• Tempête politique au Japon

    Après avoir connu un soutien populaire sans précédent le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, vient de connaître son premier revers auprès de l'opinion publique. Depuis sa nomination en avril dernier la côte de popularité de son gouvernement vole au-dessus de la barre des 70%. Très bon orateur il a su redonner espoir à des japonais en proie au doute face à la crise économique que le pays traverse.

    Mais cette belle popularité pourrait être remis en cause suite au limogeage le 29 janvier dernier de Makiko Tanaka, ministre des Affaires étrangères. Très charismatique elle avait fortement contribué à la désignation de Koizumi en tant que premier ministre.

    Lors de la conférence internationale sur l'Afghanistan à Tokyo le 21 et 22 janvier, deux organisations non-gouvernementales (ONGs) se sont plaintes de ne pas avoir eu accés aux débats. L'affaire éclate au grand jour et s'ensuit un débat houleux au sein du parlement japonais, Makiko Tanaka accusant Muneo Suzuki membre du Parti Démocratique Libéral d'avoir fait pression sur des bureaucrates du ministère des Affaires étrangères afin d'interdire à deux ONGs de participer à la conférence. Afin d'éteindre le feu le Premier ministre prend la décision de se séparer de Tanaka Makiko ainsi que de Yoshiji Nogami vice-ministre des Affaires étrangères. Elle quitte son poste en larmes mais répète avec force que Nogami aurait cité le nom de Suzuki comme responsable de cette affaire. Nogami nie les faits. Difficile de savoir la vérité dans cette affaire.

    Quoi qu'il en soi vendredi dernier le Premier ministre Junichiro Koizumi a nommé le ministre de l'Environnement Yoriko Kawaguchi pour succéder à Makiko Tanaka.

    Yoriko Kawaguchi beaucoup plus discrète et moins connue du public aura pour difficile mission de faire oublier cette affaire. Elle n'aura pas perdu de temps pour se mettre au travail rencontrant dés samedi son collègue russe, Igor Ivanov. Le but de cette rencontre étant pour le Japon de récupérer les quatre îles au nord d'Hokkaido occupées par l'Union Soviétique après la fin de la deuxième guerre mondiale. A ce jour Kawaguchi et Ivanov se sont mis d'accord pour reprendre les négociations à Moscou à la mi-mars afin de discuter de l'éventuel retour des îles Hobamai et Shikotan au Japon.

    Un succès sur ce dossier pourrait aider le cabinet koizumi à redorer son image auprès d'une opinion mécontente après l'éviction de Makiko Tanaka.

    Momotaro