• Popularité du sumo en baisse: des solutions...



    Voici les suggestions de Clyde Newton (Sumo World) pour raviver l'intérêt du public vis à vis du sumo.

    Le sumo fait face a de critiques permanentes quant à sa perte de popularité au Japon. Avec les Yokozuna et les Ozeki qui n'apparaissent plus à chaque compétition et plus aucune star du calibre de Takanohana ou de Wakanohana qui ne semble se profiler à l'horizon. La Sumo Kyokai est dans une position peu enviable. Bien sur la popularité du sumo a eu des hauts et des bas par le passé, et il y a ceux dans l'association qui pensent qu'inévitablement cette popularité va remonter, et que le sumo pourra à nouveau capturer l'imagination du public. Cependant avec la dégradation permanente de la situation économique au Japon depuis 10 ans, on peut sérieusement s'inquiéter de la situation.
    Alors que dans les années 90s le sumo affichait complet tous les jours, quand Takanohana et Wakanohana étaient encore jeunes et au sommet de leur popularité, le tournoi de novembre (aki basho) n' a été complet que 3 jours seulement. Et c'était probablement le maximum que l'on pouvait espérer. Certains tournois récents n'ont d'ailleurs jamais atteint cette capacité.

    Certes, la Sumo Kyokai doit être créditée de quelques mesures favorables prises dans le but de stimuler l'intérêt. En particulier la réduction des poids et taille minimum pour les shindeshi, l'ouverture au public des entrainements de Yokozuna Shingiinkai et l'annonce de la révision complète du vieux système de jungyo - tournois d'exhibitions - (qui existait depuis le début des années 90s).

    Cependant, il y a de nombreuses mesures qui pourraient être prises pour augmenter la satisfaction des fans et au moins pour stopper le déclin de popularité auprès du public. Voici quelques suggestions qui peuvent éventuellement générer un débat. Les lecteurs sont encouragés à commenter ces suggestions et à faire des contre-propositions personnelles qui seront présentées dans le prochain numéro (de Sumoworld).

    1 - Eliminer les restrictions de poids et taille minimum

    La Sumo Kyokai a établi un système ou les prétendants rikishi qui ne satisfont pas les normes de poids et taille doivent passer une batterie de test de force et de forme physique. Ce système devrait être appliqué à tous les shindeshi sans être limité aux rikishi. Mais en fait, dans la réalité, les heya (lieux d'entrainements) font face à une baisse sensible de volontaires souhaitant faire une carrière. Tous les nouveaux volontaires devraient être acceptés sans exceptions si ces heya veulent réellement survivre. Le fait d'éliminer la taille minimum qui est de 1,67 m pourrait conduire à de très intéressantes rencontres à l'avenir.

    2 - Repenser le système de Kosho (absence)


    Le nombre de sekitori absents dans les compétitions a augmenter de manière dramatique au cours des dernières années. Certains ont été kosho (absent) plusieurs fois dans leur carrière. On peut sérieusement penser que le système à été dévoyé par certains. Alors qu'un système d'élimination pur et simple est trop sévère, peut-être pourrait-on limiter le nombre d'absence dans une carrière. Il s'agit là d'un sérieux problème pour la Sumo Kyokai. Au cours du tournoi de novembre à Tokyo, 21 sekitori étaient absents. Soit un tiers des rikishi classés en Makuuchi ou Juryo. Un record absolu. Il y a ceux qui prétendent que le grand nombre de blessures et d'absences est le résultat d'un poids trop important ou d'un mauvais entrainement.

    3 - Créer de meilleurs conditions pour les rikishi

    Avec des revenus de la part d'entreprises qui diminuent à cause de la mauvaise situation économique au Japon, la plupart des rikishi sont devenus un peu comme des "salarymen"; en d'autres termes, ils disposent d'un salaire fixe. Une manière de leur offrir un meilleur revenu serait de les autoriser à faire de la publicité. En principe la Sumo Kyokai interdit ce genre de pratique depuis 1985, sauf quand il s'agit de causes humanitaires ou de publicités pour des organisations gouvernementales. Leur permettre d'apparaitre dans des publicités les exposerait plus au public et pourrait faire remonter la popularité du sumo en général.

    4 - Encourager les enfants à se mettre au sumo

    Une des raisons qui fait que le nombre de shindeshi (nouveaux élèves) a diminué est tout simplement que les jeunes ne s'y intéressent pas. Tout effort pour encourager la jeunesse à s'y intéresser serait le bienvenu. La Sumo Kyokai aurait intérêt à avoir une approche plus active en y travaillant de plus près avec les écoles, auprès des jeunes à partir de 6 ou 7 ans. En plus on peut également constater qu'avec la baisse de popularité du sumo ces dernières années, l'âge moyens des fans spectateurs dans les tournois a augmenté.

    5 - Stimuler et encourager une meilleure couverture médiatique

    Les journaux japonais qui dépendent largement de kisha club (club de presse), pour récupérer l'information, ont tous tendance à présenter les mêmes articles sur les mêmes sujets. Bien souvent avec les mêmes mots. Avec la baisse de popularité, la couverture médiatique des tournois "jungyo" (tournois d'exhibitions) est devenue sporadique, et même pour les tournois principaux il n'est pas rare de retrouver l'information en 7ème ou 8ème page. Il serait donc nécessaire d'avoir une approche des médias moins bureaucratique. Le nombre de livres sur le sumo en japonais a aussi diminué. Les éditeurs devraient être encouragés et l'utilisation des photos facilitée et moins chère.

    6 - Faire des nocturnes lors des grands tournois

    Chaque jour, lors des grands tournois, la dernière rencontre a lieu un peu avant 18 h. En semaine, c'est l'heure ou la plupart des japonais quittent le travail, ce qui diminue considérablement le nombre de spectateur possible. En contre-partie, la plupart des matchs de baseball commencent à 18 h. Bien que cela poserait probablement des problèmes de retransmission pour la télévision, surtout pendant la saison de baseball (avril à octobre), organiser la compétition plus tard: de 19 h à 21 h pour la division makuuchi pourrait certainement augmenter le nombre de spectateur en semaine.

    En fait, en 1955 la Sumo Kyokai a fait l'expérience de commencer les rencontres de makuuchi à 17 h pour terminer vers 20 h. Le concept fut abandonné après un seul tournoi, car les compétiteurs se sont plaint que cela désorganisait leur vie. Les médias ont aussi critiqué; l'horaire ne permettant pas de donner l'information à temps.

    Cependant cette expérience eut lieu il y a 46 ans, et la Sumo Kyokai pourrait refaire une expérience comme par exemple organiser 2 ou 3 nocturnes pendant les grands tournois.

    7 - Créer plus d'interactions entre le public et les rikishi

    La Sumo Kyokai devrait essayer d'augmenter ce contact surtout pour les exhibitions (jungyo). Dans l'ancien Kokugikan, les rikishi étaient plus près du public. Le meilleur moyen serait de ré-organiser des petits tournois en plein air, ce qui augmenterait les possibilités de rencontre entre les rikishi, les directeurs de heya, les nouveaux élèves éventuels et leurs parents. Récemment très peu de tournois ont été organisés dans les petites villes ou villages qui ont pourtant produit beaucoup de champions dans le passé.

    Traduction personnelle d'un l'article de Clyde Newton (Sumo World)