• L'horizon économique japonais s'éclaircit



    Le Japon veut croire que son économie pourrait connaître un certain rebond dans les mois à venir.
    Cette thèse semble étayée par une série de bon indicateurs publiés ces derniers jours.

    Jusqu'ici, c'était plutôt l'incertitude qui dominait sur l'avenir de l'économie japonaise. La fin de l'année fiscale, le 31 mars dernier, s'était accompagnée à la fois d'un soulagement et de la crainte d'une nouvelle année noire. Les chiffres contradictoires publiés alors laissaient en effet planer des doutes sur la capacité du Japon à se sortir de sa pire crise depuis l'après-guerre.

    Mais ce matin deux nouveaux chiffres sont venus conforter l'idée de la plupart des économistes : l'économie nippone a touché le fond en janvier-février et devrait désormais rebondir. Ainsi, la hausse des commandes de biens d'équipement pour le mois de février dépasse les espérances des observateurs en atteignant 10,8% sur un mois. Cette progression, qui suit une baisse de 15,6% en janvier, montre un redémarrage timide mais certain de la demande industrielle japonaise. Une bonne nouvelle, puisque l'investissement est actuellement au plus bas au Japon.

    Les chiffres de l'évolution des prix de gros intérieurs pour mars confirment le scénario d'une sortie progressive de la récession déflationniste. En mars, les prix de gros intérieurs sont en effet resté stables sur un mois, après une hausse de 0,1% sur un mois en février. Sur un an, ces prix ont baissé de 1,3%, mais l'évolution des deux derniers mois montre une indiscutable consolidation de la demande.

    Ces chiffres confirment l'évolution de l'indicateur avancé de l'économie publié vendredi. Cet indicateur montre l'orientation de l'économie dans les deux prochains trimestres. En progressant de 6,7 points à 66,7, il a confirmé le scénario d'un rebond dans le courant de l'année 2002.

    Certes, la consommation reste faible. Vendredi, on annonçait une baisse de 3,8% de la consommation des ménages en février sur un an (contre une progression de 0,8% en rythme annuel en janvier). Cette faiblesse devrait maintenir les pressions déflationnistes dans les prochains mois.Mais chacun est désormais persuadé que la relance de l'économie japonaise ne se fera pas par les ménages, mais par la demande extérieure. Or, compte tenu de l'amélioration de l'économie américaine, les exportations devraient progresser et doper la production industrielle. Seulement alors, les revenus des ménages et donc la consommation pourraient repartir à la hausse.

    Le processus risque donc d'être long, mais il semble néanmoins bien engagé. Ces indicateurs sont une bonne nouvelle pour le Premier ministre Junichiro Koizumi qui, voici encore une semaine, se posait la question de l'efficacité de sa politique économique et était contesté au sein de son propre parti. Les marchés ont également repris de l'assurance. L'indice Nikkei 225 a ainsi clôturé en hausse de 0,15% lundi matin.

    latribune.fr


    Voilà de quoi refroidir les alarmistes qui jurent le Japon suivra la voie de l'Argentine !

    Néanmoins l'expérience a montré que la prudence était de mise dans ce genre de situation. Et quand bien même ce scénario se réaliserait rien ne dit que les problèmes de fond qui affectent l'économie nippone lui serait fatals au cas où l'économie mondiale se détériorerait à nouveau. Car on constate que l'économie japonaise est plus que jamais dépendante de la situation en particulier américaine. Le Japon n'est pas prêt d'en avoir fini ni avec le boulet américain ni avec le boulet chinois autrement plus dangereux qui prend de plus en plus de place.