Le peintre Jean-Louis Magnet s'adonne toute l'année au hanami... en peinture. Il travaille sur des petits carrés de papier qu'il maroufle ensuite sur la toile. Son ambition est que les tableaux qu'il considère comme des détails d'un ensemble infini, soient présents partout dans le monde pour reconstituer un immense arbre. Le travail sur les arbres invisibles, sculptures mobiles et aériennes, est un autre pan de son activité artistique.
La céramiste Catherine Arzberger, quant à elle, a choisi le raku parce que le principe essentiel des origines de cette technique relève du "wabi-sabi" que l'on pourrait traduire par la faculté de s'ouvrir au monde pour ressentir la beauté des choses simples, imparfaites, spontanées, éphémères ou patinées par le temps. Ses pièces, d'une grande beaut jouent sur l'association des contraires: le noir et le blanc, le lisse et le rugueux, l'ancestral et le contemporain.
Le végétal et l'aérien côtoieront la terre et le feu dans la célébration du printemps.
Catherine Arzberger
Catherine Arzberger a choisi le raku et les cuissons dites "primitives" comme modes d'expression car elles permettent l'expression des sensibilités les plus contemporaines par la violence de leurs matières brutes et la spontanéité de leur pratique. C'est cette double appartenance au passé et au présent immédiat qui lui permet d'exprimer au mieux son univers personnel.
Le raku, de plus, avec ses effets de matières spécifiques, favorise l'association des contraires: la grossièreté brute de la terre sablée contraste avec la douceur soyeuse de la peau de l'émail. Catherine Arzberger démultiplie ce jeu des contraires à tous les niveaux: le plein et le vide, le masculin et le féminin, la sérénité et la tourmente, l'éclatement anarchique des couleurs et la retenue des plages calligraphiées. Ces contratses se retrouvent ainsi associés dans une nostalgie d'harmonie, un rêve de résolution des antagonismes.
Jean-Louis Magnet
La technique picturale de Jean-Louis Magnet consiste à traiter chaque carré de papier comme s'il s'agissait d'un tableau indépendant. Ensuite, marouflé sur la toile, il devient fragment d'un ensemble plus vaste, qui lui-même peut être vu comme le fragment d'un autre ensemble plus vaste encore. Dans la série des "Hanami", hymne à la complexité du monde, à sa richesse et à son foisonnement, chacun des tableaux est à lire comme un fragment épars et infime d'un tableau infini. Chacun de ses fragments de papier peut être aussi vu comme le témoignage, la trace d'un moment de la journée, la lumière d'une saison. Cet aspect temporel est accentué par le contraste entre une facture gestuelle et la coupure nette entre chaque carré, montant un geste stoppé en pleine course, au sommet de son énergie, et qui permet de créer un effet de moment suspendu. Enfin, le jeu qui s'opère d'un carré à l'autre avec les différents plans, jeu accentué parfois par l'absence de certains carré, entraîne l'oeil dans un espace complexe dans lequel le spectateur devient acteur.
Le vernissage aura lieu le jeudi 7 avril 2011 de 18h à 21h en présence des deux artistes.
Exposition: du 7 au 30 avril 2011
Galerie Evelyne Heno
27, rue casimir Périer
75007 Paris
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