• Kimiko Yoshida, clichés nomades



    Première exposition parisienne de l’artiste japonaise.

    Née en 1963 à Tokyo et installée à Paris depuis 1995, Kimiko Yoshida est d’origine japonaise et surtout nomade. Deux cultures, qui nourrissent toute sa recherche et expliquent la diversité de ses séries (une petite dizaine) de travaux.

    Pour cette première exposition personnelle à la galerie Rabouan-Moussion, elle a choisi de les montrer toutes : aussi bien cette série de photographies tirées des vidéos numériques sur le thème de la vitesse urbaine réalisées au fil de ses voyages (Tokyo, Venise, Jérusalem…) que ces splendides tirages sur de grands papiers plastique (habituellement utilisés pour les diapositives) qui, en prenant pour sujet différentes poupées, renvoient au souvenir fantasmé, détourné, acide de son enfance. Avec en prime cette suite très forte, titrée Intangibilité, de six photos, six autoportraits monochromes en noir, en rose, en bleu… sur le thème de la mariée célibataire correspondant à la mariée veuve, à la mariée manga, à la mariée poupée… et lié à la multiplicité d’identités et de cultures. Dommage toutefois que l’accrochage, chargé, ne mette pas plus en valeur certaines œuvres. Mais il prend un autre parti, celui du foisonnement, qui finalement correspond bien à la démarche de Kimiko Yoshida.

    H.-F. Debailleux.

    Galerie Rabouan-Moussion
    121, rue Vieille-du-Temple
    75003 Paris
    jusqu’au 25 mai 2002
    Rens. : 01.48.87.75.91

    Libération | 5 mai 2002