Dans une phrase japonaise, en général, trois alphabets différents sont utilisés. Le premier, le principal, ce sont les Kanjis. En France, on les appelle les idéogrammes. Ce sont les caractères chinois. Il y en a des milliers. Il représentent le sens des mots (la racine). Ensuite, viennent les Hiraganas. 46 caractères syllabiques. Leur rôle, en général, est d'apporter la grammaire à la phrase (pronoms, conjugaisons, etc.). Et enfin, l'alphabet Katakana qui se charge de tout le reste. OK, mais c'est quoi le reste ? Ce sont (en gros) les néologismes et les mots étrangers. Un jour, j'écoutais le discours d'un érudit comme notre beau pays sait en produire. Il racontait que le Katakana était l'alphabet par lequel les Japonais excluent les mots étrangers de leur langage. Sorte de bouclier contre les barbarismes (et la barbarie). L'érudit en question en déduisait une tonne de conclusions fort intéressantes à propos de la civilisation japonaise. ...
Mis à jour le 17/07/2013 à 09h11 par JM
A l'occasion de la sortie de mon prochain roman, le Chemin des dieux, aux éditions Denoël, je me propose de publier sur ce blog un petit billet régulier à propos du Japon tel que je l'ai aimé et tel que je l'aime chaque fois que je le retrouve. En 2005, je quittais la France et toutes mes amarres (j'étais directeur de production dans un studio de jeux vidéo) pour aller vivre à Tôkyô avec ma famille pendant quatre ans. Vierge de tout préjugé sur le Japon, insensible à l'imagerie traditionnelle des samurais et des geishas, je me laissais saisir par la modernité de Tôkyô, les lumières de Shinjuku, la foule de Tôkyô central, le charme désuet du mall géant de Sunshine city ; mais aussi, plus insidieusement, par les traces subtiles d'un Japon ancestral : la statue dorée de Kappa à Kappabashi, le temple de Kitsuné à Ginza ou les insectes partout, les cigales, les mantes, les lucioles au milieu même de la plus grande ville du monde. Sous le charme, ...
Mis à jour le 26/04/2013 à 07h53 par JM