• La légende de la déesse Amaterasu



    Nés du chaos, deux êtres divins : Izanagi, "le Mâle invitant" et Izanami, "la Femelle invitante", vont tenter d'imiter des bergeronnettes qu'ils ont vues s'accoupler. Ayant fait surgir de la mer une île, Onogoro, Izanami invite son frère au jeu de l'amour ; un avorton naîtra qui sera abandonné dans un nid de roseaux.

    C'est qu'il ne convient pas que la femme prenne l'initiative. La seconde tentative sera faite à la demande d'Izanagi et les dieux de la Nature apparaîtront alors, nés de ce couple divin.

    Malheureusement le feu dévore la jeune mère qui est plongée au fonds des Enfers d'où son frère-époux ne peut l'arracher. Revenant du domaine infernal, Izanagi se purifie dans la rivière proche de la ville qui prendra le nom d'Ise ; de ce bain purificateur naîtront un dieu et une déesse ; le dieu, méchant, sera expulsé du ciel et la déesse, au doux nom d'Amaterasu, se verra confier la tâche d'éclairer le monde de ses rayons.

    Lassée du monde et des farces de son imprévisible frère, Amaterasu se cacha dans une grotte, et sa retraite plongea l'univers dans les ténèbres. Ne supportant plus l'obscurité, les autres dieux se réunirent et tramèrent une série de stratagèmes pour la déloger de sa caverne. Ils utilisèrent des coqs qui chantaient sans relâche, firent danser et chanter une jeune déesse, et placèrent un miroir en bronze devant l'entrée de la grotte. Attirée par le bruit, Amaterasu finit par sortir des ténèbres. Elle put alors contempler la beauté de ses traits reflétés par le miroir...et la lumière baigna de nouveau le monde. Amaterasu, fut l'ancêtre mythique de la longue lignée impériale japonaise.

    Nous devons à l'un des plus anciens textes japonais, datant du VIIIe siècle, la connaissance des termes mêmes qu'utilisa la déesse pour installer l'un de ses descendants sur le trône impérial japonais : "Le Japon est le pays dont mes descendants seront les maîtres. Ô toi, mon auguste petit-fils, va le gouverner, va ! Que ta descendance soit comblée par la prospérité. Puisse-t-elle, comme le ciel et la terre durer éternellement !".