• Témoignage sur l'enlèvement d'une japonaise par la Corée du Nord et l'Armée Rouge

    En 1983 Keiko Arimoto avait 23 ans. En octobre de la même année, elle allait être enlevée par des membres de l'Armée Rouge et envoyée en Corée du Nord.

    Après avoir terminé ses études universitaires au Japon, elle était partie en Angleterre. Lors de son séjour, elle rencontre dans une école de langues de Londres Megumi Yao, femme d'un membre de l'Armée Rouge. Les deux femmes sympathisent rapidement. Keiko Arimoto rêvait d'une carrière internationale. Son "ami" Megumi Yao lui raconte qu'elle a travaillé pour une compagnie d'import-export. Elle lui propose de la mettre en contact avec cette entreprise.

    Megumi Yao s'envole pour Zagreb. Elle y rencontre Kimihiro Abe, membre de l'Armée Rouge et Kim Yu Cho, vice-consul du consulat de la Corée du Nord à Zagreb. Ensemble, ils élaborent un plan pour kidnapper la jeune femme.

    Megumi Yao donne rendez-vous à Keiko Arimoto à Copenhague. Elle est présentée à Kimihiro Abe qui se fait passer pour le directeur d'une société d'import-export. Kimihiro Abe explique qu'ils sont à la recherche d'une personne pour une étude de marketing en Corée du Nord.

    Quelques jours plus tard, Keiko Arimoto, accompagnée de Kimihiro Abe et Kim Yu Cho, s'embarque pour un vol en direction de Pyongyang. Depuis octobre 83 les parents de la jeune femme sont sans nouvelles. Pendant toutes ces années ils ont fait plusieurs démarches auprès du gouvernement japonais qui sont restées lettres mortes.

    Il aura fallu attendre le procès d'Emiko Akagi, femme d'un membre de l'Armée Rouge pour officialiser la disparition de Keiko Arimoto. Mardi 12 mars, Megumi Yao appelée en tant que témoin est revenue longuement sur les méthodes d'enlèvement et les motivations de l'Armée Rouge.

    En janvier 83, l'un des leaders de l'Armée Rouge japonaise, Takamaro Tamiya, aujourd'hui décédé lui avait donné pour mission d'enlever des jeunes femmes japonaises. Ces femmes étaient destinées à marier deux hommes japonais eux-mêmes enlevés lors d'un voyage en Espagne. L'objectif de ses enlèvements était de préparer un groupe de japonais qui aurait dû avoir pour mission de convertir le Japon aux idéologies de Kim II Sung.

    Lors de son témoignage Megumi Yao s'est adressée directement à la famille pour implorer leur pardon. Elle est aussi apparue sur une chaîne japonaise. La chaîne avait arrangé un entretien entre les parents de la victime et Megumi Yao. En larmes elle s'est longuement excusée auprès des parents agés de 73 et 76 ans. Les parents ont affirmé ne plus avoir de colère face aux kidnappeurs. Ils espèrent maintenant revoir leur fille le plus tôt possible.

    La Corée du Nord nie avoir enlevé des citoyens japonais. Cependant, les autorités japonaises pensent que 11 personnes ont été kidnappées. Ces enlèvements restent le frein principal afin de normaliser les relations entre les deux nations.

    P.S.

    Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site de Mainichi Shinbun