Comme pour s’imposer en principe fondateur, le centre de Tôkyô est une tache de verdure. C’est le domaine du palais impérial, une colline boisée de plus d’un kilomètre de diamètre autour de laquelle la ville a poussé. Mais cette verte signature fait-elle de Tôkyô la plus écologique des capitales ? On a du mal à l’imaginer. Et pourtant... Oui, on pêche à la ligne sur les bords du Soto-bori, on photographie les martins-pêcheurs dans les jardins de Korakuen, et l’on se promène au printemps sous les cerisiers en fleurs, mais ce n’est pas l’essentiel. Car la Nature, à Tôkyô, refuse de se laisser contenir dans quelques réserves clôturées. Elle se glisse au contraire dans chaque anfractuosité, comme dans ces espaces réglementaires, antisismiques, qui séparent les immeubles. Et entre leurs maisons, la Nature s’immisce dans la vie des japonais, elle vit chaque jour à côté d’eux : ce sont les insectes de Tôkyô. Premier contact avec la ville, ...
Mis à jour le 31/05/2013 à 07h39 par JM
On ne comprend pas le charme de Tôkyô tant qu'on ne s'est pas perdu dans ses ruelles. Les façades en carrelage marron, les fenêtres en alu, les câbles électriques en toiles d'araignées par-dessus les têtes, le ronron des transformateurs, le trottoir marqué d'une ligne peinte sur l'asphalte. Au premier contact, lorsqu'on débarque de France à la recherche de l'âme des samurais ou de je ne sais quel fantasme occidental, on est fatalement déçu. Et puis, on prend le temps de se perdre, on espère au détour d'une rue trouver le trésor caché, une vieille maison en bois, un temple oublié... qu'on ne trouvera jamais. Et puis, on finit par comprendre que le charme de Tôkyô se cache justement dans les façade de carrelage marron et les fenêtres en alu, les auvents anti-UV en plastique violet, les rangées de distributeurs bariolés, les vieilles publicités. Le calme, le silence étonnant dans la plus ...
Mis à jour le 29/04/2013 à 13h49 par JM