• A un peu plus de 200 jours de la Coupe du Monde



    Un parfum de France 1998 teintée d’inquiétudes

    Le Japon se prépare à son tour, en partenariat avec la Corée du Sud, a accueillir le plus grand évènement sportif de la planète. Les préparatifs vont bon train, mais de nombreuses incertitudes tant sportives que sécuritaires et diplomatiques voilent momentanément les préparatifs.

    Les points communs entre l’équipe de France de 1997 et l’actuelle sélection nationale japonaise sont légion. Nakata, joueur de l’AS Parme et premier japonais a s’être « exporte » en Europe, est ici une star a la notoriété comparable a celle de Zinedine Zidane en France.

    Les performances relativement médiocres de la sélection nationale (2-2 face au Nigeria le mois dernier et plusieurs défaites retentissantes dont un 5-0 au stade de France il y a quelques mois) font douter nombre de japonais quant aux chances de leur équipe de remporter la prochaine édition. Leur entraîneur francais, Philippe Troussier, a beau s’échiner à vouloir à tenter de maximiser le potentiel de son équipe, les critiques sont nombreuses et l'incertitude s’installe tant dans l’opinion que dans la presse.

    Néanmoins, ce qui différencie la France du Japon, c’est bien le maigre engouement populaire envers un sport qui reste tout de même méconnu.

    La première division japonaise, la J-League, n’a été créé qu’en 1993. Par opposition, le Base-ball, sport d’équipe le plus populaire dans l’archipel nippon, y est pratique depuis 1873 et remplit de stades entiers la ou la J-League attire a peine plus de spectateurs que la moyenne des matchs de D2 francaise.

    La coupe du Monde en Corée et au Japon s’inscrit dans la même optique que celle de 1994 aux USA : conquérir un nouveau public, et si possible faire basculer l’Asie toute entière dans la folie du ballon rond. La récente qualification de l’équipe de la République Populaire de Chine pour la phase finale de mai et juin prochain va également dans ce sens. <br>En outre, voici une liste des equipes qualifiees a ce jour :

    Asie (AFC) : Corée du Sud, Japon, Chine, Arabie Saoudite
    Afrique (CAF) : Cameroun, Afrique du Sud, Tunisie, Sénégal, Nigéria
    Amérique (CONCACAF) : Costa Rica, Etats-Unis Amérique du Sud (CONMEBOL) : Argentine
    Europe (UEFA) : France, Pologne, Espagne, Suède, Russie, Angleterre, Italie, Croatie, Danemark, Portugal

    Malgré les turpitudes sportives, la question sécuritaire reste au cœur du débat, et s’est même considérablement aggrave depuis les évènements du 11 septembre au Etats-Unis. Des le mois de mai, les télévisions japonaises et coréennes montraient fièrement les images du dispositif anti-hooligans en cas d’émeutes lors d’une rencontre, a grands renforts d’hélicoptères et de policiers-ninjas semblant sortir tout droit d’un film de Luc Besson.

    Mais rares seront les « guerriers du foot », comme se surnomment eux-mêmes les hooligans, a faire le déplacement d’Angleterre, d’Allemagne ou des Pays-Bas, long et coûteux, vers deux pays ou il est très difficile de se déplacer et de communiquer si l’on ne parle pas la langue. Mais la sécurité a l’intérieur des stades, première préoccupation du Jawoc (comite japonais d’organisation), ne doit pas faire oublier la nécessite d’également sécuriser leurs abords. En effet, l’une des plus grandes surprises pour les occidentaux se rendant au Japon, c’est l’absence de tout système de sécurité, peu importe le lieu.

    La culture japonaise est basée sur des principes d’honnêteté et de franchise. Ainsi, les grandes surfaces sont dépourvues de vigiles, le train de contrôleurs et le métro de tourniquets. En France, ceci serait considérer comme une incitation au vol et a la fraude tant cela semble facile. Mais le respect qui se dégage de chaque japonais vous fait disparaître l’idée même que cela est possible.

    Cependant, des esprits mal intentionnés peuvent transformer en un rien de temps le Japon, pays le plus sur du monde, en un gigantesque chaos. Il n’existe qu’un seul précédent de ce type, l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, perpétré par la secte Aum et qui avait provoque le décès de 8 personnes et l’hospitalisation d’un millier d’autres. Le traumatisme provoque alors est encore perceptible tant les Japonais étaient tombes de haut. Tout nouvel évènement de ce type aurait des effets pires a coup sur. La coupe du Monde, de par sa notoriété serait un formidable tremplin a toute organisation terroriste, qu’elle soit mondiale (Al Qaida, organisation de Bin Laden par exemple), asiatique ou même nationale. Car si l’alliance de la Corée du Sud et du Japon ne peut que réjouir les amateurs de ballon rond, il en est tout autre des diplomates coréens et japonais.

    En effet, depuis l’été dernier, les relations entre les deux pays se sont détériorées du fait du Premier ministre japonais, le malgré tout très populaire Junichiro Koizumi. Ce dernier s’est rendu au mois d’août au temple shintoïste de Yasukuni, dans la banlieue de Tokyo, afin de rendre hommage a certains militaires japonais de la seconde guerre mondiale, ceux-la même reconnus criminels de guerre en Corée et en Chine par l’équivalent japonais du tribunal de Nuremberg.

    Cette maladresse, s’ajoutant à la polémique croissante sur des manuels scolaires nippons révisionnistes, a entraîne un refroidissement sérieux des relations du Japon avec ses deux principaux voisins. Certaines organisations coréennes s’étant même jurer de faire payer au peuple japonais ses affronts ainsi répétes.

    <p>Rares sont les francais qui se souviennent de la période d’avant Coupe du monde, de la fin d’année 1997. Pourtant, si l’on ressent ici actuellement la même insouciance que celle qui planait dans l’hexagone a l’époque, cependant, elle risquerait d’être rapidement éclipsée par des évènements qui n’ont aucun rapport avec le football.