• Le Journal d'une Machine de Matsuo Suzuki



    Le journal d’une machine, pièce de Matsuo Suzuki – un des plus grands dramaturges et metteurs en scène japonais actuels– dresse le portrait d’une famille au bord de l’implosion. Cette pièce à l’humour grinçant, teinté de perversion, est le troublant reflet d’une société violente et névrosée. Matsuo Suzuki accepte pour la première fois une tournée à l’étranger. Représentation avec Anne Suzuki, actrice de cinéma très populaire.

    Satirique, souvent grotesque, Le Journal d’une machine dépeint la complexité des liens d’amour et de haine qui unissent quatre personnages : un directeur d’usine castré, sa femme qu’il bat régulièrement, son frère enchaîné pour un viol, une fétichiste des machines. C’est un microcosme familial au bord du chaos que nous montre Matsuo Suzuki, tournant en dérision la violence et les discriminations propres à la société japonaise.



    Matsuo Suzuki

    Matsuo Suzuki est l’un des plus importants auteurs de théâtre contemporain japonais qui ont émergé dans les années 1990. Metteur en scène respecté par le milieu artistique et comédien hors-norme, il écrit également des romans, des essais et des scénarios pour la télévision et le cinéma. Il est connu pour traiter un large éventail de registres, allant du drame historique à la comédie.
    Né à Fukuoka (sud du Japon), diplômé en design de l’Université Kyûshû Sangyô, il se rend à Tôkyô pour travailler en tant qu’illustrateur. Très vite, il se détache du monde du salariat et préfère multiplier les petits boulots et se consacrer à la scène.

    En 1988, il fonde la compagnie Otona Keikaku (Projet d’adultes), et depuis, il écrit, dirige et produit toutes les pièces de cette troupe. Otona Keikaku se veut en rupture avec les goûts dominants dans les années 1980 au Japon, où l’on s’intéressait à un théâtre aux jeux stéréotypés représentant la jeunesse et ses problèmes (la plupart des compagnies populaires sont constituées de jeunes comédiens). N’ayant pas de souvenirs très mémorables ni de sa jeunesse, ni de son adolescence, Matsuo Suzuki préfère un théâtre qu’il veut « résolument pour adultes » et effectue un travail novateur, notamment sur l’égo des interprètes. Il rappelle à ses acteurs de ne pas oublier que c’est honteux de vouloir jouer en public. Il détruit volontairement les scènes émouvantes, positionne les acteurs dans des endroits non concevables en représentation, fait placer la voix des acteurs d’une façon non théâtrale, rajoute des tics dans les jeux... Ses pièces impressionnent d’abord par la légèreté du jeu et l’humour noir, et traitent de thèmes philosophiques au second degré. Ses textes jouent également sur la bizarrerie de la sonorité du japonais, les jeux de mots, les références culturelles grand public ou si pointues que seule une partie du public saisit. Avec ses pièces, il manifeste son désir de séduire le public mais aussi, dans le même temps, sa réticence à le séduire.

    Matsuo Suzuki se fait remarquer pour son travail dans les années 1990. Depuis, il a reçu plusieurs commandes d’écriture et de mise en scène de théâtre, il multiplie les prix, et la reconnaissance du public et de la critique ne cesse de croître. Son écriture et son regard sur la société intéressent non seulement la presse, mais aussi les jeunes Japonais sensibles à la culture la plus récente. Il tient ainsi plusieurs rubriques dans des magazines et son journal personnel numérique (sous forme de newsletter hebdomadaire payante) est suivi par de nombreux lecteurs. Depuis décembre 2012, le quotidien Asashi crée le buzz en lui confiant la fameuse rubrique du roman quotidien, illustrée par Sensha Yoshida, dessinateur marquant de l’histoire du manga absurde.

    Il obtient de nombreux prix prestigieux dont le fameux prix Kishida en 1997 pour Funky ! Uchû wa mieru tokoro made shika mienai (Funky : L’Espace est aussi loin que tes yeux peuvent voir), et le Golden Arrow Theater Award en 2001 (prix décerné par la Fédération des journalistes. Kitano Takeshi fut lauréat de la catégorie cinéma la même année) pour Kirei – Kamisama to machiawaseshita onna (Kirei – Rendez-vous d’une femme avec Dieu).

    Son premier long-métrage, Koi no Mon (Otaku in Love) a été invité au Festival de film de Venise (2004) et au Festival Tous Ecrans de Genève (2005).

    En 2005, son roman Quiet Room ni yôkoso (Bienvenue dans la chambre calme) est nominé pour le prix Akutagawa (équivalant du Goncourt en France). Il sera adapté au cinéma sous sa direction en 2007. Rôjin Tobaku) a été également nominé au prix Akutagawa en 2009.

    En 2008, il reçoit le prix du meilleur scenario du Japan Academy Prize pour le film Tokyo Tower - Mom and Me and Sometimes Dad, couronné également par le grand prix.


    Jeudi 25 vendredi 26 avril 2013 à 20h00, samedi 27 à 17h00
    Pièce en japonais surtitrée en français

    Maison de la culture du Japon à Paris
    Tarif 20 € / Réduit 16 €
    101 bis, quai Branly 75015 Paris
    Réservation 01 44 37 95 95 www.mcjp.fr
    Métro : Bir-Hakeim (ligne 6) / Champ de Mars (RER C)