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Afficher la version complète : Samourai Le samourai et la mort



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ANGAKOK
16/01/2007, 13h53
Bonjour,


Pour être un parfait samourai, il faut se préparer à la mort matin et soir et même toute la journée. Quand un samourai est constamment prêt à mourir, il peut sans relâche consacre sa vie entière à son seigneur.

JOCHO YAMAMOTO (HAGAKURE 1710-1717).


Lorsque je réfléchis à ce que doit être un samourai, je suis convaincu qu'il doit être intime avec l'idée de la mort, mais la voie de la mort n'est pas le seul fait du samourai. Les bonzes, les femmes, les paysans, même les gens appartenant aux plus basses classes de la société doivent savoir décider de leur mort face à leur devoir ou à la honte.

MIYAMOTO MUSASHI (GO-RIN-NO-SHO 1643).


Le premier souci de celui qui se prétend guerrier est d'avoir toujours la mort présente à l'esprit, chaque jour, chaque nuit, du matin du premier jour de l'année jusqu'à la nuit du nouvel an.

TAIRA SHIGESUKE (BUSHIDO SHOSHINSHU 1650).


L'existence et la non-existence, le bien et le mal sont des maladies de l'esprit. Si vous ne débarassez pas votre esprit de ces maladies, rien de ce que vous entreprendrez ne pourra réussir, si vous le faites, vous pourrez avancer jusqu'au but ultime.

YAGYU MUNENORI fondateur de la Yagyu-Shinkage-Ryu (HEIHO KADENSHO, alentours de 1640).

Ces textes tous parlent de l'attitude que devait avoir le samourai par rapport à la mort.

Pensez- vous que ce concept ait imprégné la société japonaise au point d'arriver a créer les victimes anonymes du karoshi (mort à la tâche) des entreprises japonaises?

skydiver
16/01/2007, 14h52
Je pense que, dans certains cas du moins, il existe une sorte de filiation.
Cette attitude face à la mort ainsi que celle face au travail présentent des similarités. Certains utiliseront les qualificatifs de fanatisme ou de fatalisme mais il n'en reste pas moins évident - en tout cas à mes yeux - que si la relation entre les deux idées n'est pas directe elle relève d'un même état d'esprit.

icebreak
17/01/2007, 02h27
Aucune filliation à mon avis.
Dans cette époque, c'est juste de la lâcheté, une fuite.
Le japonais actuel en majorité, trouve dans la mort, la tranquilité qu'il n'a pas de son vivant. L'école ne leur apprends pas l'adversité.

C'est surtout le citadin, dévalorisé dans son statut d'homme.
Il y a de moins en moins de Karoshi.
Les jeunes hommes sont moins enclins à courber l'échine.

Maintenant faut prendre le fait dans son ensemble. Avant on se mariait par relation, par Omiai, moins par amour.
Ta donc pas envie de rentrer vite à la maison.

le Karoshi, disons la facilité. Plus facile de dire OUI que de dire NON.
On est en train d'interdire les heures supp pour les cadres maintenant.
La société à changé en 10 ans.

Par contre faut s'attarder sur les suicides d'enfants en bas âge.
Ça c'est relativement nouveau ! L'ijimé en a tué plus d'un ces derniers mois. Un phénomène qui a pris tellement d'ampleur qu'on en discute partout.

GATTACA
17/01/2007, 12h13
Par contre faut s'attarder sur les suicides d'enfants en bas âge.
Ça c'est relativement nouveau ! L'ijimé en a tué plus d'un ces derniers mois. Un phénomène qui a pris tellement d'ampleur qu'on en discute partout.

Ça je veux bien croire que c'est nouveau. Je n'ai jamais entendu parler d'un enfant de 3 ans (ou moins) se suicider...

Mushin
17/01/2007, 12h53
J'ouvre une parenthèse: (



Ça je veux bien croire que c'est nouveau. Je n'ai jamais entendu parler d'un enfant de 3 ans (ou moins) se suicider...

Il y a certainement des manières de suicider dont tu n'as pas idée ... il n'y a pas que se tirer une balle, sauter en bas d'un pont, ingurgiter des médocs...

Le suicide se caractèrise par un passage à l'acte (réussi ou raté... comme on dit!).
En général, il est brutal et volontaire?... peut être.
Mais il en est d'autres qui sont plus insidieux et plus longs, volontaires?... peut être.
Les idéations suicidaires sont le désir de mort, ou la perte de l'élan vital.
Le passage à l'acte peut suivre ou non. Cela dépendra de nombreux facteurs.

Les "enfants suicidaires" ont plutôt des conduites à risques qui masquent ou témoignent d'états depressifs sévères, ou d'une manière ou d'une autre perdent leur élan vital toujours pour des raisons de dépressions sévères.
(Suicide n'implique pas forcément décès de la personne ou de l'enfant)

Pourquoi ces enfants souffrent-il de dépression sévère? autant de raisons qu'il existe d'enfants.

Le suicide des enfants existe mais est très mal connu. Et ce n'est pas spécialement nouveau. On en parle actuellement plus pour mieux le prévenir.

Je ferme la parenthèse: )

skydiver
17/01/2007, 15h59
On ne dévie pas trop du sujet là? Nous rejoignons un thread de l'année dernière sur les suicides chez les enfants.

ANGAKOK
17/01/2007, 16h24
Bonjour,

C'est ce que j'étais en train de me demander....

Mushin
17/01/2007, 17h33
oui oui oui... je sais c'est bon! c'était une parenthèse, je l'ai précisé, j'ai seulement répondu à Gat!

je :arrow:

ANGAKOK
17/01/2007, 17h50
Bonjour,

Pas de mal :)

Je me demande simplement si les japonais ont le même détachement vis-à-vis de la mort que l'avaient les samourai, le boudhisme et le confucianisme en particulier prônant cet état de fait.

Etat de faît difficilement compréhensible pour nous occidentaux

fujijana
18/01/2007, 00h09
Avis d'une novice,
Cette relation avec la mort des samourais, n'etait elle pas liee a cet amour du chef, de la patrie (empereur pour les kamikazes par exemple), de leurs maitres a l'epoque des shogunats? Mourir et Vivre pour son groupe avant de vivre pour soi! Dans ce cas la, c'est l'etat d'esprit du militaire, pret a mourir, donc peut on appliquer cele qu'aux japonais? Peur de la mort, relation specifique avec la mort??? A mon avis pas plus qu'un soldat qui va se battre pour sauver son pays de l'envahisseur ou que ce soit dans le monde.
La difference avec le japonais, serait peut etre, que meme hors etat de guerre, la societe les prepare des leurs plus jeunes ages a cela, tu mourras pour les tiens en te battant, et si tu echous, tu mourras quand meme pour te laver de ton deshonneur (echec).


La difference dans la societe actuelle et celle de l'epoque des samourais, n'est elle pas justement au niveau de la perte des valeurs sociales d'appartenance a un groupe, typique au Japon qui se perd de nos jours? N'est ce pas non plus ce que le premier ministre Abe veut remettre en place via l'education actuelle?
Il a peut etre peur, qu'en cas de conflit avec la Coree du Nord, les nouvelles generations de soldats soient plus realiste sur leur vie, et aient moins envie d'aller se faire tuer pour les caprices de leurs politiciens, mais meme ca j'en suis pas sure, l'amour de l'empereur est toujours la, au quotidien cette devotion a peut etre disparu, mais le nationalisme nippon est a mon avis toujours tres present.

Y a t il un samourai qui sommeille dans tous les japonais? Je dirais presque Oui.

icebreak
18/01/2007, 03h10
Cette relation avec la mort des samourais, n'etait elle pas liee a cet amour du chef, de la patrie (empereur pour les kamikazes par exemple), de leurs maitres a l'epoque des shogunats?

Pas d'accord. Surtout pour les Kamikazes.
C'est le résultat d'un endoctrinement.
Les Kamikazes, étaient drogués à l'hipporon.
Et surtout avait peur que leur refus jaillissent sur leur familles restés en arrière (privation, honte, exclusion, ostracisme.)
Les kamikazes était dans une situation qui pour l'époque pourrait être logique.
Ceux qui décidait de l'être avait droit aux meilleurs repas, aux meilleurs choses et pour leur famille a l'arrière on leur promettait mont et merveilles.

Mais l'engagement n'était pas volontaires.
Disons qu'on les poussaient à se porter volontaire. C'est Ohnishi lui-même qui l'a écrit.

La propagande disait qu'il valait mieux se suicider que tomber aux mains de l'ennemie. On leur disait les indicibles tortures que l'ennemie américains prodiguais aux prisonniers de guerre.

skydiver
18/01/2007, 06h22
Au delà de l'endoctrinement individualisé, c'est tout un esprit d'esprit/fait culturel qui sous tendait l'idée du kamikaze.
L'engagement était volontaire pour certains, pas nécessairement de pressions familiales ou autres mais plutôt le fruit d'un contexte social et culturel.

icebreak
18/01/2007, 07h00
La je veux pas faire mon Angakok mais je demande à voir.
J'ai un livre sur les Kamikazes qui reprends de larges extrait d'Onishi.
Et ça contredit à 100% la version de skydiver.
Le volontariat n'était pas chose courante.

ANGAKOK
18/01/2007, 09h28
Bonjour,


J'ai un livre sur les Kamikazes qui reprends de larges extrait d'Onishi.

Ice, ce n'est pas toi qui dit qu'il faut varier les sources d'informations?

Je ne voudrai pas que l'on dévie sur le fait que le samourai était élevé (comme je l'ai âprement défendu sur un autre topic) dans un esprit d'obéissance totale envers son maître.

Taira Shigesuke dit en parlant du vasselage ceci:


Un guerrier qui accepte un salaire d'un suzerain pour servir comme samourai ne peut accomplir ses devoirs tant qu'il considère comme sien son corps et sa vie.

Ce que je voudrai savoir c'est le japonais à-t'il assez de détachement pour appliquer ceci;

Je vais faire un parallèle avec l'alpinisme.

J'ai souvent fait de l'escalade en solo (sans corde) au Verdon ou ailleurs.
Faire une voie de 200m de dénivellé, de niveau ed (extrêmement difficile)
sans aucun point d'assurage demande un mental à toute épreuve car je savais dès le départ que la moindre erreur serait sanctionnée par une mort immédiate; J'avais énormément de mal à me mettre dans cet état, et souvent je renonçais.
Il me semble que le japonais ne renonce pas, pourquoi?

skydiver
18/01/2007, 10h00
Mes références:
- L'expérience vécue de Kase Taiji sensei sur ses recrutement et entraînement au sein du corps des kamikaze.
- "Blossoms in the wind" de M.G. Sheftall.
- Ecrits et interviews de Oyama Masutatsu sôsai.
Je m'arrête là car la liste est longue.

melonpan
19/01/2007, 02h17
Il me semble que le japonais ne renonce pas, pourquoi?
De l'inconscience ?
Quoi que je ne suis pas sur -loin de là même- que n'importe quel Japonais se taperai la petite escalade que tu décris ! Ou alors un Samouraî peut-être ...

rom
19/01/2007, 07h30
Salut,


Je me demande simplement si les japonais ont le même détachement vis-à-vis de la mort que l'avaient les samourai, le boudhisme et le confucianisme en particulier prônant cet état de fait.

Tu as l'air de t'y connaitre sur la question donc permet moi quelques modestes questions:
J'aurai voulu savoir comment le confucianisme au Japon prône le détachement vis a vis de la mort ?
Quel était l'importance de la morale confuceenne dans le Japon ancien, et cette importance a-t-elle toujours ete la même pendant plus de mille ans ?

Etait-ce une realite, lorsqu'on dit que les samourais possédaient un détachement vis a vis de la mort, ou bien est-ce comparable a l'état d'esprit de n'importe quelle classe guerrière dans le monde ?

Peut-on comparer un samurai (de quelle époque d'ailleurs ?) avec un employé de bureau japonais ?

Enfin:


le japonais à-t-il assez de détachement pour appliquer ceci


Il me semble que le japonais ne renonce pas, pourquoi?

Que veux dire : "le japonais" ?

Le japonais est-il jaloux avec les enfants ? Se comporte-t-il bien dans un appartement, lui faut-il un jardin ou de grands espaces pour s'épanouir ? Est-il bon gardien ? Est-il joueur ?

Voila, ce sont juste quelques questions pour mieux cerner le sujet.

ANGAKOK
19/01/2007, 09h07
Bonjour,

Rom c'est pour troller que tu as volontairement omis le début de ma phrase?

Je pose une question c'est pour avoir un ou des éléments de réponse, pas d'autres questions.

Quand à l'influence du confusianisme sur le rapport avec la mort il te suffit d'ouvrir un ou deux livres traitant du sujet ou visiter un ou deux sites;
Voir par exemple qui était le plus proche conseiller de Ieyasu Tokugawa et ce qui en découlera...

rom
19/01/2007, 10h35
Salut anglakok,

Je t'ai mis la partie de ta phrase, sur laquelle porte mes questions, en gras, pour que ce soit moins difficile pour toi de comprendre.

Si tu n'es pas capable d'argumenter tes propres dires, la ca devient dur dur de discuter avec toi.
Je voudrais juste en apprendre un peu plus et éviter de construire mes connaissances sur des idées fantasmees.
Apres si tu es incapable de répondre a une seule de mes questions c'est pas ma faute.

P.S: Utilise aussi avec parcimonie le mot Troll.

P.P.S: Un surf rapide sur internet a propos de mes questions, ne permet pas de copier/coller des elements de réponse solide a la va vite, dont on ignorait tout il y a 10 minutes a peine...

ANGAKOK
19/01/2007, 11h55
Bonjour,

Rom, tu es un malhonnête, tu t'es empressé dans l'édition de ton message...

Dernière édition par rom le Ven 19 Jan, 2007 10:57; édité 1 fois .....de rajouter le début de ma phrase.



Ceci ne m'incline donc pas à débattre avec toi.

Bonne journée.

Umi
19/01/2007, 12h53
Rappel: les Messages Personnels sont là pour régler les comptes personnels.

Si la discussion continue à s'enliser dans ce type d'échange improductif, le sujet sera fermé.

ikkyu
19/01/2007, 13h02
Le karoshi est le point d'orgue de l'acceptation sans faille du surmenage. Je ne crois pas qu'il soit spécifique au Japon et on peut le retrouver aussi en France.

Je pourrai présenter plusieurs cas de malaises cardiaques ou cerebraux au sein de mon entreprise lié au surmenage. En revanche pas de cas de suicide.

J'ai un jour discuté avec une japonaise qui subissait stress, pression, surmenage pourquoi elle continuait dans ces conditions. Elle n'avait pas de réponse mais elle était résignée et acceptait sa situation comme le slogan "c'est la vie". J'ai retenu la chose suivante
"Vous les occidentaux vous êtes individualistes, nous les japonais ce n'est pas comme ça"
Et en corrolaire, "vous ne pensez qu'aux vacances". Le terme vacance signifiant "vous ne faites rien".

Il me semble que la société japonaise donne une mauvaise image du "non-travail". Il est donc à mon avis extrêmement difficile de refuser les heures sups et les contraintes, car cela revient à penser à soi et à ne rien faire.

Donc, j'attribuerai le karoshi à l'image que la société japonaise donne du travail et du temps libre.

Je ne pense pas personnellement qu'il y ait un lien avec les règles des samourais. Les personnes au Japon qui en sont victimes ne sont pas des descendants de samourai. Comment pourraient-ils en appliquer les règles d'ailleurs ?


Je suis tombé sur ce reportage http://www.aujourdhuilejapon.com/article.asp?IdArticle=173&IdVideo=3

ANGAKOK
19/01/2007, 13h09
Bonjour,

Merci Ikkyu de cet avis.

Maintenant je vais quand même citer quelques sources car contrairement à ce que certains croient, je ne puise pas mes renseignements uniquement sur internet.

http://img151.imageshack.us/img151/6242/photops2.th.jpg (http://img151.imageshack.us/my.php?image=photops2.jpg)

rom
19/01/2007, 15h19
Bon bin te restes plus qu'à les lire et à nous faire un exposé sur le bouddhisme thibétain ou encore la doctrine confucéenne en Chine, et on sera bien content.


Rom, tu es un malhonnête, tu t'es empressé dans l'édition de ton message

Tu pars en trompête là mon ami ? tu me dis de rajouter le début de ta phrase pour qu'on ait toute la citation ensuite tu me dis que je suis malhonnête parce que je le fais... Et rajouter le début de ta citation ne change rien à mon post qui portait sur la deuxième partie.

Voilà je pensais apprendre plein de trucs intéressants et puis à la place tu prends des photos de bouquins...

Pour ikkyu:

Il me semble que la société japonaise donne une mauvaise image du "non-travail".

Comment peut on expliquer que le Japon soit un des pays, sinon le pays qui possède le plus de jours fériers au monde ?

N'aurait-t-on pas tendance à se focaliser sur un problème qui touche toutes les sociétés et pas particulièrement le Japon ? Comme tu le fais remarquer Ikkyu, on peut retrouver le phénomène de surmenage en France. Je pense aussi à la Chine, ou certains pays en voix de développement où des filles travaillent toute la journée dans des usines.
La durée annuelle de travail moyenne est aussi très supérieure en Corée.

Les japonais ont mis un mot sur ce phénomène, c'est un problème social important, mais peut-on en faire quelques chose de typiquement japonais, peut-on mieux comprendre la relation des japonais à la mort au travers de ce problème ou n'est ce pas simplement un problème que rencontre toute société développée ?

Dans le reportage vidéo que tu montres, il y a quelques images de japonais dormant dans le train, et par dessus des commentaires parlant de karoshi. Mais c'est d'usage courant de somnoler dans le train, et les raisons peuvent être très éloignée d'un surmenage au travail.

Voilà, je me pose des questions. Je ne défend pas de thèse en particulier.

Ha je viens de trouver une étude intéressante. Elle est un peu vieille mais quand même :
http://www.ilocis.org/fr/samplilo.html

Une explication historique intéressante et qui semble tenir la route sur l'important taux horaire des japonais:

Pour expliquer ces horaires japonais, Deutschmann (1991) a souligné trois éléments structurels à la base de la situation actuelle au Japon. Tout d'abord, les salariés japonais ont constamment besoin d'augmenter leurs revenus. En second lieu, la structure des relations professionnelles est centrée sur l'entreprise, et troisièmement la gestion du personnel est une gestion de type global. Ces conditions reposent sur des facteurs historiques et culturels. Pour la première fois de son histoire, le Japon a subi une défaite en 1945 et, après la guerre, les salaires y étaient faibles. Les Japonais étaient habitués à travailler longtemps et durement pour gagner leur vie. Dans la mesure où les syndicats étaient prêts à coopérer avec les employeurs, les conflits sociaux ont été relativement rares. Les entreprises japonaises ont adopté un système de salaire évoluant en fonction de l'âge et d'emploi à vie. Le nombre d'heures travaillées reflète la loyauté et la coopération du salarié et devient un critère de promotion. Les salariés ne sont pas légalement tenus à de tels horaires, mais ils travaillent pour leur entreprise comme si elle faisait partie de leur famille. La vie professionnelle prend le pas sur la vie familiale. Ces horaires ont contribué à la progression économique remarquable de ce pays.

ikkyu
19/01/2007, 15h28
Je vois une grande différence entre le code des samourai et le bouddhisme.
Pour le samourai, il s'agit d'assumer que sa vie appartient à son seigneur. Le samourai ne cherche pas à maitriser son destin. Il s'en remet au désir de son seigneur et à la fortune dans les combats.

Le bouddhisme entend maitriser son destin pour sortir du cycle du karma. Contrairement à ce qu'il est souvent dit, le bouddhisme propose un démarche active et non passive.

La tradition occidentale imprégnée par la religion chretienne est de ce point de vue plus proche du bouddhisme que de la philosophie de samourai.

Dans tous les cas, la prise de conscience de la mort est importante, mais les raisons et objectifs sont très différentes.

ANGAKOK
19/01/2007, 15h55
Bonjour,

Ce que je voudrais savoir c'est si le jusqu'au-boutisme et la ténacité sont toujours des valeurs importantes pour les japonais,

Un exemple, une jument de course dont je ne me souviens plus du nom est une star pour les parieurs japonais et pourtant elle perd toujours.
Quand on demande aux japonais pourquoi ils aiment ce cheval ils répondent "elle essaie encore et encore" elle sait qu'elle va perdre mais elle court.
On a aussi un autre exemple moins marrant celui là, pendant la seconde guerre mondiale ou pendant la bataille des philippines les 20000 soldats de la garnison de Manille se sont battus jusqu'au dernier, aucun ne s'est rendu et ceci en sachant que la bataiile était perdue pour eux.

asagiri
19/01/2007, 16h01
bonjour

ce que dit Ikkyu est juste les hommes de guerres etaient lies a leur seigneur
quand au cycle du Karma , on a vu a une epoque un ``syncretisme`` si on peut dire cela ,entre Moines et Guerriers , voir les monasteres du mont Hiei
et la on pouvaient faire confiance aux Moines ,pour que cesse le cycle du Karma , en passant par le fil de la Naginata ,tous ceux et toutes celles , qui se trouvaient dans leur chemin.

ps: le cheval c`est Haru-urara ,perdu une centaine de courses

ANGAKOK
19/01/2007, 16h14
Bonjour,


Le Japon et les pays occidentaux ne se comparent pas sur le plan culturel. La culture japonaise est fortement influencée par le bouddhisme et le confucianisme. D'une manière générale, les salariés japonais sont tournés vers l'intérêt de l'entreprise et la coopération entre collègues prend le pas sur la compétition. Dans ce pays, parmi les comportements prédisposant aux accidents coronaires, la compétitivité est moins importante que l'engagement professionnel ou la tendance au travail excessif. L'expression directe de l'hostilité est refoulée dans la société japonaise et se manifeste autrement que dans les pays occidentaux.

tiré de l'article cité par Rom, ce n'est qu'un élément mais il confirme un peu ce que je pense, néanmoins il est intéressant de lire l'article en entier.


D'une manière générale, les salariés japonais sont tournés vers l'intérêt de l'entreprise

On retrouve un peu les règles des samourai, cette fois dirigées vers l'entreprise au lieu du Daimyo.

djit
19/01/2007, 22h37
Si je me me réfère au titre du sujet et à l'influence d'une religion dans cette relation à la mort, je pencherai plus volontier pour l'influence du shintoÏste que pour celle du bouddhisme.

Concernant la vie et particulièrement "la précieuse vie humaine", le bouddhisme prône le respect et la préservation de celle-ci.
Sacrifier sa vie pour préserver celle d'autres êtres, mourir en tentant de sauver un lieu de culte de la destruction ou au cours d'un pélerinage, est considéré comme un acte positif. Toute autre forme d'atteinte à cette précieuse vie humaine, qu'il s'agisse d'agression de meurtre ou de suicide, est considéré comme un acte négatif, lequel va en l'encontre de l'objectif visé par le bouddhisme: se libérer soi-même et libérer les autres du cycle des réincarnations.


et la on pouvaient faire confiance aux Moines ,pour que cesse le cycle du Karma , en passant par le fil de la Naginata ,tous ceux et toutes celles , qui se trouvaient dans leur chemin
S'agit t-il de leur propre karma ou du karma de leurs victimes?
Plus sérieusement, c'est un point qui m'a toujours étonné dans l'histoire du Japon médiéval : comment ces moines pouvaient ils être à la fois des bouddhistes pratquants et de redoutables guerriers qui vendaient leurs services, tels des mercenaires?

PS (HS) Angakok, je crois que tu confonds l'escalade en solo et l'escalade sans assurance (free climbing), en solo, tu t'auto-assures.

rom
20/01/2007, 03h36
Salut,

angakok, tu parles de détachement avec la mort et de confucianisme, et tu reprends l'article où il est écrit:

La culture japonaise est fortement influencée par le bouddhisme et le confucianisme. D'une manière générale, les salariés japonais sont tournés vers l'intérêt de l'entreprise

Ce sont deux notions bien différentes... La coopération et le détachement avec la mort.
Certes on pourrait faire un parallèle mais pas de raccourcis naïfs je pense.

Enfin si tu lis tout l'article et même ma citation tu verras que le phénomène de l'intérêt général est récent et qu'il a été fortement influencé par les évènements de la secondre guerre mondiale.

Pour le sacrifice de l'armée nippone, c'est je crois, simplement due au fait de la guerre.
Il y a beaucoup de cas comme ça dans l'armée allemande, où des unites entières se sont fait massacrées jusqu'au dernier.
Je pense aussi à l'armée française en Indochine, et les parachutistes sautant sur Dien Bien Phu sachant que la situation était désespérée.
Je pense aussi à Verdun où les soldats français chargeaient en terrain plat, découvert face aux unités de mitrailleuse allemande. Ils savaient aussi qu'ils se feraient fusillés s'ils n'obéissaient pas.

Tous les livres d'histoire et même certains sites où participent des historiens spécialistes du Japon disent la même chose :
Guerre civile incessante jusqu'à l'ère Edo, peu avant Oda Nobunaga est trahi par un de ses propres vassaux, les Tokugawa mettent en place un système autoritaire et très surveillé pour maintenir la cohésion du Japon. Tout simplement parce que le gentil samourai ne vaut pas plus que le seigneur français qui cherche richesse, pouvoir et gloire. C'est ça le moteur.
Pourquoi ? Parce que les samourais sont tout sauf fidèles, donc l'esprit de groupe, de coopération est un phénomène récent qui ne peut pas être mis en parallèle avec les samourais... 2 pourcents de la population...

La révolution Meiji a été le point de départ de la création d'une vrai unité nationale et de l'entrée du Japon dans le concert des grandes nations modernes. Depuis toujours, pour qu'un pays deviennent une grande puissance, il faut qu'il se créé une identité nationale pour rassembler toute l'énergie d'un peuple dans une même direction. Il suffit de lire un livre sur l'histoire générale du Japon, il y a déjà des sources qui ont été données sur le forum. Tu peux lire aussi un livre sur l'histoire de France pour mieux comprendre ce phénomène.

Il a déjà été écrit dans ce sujet même par d'autres personnes qu'il était difficile, voir absurde de vouloir mettre sur le dos du petit employé japonais, un héritage samourai qui ne veut rien dire.

Dans le coeur de chaque français dort un chevalier c'est ça ? Ce sont des visions de comte de fée, il serait sain de s'en détacher un peu.

Enfin pour le bouddhisme. La notion du moine rasé qui se fait piquer par un moustique parce qu'il ne veut pas le priver de sa vie c'est tout à fait récent.
Les temples ont été de tout temps des lieux de pouvoir et d'entraînement à la guerre. Le bouddhisme a longtemps mis en avant la force comme une valeur fondamentale de l'homme. Même le bouddhisme Thibétain, on pourrait d'ailleurs parler de l'occupation militaire de Chang'an capitale du royaume chinois par l'armée Thibétaine en 763...
Baladez vous devant un temple japonais et vous verrez les deux gardiens
Fudo Myo, celui qui laisse entrer la vertu et celui qui empêche le vice de pénétrer. Ils sont un des symboles du guerrier et de la puissance qu'il se doit d'avoir. Géant monstrueux, ultra musclé, au regard terrifiant.
Un des symboles du guerrier était aussi la libellule, tombo, vous pourrez trouver de nombreuses décorations et de nombreux sabres qui portent ce motif. C'est aussi un symbole de force.

J'espère que ce post pourra intéresser quelques personnes. Je suis aussi prêt à faire évoluer ma compréhension des choses.

P.s: Angakok, si tu cherches des références de lecture, j'ai 2 3 livres sympas pour t'aider à débuter une approche historique du Japon.