Koizumi de fédérer l'Asie du sud-est dans une "communauté" économique et d'éclipser l'influence croissante de la Chine dans la région "a été plutôt inefficace". "Les propres faiblesses économiques du Japon montrent qu'il ne peut plus être un modèle pour ses partenaires d'Asie du sud-est comme c'était le cas dans les années 70 et la réduction de son budget d'aide au développement a accru sa perte de prestige", selon le rapport.

    AFP | 09.05.02 | 13h07