• Du cinéma nippon ni mauvais

    Le cinéma américain est très prolifique en matière de dépaysement extrême. L'Asie et ses mystères en souvent fait les frais dans des productions bas de gamme : "souviens-toi, l'asiatique est fourbe et tu ne gouteras à ses délices que à tes dépens" pourrait résumer la grande majorité des scénarios exotiques. Bien sûr, n'oublions pas des costumes couleur locale, des geishas espions, des sumos et des ninjas discrets à faire passer Godzilla pour une ballerine du Bolschoi.

    L'Asie fait rire pas la déformation de ses coutumes et ses rites. Dans cette grande veine scénaristique, on a pu retrouver des grands nanars comme Soleil Levant, Soleil Rouge, La proie,... devenus cultissimes pour tout amoureux du Japon qui se respectent (seulement pour ceux qui ont un sens de l'humour). On se surprend alors à jouer au jeu des erreurs.

    Toutefois, on aurait pu penser que l'Europe et tout particulièrement la France aurait été épargné. Que nenni mon sîre!

    Egaré de temps à autre en période de fêtes sur une chaine quelquonque, la diffusion des films de OSS 117 ravit les fans de Fantomas. OSS 117 qui n'est autre que Hubert Bonisseur de La Bath (Tadam!) est un espion d'origine francaise travaillant pour l'OSS américain (Office of Strategic Service). Ce travail, oh! comble du bonheur le pousse souvent à aller à l'étranger et je vous le donne en mille Emile, en Asie.

    L'introduction terminée, ce qui me permet de vous parler de "Atout coeur à Tokyo", un vague film d'espionnage dans le décor du Tokyo de 1966. Ce sous-James Bond réunit tous les ingrédients du genre, attaque de ninjas, petites japonaises pas farouches, combat mémorable contre un sumo dans une maison traditionnelle japonaise. Pour ceux que le scénario intéresse, OSS 117 doit grâce à un contact blonde aux yeux bleus déjouer le complot de méchants japonais qui veulent vendre une technologie à l'étranger. Rien de neuf sous le soleil ! Et encore pour ceux qui ne sont pas encore dégoutés de cet étalement de kitsch, ils pourront se régaler avec "Banco à Bangkok pour OSS 117" et "Furia à Bahia pour OSS 117". Que du bonheur!

    Autre grand moment du cinéma francais trop longtemps oublié par nos cinémathèques, "Typhon sur Nagazaki" réalisé par Yves Ciampi en 1956, avec dans le rôle principal, notre ex-Jean Marais national. Pour le résumé, "L'ingénieur Pierre Marsac fait la connaissance à Nagasaki de la jeune orpheline Noriko. Ils s'aiment mais l'arrivée de la journaliste Françoise Fabre, que Pierre a aimée, vient troubler leur union. Quand Pierre décide que c'est avec Noriko qu'il fera sa vie, un typhon dévaste Nagasaki. Noriko est tuée avant que Pierre ne puisse la sauver." L'honneur est sauf, le gentil occidental survit et la japonaise crève.

    C'est cette même idée que l'on retrouve dans "La légende des 7 vampires d'or" de Peter Cushing, grand réalisateur des films de la Hammer. Habituellement quelquepart dans les Carpates, l'action se déroule cette fois en Chine dans ce superbe crossover avec les maisons de production hong-kongaise. Le suspense atteint son summum quand les gentils héros anglais qui doivent affronter un despotique vampire chinois se rendent compte que eh! ben que les chinois sont pas catholiques donc leurs petits croix ils peuvent se les tailler en pointe et ... Bien sûr, l'anglaise blonde aux yeux bleus voit mourir son amoureux chinois sous ses propres yeux empalé pour finalement, le suivre dans la mort. De toutes facons, belle maman n'aurait pas apprécié le mariage.

    J'espère que ce tour d'horizon, ma foi, incomplet vous aura rendu cinéphile.