• Eureka de Shinji Aoyama



    L'histoire :
    A Kyushu, au cœur de l’été, une sanglante prise d’otages dans un bus ne fait que trois survivants : Kozue et Naoki, deux écoliers et Sawai, le chauffeur. Traumatisés, les enfants sombrent dans le silence. Sawai, lui, quitte sa famille et part sur les routes. Deux ans plus tard, Sawai réapparaît, retrouve du travail et semble reprendre goût à la vie. Il éprouve alors le désir de revoir les deux adolescents, qui vivent seuls dans la maison familiale depuis le divorce de leurs parents et la mort de leur père .Alors qu’un tueur en série sévit en ville et que la police le soupçonne, Sawai décide de s’occuper désormais de Kozue et Naoki, bientôt rejoint par leur cousin, Akihiko, étudiant en vacances.
    Peu de temps après, Sawai aménage un bus d’occasion en camping-car de fortune et invite les enfants à partir en voyage …


    Acteurs : Yakusho Koji, Miyazaki Aoi, Miyazaki Masaru, Saito Yohichiro, Mitsuishi Ken, Riju Go...
    Scénario et dialogues : Aoyama Shinji
    Musique : Yamada Isao et Aoyama Shinji
    Editeur : Cinéma Indépendant
    Date et durée : 2000, 210’
    Zone, pays : 2, France
    Langues : japonais sous-titré en français
    Image : Noir et blanc
    Format : 16/9 compatible 4/3
    Son : Dolby stéréo 2.0
    Bonus : bande-annonce

    Extrait de l’interview de Shinji Aoyama :
    «Le travail d'écriture a débuté simplement : je voulais juste filmer un bus qui n'arrête pas de rouler... Comme l'histoire est en deux parties, j'ai utilisé un bus pour la prise d'otages, et un autre pour la période de renaissance du chauffeur et des enfants. Je voulais faire un film sur des bases très simples. Aussi j'ai choisi le format cinémascope en noir et blanc, plutôt sépia, puisqu'on a tiré sur pellicule couleur. Ce format n'est pratiquement plus utilisé aujourd'hui au Japon - alors que c'était la norme des studios dans les années 60-70.»

    Avis personnel :
    Eureka est un très beau film dont la longueur (3h30) ne doit pas vous effrayer, cette durée étant le thème même du film : le rôle joué par le temps dans la reconstruction de soi après un traumatisme , le retour à la vie après la confrontation avec la mort. Eureka s’écoule donc lentement, mais sans provoquer aucun ennui, porté par une mise en scène fluide et une photo en sépia remarquable (qu’on croirait en couleur, tant Aoyama a su jouer avec ses nuances). La couleur fait d’ailleurs son apparition dans les dernières minutes du film, quand les héros «renaissent» à une vie normale et entrevoient la réponse («Eureka») à leurs questions. Bien que sa tonalité soit moins sombre, plusieurs éléments du film m’ont fait penser à Hanabi de Kitano. Une tragédie à la base de l’histoire, la fuite des héros en un voyage «thérapeutique» à travers la nature japonaise , la scène finale au bord de la mer… et comme Hanabi, un chef-d’œuvre !

    Forum Cinéma japonais sur leJapon.org