• Sephora (LVMH) se retire du Japon



    L'eldorado japonais du luxe ne sourit pas à tout le monde. Depuis le 31 décembre, les sept magasins Sephora de l'Archipel ont définitivement baissé leurs rideaux. L'enseigne vedette du groupe LVMH pour la parfumerie et les cosmétiques n'a pas trouvé son public au Japon, où son premier libre-service avait ouvert en novembre 1999.

    «Sephora misait sur de nouveaux modes de consommation qui tardent à émerger ici. Les Japonaises n'aiment pas se retrouver dans un magasin de cosmétiques avec un panier, sans personne pour les conseiller», explique Seiko Yamasaki, de l'institut d'études Dentsu, spécialisé dans la consommation et les modes de vie. LVMH, qui se refuse à donner des chiffres sur les pertes accumulées en vingt-quatre mois par Sephora au Japon, a pourtant tardé à faire marche arrière.

    Car même si elles ont des emplois précaires, les jeunes Japonaises préfèrent se priver pour acheter des produits de marque. Le cas le plus cité est celui des «parasites», surnom japonais donné aux salariées célibataires toujours domiciliées chez leurs parents. Prêtes à rogner sur leurs dépenses ordinaires, habituées des bazars à 100 yens (1 euro) pour leurs produits usuels, ces jeunes femmes tapent sans vergogne dans leurs économies pour se payer le nec plus ultra du luxe français.
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    Premier écueil : l'image très liée à la parfumerie de Sephora, alors que les parfums représentent au Japon moins de 5 % du marché de la beauté, dominé par les cosmétiques, les crèmes, le maquillage, etc. Deuxième écueil, le concept de libre-service, associé dans l'Archipel aux magasins discounts : «Sephora vendait des produits de beauté, comme des savonnettes dans des magasins à 100 yens. On y allait pour regarder, pas pour acheter», confesse Mio, une secrétaire d'Osaka.[...]

    L'histoire de Sephora est enfin le reflet de la guerre impitoyable que se livrent au Japon les grands du luxe français.[...]


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