• Elections partielles-Koizumi évite le pire



    Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, dont la baisse de popularité compromet les projets de réformes, se préparait à des difficultés éventuelles, lundi, après la défaite de son parti dans une élection partielle et la perte d'un poste de gouverneur. Le Parti libéral démocrate (PLD) de Koizumi a évité l'issue la plus calamiteuse, à savoir une double défaite dans les scrutins partiels de dimanche, mais l'échec de l'un de ses candidats dans une préfecture passant pour un fief du parti traduit un net mécontentement face à la lenteur des réformes.

    Le candidat d'opposition Takahiro Kuroiwa, 35 ans, a remporté un siège sénatorial qui était en jeu dans la préfecture de Niigata (nord-ouest) - bastion de l'ex-ministre des Affaires étrangères Makiko Tanaka, dont le limogeage en janvier a précipité la chute de popularité de Koizumi.
    Le PLD a également perdu le poste de gouverneur de la préfecture de Tokushima, où les électeurs ont donné la préférence au candidat d'opposition Tadashi Ota après l'arrestation de son prédécesseur pour corruption présumée. Un candidat du PLD est en revanche sorti vainqueur de l'élection partielle de Wakayama, dans le centre du Japon, où était en jeu un siège à la chambre basse de la Diète.

    Koizumi est tributaire du soutien de l'opinion dans l'épreuve de force qui l'oppose à la vieille garde antiréformiste du PLD. ECHEC "TRES REGRETTABLE" Absent du Japon ce week-end, le Premier ministre n'a pas réagi aux résultats électoraux, mais le secrétaire général du cabinet, Yasuo Fukuda, a jugé "très regrettable" la perte du siège sénatorial de Niigata, rapportent des médias. "Nous devons réfléchir avec humilité sur de nombreux points", a-t-il ajouté. La presse nippone estime que les déconvenues du week-end, qui interviennent un an exactement après l'entrée en fonctions de Koizumi, pourraient marquer un tournant pour son gouvernement. "Ces élections, qui arrivent au moment où la popularité de Koizumi est en baisse, remettent en cause toute l'appréciation portée sur son gouvernement", écrit le quotidien conservateur Yomiuri Shimbun dans un éditorial. "C'est une sonnerie d'alarme et Koizumi doit en tenir compte."

    D'autres y voient un avertissement plus modéré. "Oui, Koizumi a déçu notre attente, mais donnons-lui encore une chance. C'est ce qu'ont dit les électeurs dimanche", estime le quotidien Mainichi Shimbun. La cote de Koizumi est tombée en un an de 90% de satisfaits à 40%, en s'accélérant après le renvoi de Tanaka, personnalité très populaire dans l'archipel.

    Les élections partielles de dimanche ont eu lieu peu après l'élection d'un candidat indépendant au poste de maire de la deuxième ville japonaise, Yokohama, par des électeurs déçus par Koizumi et par des formations politiques affectées par des scandales divers. Les résultats électoraux pourraient susciter des appels pour la démission du secrétaire général du PLD, Taku Yamasaki, allié clé du Premier ministre. Yamasaki faisait déjà l'objet de pressions après la publication d'un article évoquant sa liaison avec une maîtresse présumée. Il a engagé des poursuites contre l'hebdomadaire où a paru l'article, mais les médias nippons n'excluent pas que cette affaire ait affecté les élections.

    Par Elaine Lee TOKYO, 29 avril 2002 (Reuters)