• Les Japonais et les onsen



    Tendance :

    L’amour des Japonais pour le bain s’observe aussi dans le boom de super-sento, ces grands établissements de bains publics, qui proposent plusieurs types de bains – bains dans les rochers, baignoires anciennes en forme d’immense marmite… Les clients y sont autorisés à passer d’un bain à un autre au prix de 500 yens (4 euros). Ces 400 établissements que compte le pays, installés essentiellement dans les banlieues de grandes villes, multiplient aujourd’hui leurs services en offrant à leurs clients restaurants, bars, massages ou salons de coiffure, rapporte le Nihon Keizai Shimbun. Ainsi, les clients de la chaîne Gokuraku-yu (bain au paradis), par exemple, peuvent déguster aussi bien du poisson cru que des plats de friture après une bonne détente.

    Histoire :

    «En se lavant une fois avec de l’eau de cette source chaude, notre corps devient beau ; en le répétant plusieurs fois, nous nous guérissons de n’importe quelle maladie », peut-on lire dans l’ouvrage de référence Izumono-kuni fudoki (Culture et géographie d’Izumo), écrit en 733. Il fait mention de l’une des plus vieilles stations thermales de l’archipel, Tamatsukuri, située au nord d’Hiroshima, rappelle l’écrivain Tadanori Matsuda, dans les colonnes du Nihon Keizai Shimbun. Ainsi, depuis bien des siècles, les Japonais entretiennent-ils une relation presque religieuse avec ses près de 3 000 onsen, des stations thermales, que recense le pays. Surgissant de terre, souvent dans les montagnes reculées, ces sources chaudes mystérieusement guérisseuses ont été fréquemment associées aux légendes de célèbres bonzes bouddhistes durant le Moyen-Age, souligne M. Matsuda. Pour ce grand connaisseur d’onsen, il est tout-à-fait naturel que ses ancêtres aient parlé de l’eau « qui secrète la force des dieux » ; d’autant que ces « lieux de cure thermale constituaient la ‘frontière’ entre le monde des vivants et l’au-delà».

    Extrait du n°600 de Courrier International (page 30)