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grolou
15/10/2006, 00h41
Bonjour. Je suis bien perplexe et aimerais que ceux d'entre vous qui connaissent mieux que moi le Japon, et éventuellement y vivent, me fassent part de leur vécu.
Ma fille de 23 ans est actuellement à l'université de Nara pour terminer sa licence de japonais entâmée à Lyon. Elle a auparavant bouclé un mastère sur les cinémas japonais et chinois.
Elle connait des japonais, a des amies japonaises, est déja allée au Japon chez l'une d'entre elles à Fukuoka et a passé une partie du mois de Septembre à Tokyo chez une autre de ses amies japonaises. Moments très agréables passés avec des gens exquis, leurs amis, merveilleux.
Mais depuis le début octobre elle est arrivée donc à Nara et l'attitude des étudiants japonais de son université la déconcerte et la peine.
Pour eux elle est transparente, pas seulement elle mais les autres étudiants étrangers également. Bien entendu elle pourrait s'accommoder de la situation et vivre en vase semi-clos entre étudiants étrangers, mais elle n'est pas venue au Japon pour ça.
Dès qu'elle tente d'établir le contact elle se heurte au mieux rarement à un silence poli ou à une esquive, et le plus souvent au pire à une franche grossièreté. Son interlocuteur, ou interlocutrice fait mine de ne pas entendre qu'elle s'adresse à lui ou lui tourne carrément le dos la plantant là comme si elle n'existait pas.
Elle en est abattue et a de la difficulté à vivre cette situation qu'elle vit comme un rejet, ou plutôt comme une véritable capacité à nier la présence, l'existence même de l'autre. Le refus de tout contact, de toute relation, de tout embryon même de relation sociale.
Elle qui était venue par amour du Japon en est terriblement affectée et ma question est simple.
Est-ce un phénomène fréquent, habituel? Celà dure-t-il et doit-elle s'y résigner? Ou peut-elle espérer un jour (pas dans dix ans car son séjour est de 12 mois) briser la glace?
Je remercie de leurs réponses tous ceux qui pourront m'aider à comprendre.

icebreak
15/10/2006, 03h51
Bienvenu au Japon.
Ta fille parle courament japonais ?
Sinon Nara c'est quand même des ploucs de la campagne, fallait pas s'attendre a grand chose.

Briser la glace ? C'est quand même plus facile quand on est un mec au japon.
Et je sais de quoi je parle.

keya
15/10/2006, 09h04
A mon humble avis — en tant qu'étranger en France —, un tel obstacle s'érige à mesure que l'année scolaire avance. La relation entre étudiants n'est plus pareil en DEUG ou licence qu'en maîtrise, master, voire 3e cycle. En effet, les autochtones tendent à se regrouper entre eux, au détriment de la perte d'ouverture d'esprit, puisque pour les étudiants avancés, la réussite scolaire devient de plus en plus prépondérant. Puisqu'un étranger ne présente pas d'intérêt pour cet effet, ils sont souvent rejetés, étant considéré comme "trop transparent". Ce phénomène n'est pas, à mon sens, propre au Japon.

Quant aux étrangers, ils sont parfois obligés de se faire un groupe, qui n'est pas forcément constitué de meilleurs élèves. Quand on est brillant comme votre fille, on est obligé de se débrouiller un peu seul, puisqu'on ne peut faire partie à l'un ou l'autre. Par conséquent, il n'est pas évident de briser la glace.

En revanche, on otient une certaine autonomie dans le travail, une certaine maturité de l'esprit, une certaine profondeur dans la réflexion, à condition de ne pas se laisser abattre. C'est une sorte d'exercice de la vie.

Pour vous rassurer, l'intégration des filles est, en général, plus facile, et on trouve quelqu'un ou un groupe d'accueil. Peut-être devrait-elle chercher des gens de consolation ailleurs qu'à son département où elle se trouve. Puis, c'est le moment de se concentrer sur ce qu'elle a envie de faire, malgré des difficultes sociales.

Transmettez bon courage à votre fille

keya, Bleu presque transparent

Novitche
15/10/2006, 10h08
Bonjour,
Meme si c'est un peu perdu, j'aime beaucoup Nara et c'est une ville où je pourrais habiter quelques temps sans probleme. Consernant les habitants je pense qu'on peut prendre en compte le fait que c'est une ville touristique et que l'étranger y vient en masse et que ça doit forcement agacer à un moment...
Ensuite je pense qu'il serait intéressant de voir le mode de communication de votre fille: si elle est plutot expansive il y a des chances pour sa façon de communiquer bloquent ses interlocuteurs.
Enfin, Osaka est à quelques minutes en train et je pense qu'elle y ferait de bien meilleur rencontre qu'à Nara. J'ai moi meme fais une fac de cinéma et mes meilleurs amis n'avait rien à voir avec l'Univeristé.

Bon courage !!!

icebreak
15/10/2006, 10h37
En même temps, que Novitche ai eu des amis, ça doit en épater plus d'un.

Guzabie
15/10/2006, 11h18
Bonjour,

est-elle à Nara women's university ? Si oui, ca vient peut étre du fait de se retrouver qu'avec des filles. Et puis Nara comme le dit Icebreak, c'est la province et les facs sont bien petites. Mais bon, quitte à avaler une couleuvre ou ne fréquenter que des étrangers, faut persister, c'est une chance d'étudier au Japon.

grolou
15/10/2006, 23h41
Bonsoir, ou bonjour selon la localisation.
Merci tout d'abord pour vos réponses qui me donnent au moins un écho vécu.
Ma fille est à la Nara University of Education (Nara Kyoiku Daigaku). Une université à taille humaine où elle pensait justement pouvoir nouer plus facilement des contacts. Bien entendu c'est une petite ville, où les habitants ont tendance à voir les étrangers comme des touristes; il y en a pléthore. Mais lorsque tu loges et étudies à la fac en général tu n'es pas un ni une touriste. Quoique certains, du moins en France, viennent à la fac en touristes.
Elle est expansive certes mais justement elle connait des japonais et avec eux elle prend toujours garde à réfréner son caractère et à se montrer mesurée dans ses tentatives de contact.
Keya qui me semble dans une situation analogue, mais en France, a raison. Les étudiants se focalisent sur leurs études de plus en plus à mesure de leur progression. J'espère, soi dit en passant, de tout coeur qu'il arrivera à faire connaissance avec des français et à être moins transparent. Ce phénomène doit être courant car ma fille cadette est aussi en fac, à Lyon, et a en cours avec elle une jeune espagnole à qui personne n'adresse la parole sauf elle. Il est vrai que c'est une école de la vie à l'occasion de laquelle on forge son caractère. Icebreak ( quand on parle de briser la glace) n'a pas tout à fait tort lorsqu'il dit que c'est plus facile pour un garçon. Ma fille me disait justement qu'il y a certains garçons dont le regard, quand elle a le dos tourné manifeste une folle envie de nouer le contact, mais pas vraiment dans un but qu'elle recherche... Mais dans ce cas même les garçons sont transparents, et les garçons japonais étudiants n'ont pour eux même pas le regard qu'ils ont pour ma fille quand ils pensent ne pas être vus........
Aux dernières nouvelles elle a rencontré des japonais membres d'une association franco japonaise à Nara. Bon, ils ont plutôt mon âge, voire davantage, que le sien. Mais par ce biais elle a aussi rencontré la fille de l'un d'entre eux à qui elle s'est ouverte de son problème et qui du coup va la présenter à ses amis.
Celà fait cinq ans qu'elle s'est mise au japonais, d'abord en cours du soir tout en suivant ses études de cinéma et depuis 3 ans maintenant à la fac. C'est dire combien elle voulait ce séjour au Japon.
Je lui ai fait passer le lien sur ce topic afin qu'elle puisse lire elle-même vos interventions.
Je vous remercie encore Je ne manquerai pas, à moins qu'elle veuille intervenir pour le faire elle-même de vous tenir au courant des avatars de la transparence dans cette ville où les daims se baladent; et bonne soirée, ou bonne journée, selon l'endroit où vous vivez.

Novitche
15/10/2006, 23h54
Nara étant petit, il y a peut etre une Akiko qui a vécu en France et qui aime bien parler français. Elle travaille sur Osaka mais elle est peut etre aussi dans cette association...

HS pour Icebreak : avoues que tu aurais voulu etre mon ami ;)

icebreak
16/10/2006, 00h40
Le truc sur la transparence, c'est Keya qui nous a sorti une blague d'intello, avec son "Bleu presque transparent", bouquins sur la jeunesse japonaise délurée ou de gros blacks font faire des trucs de sodomites à des "yariman" shootés a la coke. J'ai pas trop aimé le bouquin dans l'ensemble soit-dit en passant.

Quand je dis que c'est plus facile pour un garçon, c'est que le Japon, c'est un pays de garçon, et que pour une fille, c'est moins le paradis (voir L'enfer) que pour nous. Les japonais mâles ont souvent peur des occidentales, réputé pas docile, plus doué, ayant de l'ambition personnel, moins maléable, etc..
Bien sur il rêve d'y mettre le grappin dessus, mais ils ne comprennent pas les codes féminins occidentaux, et trouvent que c'est quand même se faire chier pour pas grand chose. Ils en ont peur je dirais.

On peut dire ce qu'on veux, une japonaise c'est vachement plus souple qu'une occidentale.

Le point clé, c'est que bon l'université c'est bien, mais on rencontre pas des gens ayant les mêmes affinités. Il faudrait sortir de ce cocon, et vivre pour soi-même. je sais pas, un hobbie, un sport, quelque chose qui fait qu'on rencontre des gens qui aiment faire ce que vous faisez et pas des rencontres par affinités de matières.

Ensuite, le japon, l'université étant un microcosme, c'est à l'étranger, en l'occurence l'étrangère à s'intégrer. il ne sert strictement à rien d,être timide et de faire comme les japonais au Japon. Si c'est pour avoir une enieme japonaise, ils préfereront l'originale. Ce qu'ils veulent, c'est avoir le cliché. Donnez leur en gros ce qu'ils attendent de vous.

Si une française, ça doit être élégant, le nez en l'air, donnez leur cette attitude. ils veulent rêver, partager, découvrir autre chose. Faut jetez la timidité aux orties, on n'est pas japonais et l'on ne le deviendra jamais. Et arrêter de croire que les japonais sont de marbres et qu'ils ne montre aucune émotions concrètes. Qu'ils vous ouvrent ou non leur monde dèpends aussi de votre niveau de japonais. Et après vous verrez que vous aussi vous saurez déchiffrer leurs codes.

Tiens vendredi midi, je demande à mon collègues ou l'on va manger.
Et en français il me sort "Dans ton cul".
J'ai réussi à faire intégrer mon collègue à mon registre de blague.
Un exploit. Enfin sachez que un an c'est court. Quand je suis allé à Paris, j'ai mis 6 mois a me faire des potes. Au canada, autres que français, disons 6 mois pareillement. Le japon 1 an. Une amitié ça prends du temps. Comme le vin (mais ça Novitche il sait pas)

HS: Je suis pas l'ami des buveurs de lait. Si on boit pas au minimum un gros pichet de bière, y a pas moyen :D

Leax
16/10/2006, 11h19
Je plussoie les propos d'Icebreak...

J'ai passé un an à Kobe University, et étant le seul étranger de la promo, j'avais une situation privilégié, ce qui ne m'a pas empêché de ne faire aucune connaissance en amphi. (niveau undergraduate, je pense que la situation à un niveau d'études supérieures est pire)

Par contre, à chaque fois que j'ai fait du sport avec des japonais, ou que j'ai intégré un club (quel qu'il soit), je me suis fait des "amis" (plutôt des connaissances, il est toujours difficile de passer ce premier stade) dans la semaine. Et c'est d'ailleurs grâce au sport que j'ai rencontré des élèves du même amphi que moi, qui m'ont fait rencontrer d'autres personnes, etc...

En fac, les étudiants japonais ne parlent pas. Ils dorment, lisent, écoutent de la musique ou utilisent leur téléphone portable. Ceux qui parlent, le font uniquement "entre filles" / "entre mecs". Difficile de briser la glace dans ce cas-là, surtout s'ils pensent que l'étranger ne parle pas japonais.

ptitjoji
16/10/2006, 12h21
J'avoue, le milieu univesitaire n'est pas le plus simple pour infiltrer la faune locale.

Mais c'est pas une raison pour dire du mal de Nara, berceau de ma pomme... o(><)o

asagiri
16/10/2006, 12h58
bonjour

suis d`accord , avec toi et j`ai le souvenir d`une biche de Nara qui n`etait pas farouche ロマンチック ね...
:lol:

keya
16/10/2006, 23h43
Merci madame de se soucier de moi. Je pense que ma situation est assez différente de celle de votre fille, dans la mesure où je suis dans un établissement très particulier (compétition, élitisme, professionalisation, etc.). Bien éviedemment, j'ai des connaissances françaises, puisqu'ayant mes propres réseaux. Certes, je tends à être interpelé par des gens particuliers comme des Français d'origine turque ou maghrébine, mais aussi remarqué par d'autres types d'étudiants. Cependant, je préfère garder mon indépendance vis-à-vis de tous, et ne fait pas de "transparence".

Je me permets de rectifier le terme "étranger" : s'agissant de la situation scolaire en France — du moins celle que je connais—, il inclut les Français d'origine étrangère et ceux qui viennent d'autres fac ou d'autres disciplines. En effet, à observer mon environnement, les Français "de souche" — je m'excuse de cette terminologie — ne laissent rarement entrer d'autres membres de la société dans leur groupe. J'avoue que je ne fais plus particulièrement d'effort de m'approcher d'eux, depuis que j'ai compris que ceux qui forment un "club fermé" ne sont toujours pas de meilleurs élèves, ni intéressants comme personnes, ni maturs comme adultes. En général, les étudiants meilleurs et/ou intéressants ne participent pas activement à un quelconque groupe exclusif. Tout cela est, selon mon vécu, à peu près similaire partout. Je me souviens qu'un étudiant m'a surpris pour me dire que ce que je fasais était brillant, et que je l'ai trouvé fort intéressant de par ses activités.

Puisque je suis Japonais, je connais un peu des fac au Japon. S'agissant de votre fille, ne faudrait-il pas se dire la même chose? Pourquoi se forcer à tout prix de faire la connaissance de élèves inintéressants, au dépriment de la déstablisation psychologique? Elle devrait faire un peu d'effort au début, mais dès qu'il s'avère difficile, il vaut mieux laisser tomber une telle démarche — c'est une perte du temps —, et aller voir ailleurs, c'est-à-dire d'autres groupes ou individus dont le seuil est plus bas. Je vous assure qu'il y en a toujours. On ne peut être ami avec tout le monde. Il y a des gens qui ne disent même pas bonjour, même si on lui dit toujours bonjour après deux ans de la participation à la même classe, et qui ne font que des remarques purement par la méchanceté.

Autre remarque concerne l'environnement. Contrairement à l'attente de votre fille, une fac dont la taille est réduite est assez difficile, puisque souvent régie par la logique "villageoise". Celle-ci est caractérisée par une concurrence inutile, enfantine, quelquefois par une tendance presque sectaire. Les gens ne voient que leur milieu, qui n'est qu'une aire extrêment réduite, et perdent une vision étendue, libre ou globale. Il en va de même pour les fac dont le rang scolaire n'est pas très élevé.

Je ne sais pas ce que je viens d'exposer pourrait être utile à votre fille, mais en tout cas, je souhaite que son séjour au Japon soit aussi jouissible que fructeux.

keya, translucide plutôt que transparent

icebreak
17/10/2006, 00h26
Il est plus facile de se faire ami-ami avec des biches.
Mais c'est aussi un monde très fermé avec ses codes.
Pour entamer une amitié, rien de mieux qu'un bon shika sembé.

Par contre vous verrez vite si c'est une amitié durable dès que vous serez à
court de sembé. Le test de vérité.

ptitjoji
17/10/2006, 01h48
mais non. Suffit de se montrer fidèle et elles t'en voudront pas de débarquer les mains vides.

Après y être allé toutes les semaines pendant 6 ans, des liens forts se sont établis et j'étais arrivé à mes fins. Tu vois c'est simple.

C'est pas à Nagoya qu'on a cette perception du rapport aux truies.

Pascal
17/10/2006, 06h43
Bonjour!



Il est plus facile de se faire ami-ami avec des biches.
Mais c'est aussi un monde très fermé avec ses codes.


C'est vrai, mais il vaut mieux se mettre à deux. Tu dis à un copain de
te la tenir (la biche) pendant que tu fais ami-ami avec elle.
Ah, la biche et les plaisirs de la terre!

Pascal

grolou
17/10/2006, 07h40
Salut aux zoophiles, aux amateurs de Murakami Ryû, et aux autres aussi.

Merci madame je suis un homme :roll: ce qui n'enlève rien à l'intérêt que j'ai à lire les interventions.
C'est marrant cette histoire d'esprit de clan, de village. Ma fille me disait que les étudiants japonais de sa fac avaient justement cet état d'esprit, ayant manifestement pour nombre d'entre eux usés leurs fonds de culottes sur les bancs des mêmes classes depuis l'école primaire, voire depuis le yochien ou le hoikuen. C'est dire...
Le petit problème c'est qu'elle découvre cette réalité au jour le jour, assez rapidement d'ailleur. Elle ne s'y attendait pas à ce point. Peut-être parce qu'elle même fait partie de ces quelques étudiants français qui, en France, ne renvoyaient pas les étudiants japonais dans les cordes et ne les ignoraient pas. Peut-être, sans doute parce que jusqu'à présent elle avait eu la chance de connaitre je japon par ses amies, avec ses amies ce qui facilite donc le contact avec d'autres japonais.
Elle m'a dit que la prochaine fois qu'un étudiant lui faisait le coup de l'ignorer ostensiblement, puisque de toute façon le gars ou la fille n'avait aucune envie de communiquer, elle le choperait et elle lui passerait une engueulade pour lui dire ce qu'elle pense de ce comportement; ça risque d'être amusant et je me plaît à imaginer la tête du gugusse qui va se faire allumer. Au moins ça lui fera du bien à elle.
j'ai appris, au sujet des garçons, dans un reportage délirant à la télé qu'il existe une fédération des puceaux japonais , je vais lui dire de conseiller à ses non-interlocuteurs de s'y inscrire, ça leur fera certainement plaisir.

icebreak
17/10/2006, 08h13
Il faut faire attention.
Ce n'est pas parceque votre fille ne sait pas s'intégrer à son environnement qu'il faut le rejetter en bloc.

Ce qui peut arriver, c'est un phénomène de rejet, et finalement, avoir perdu une année pour rien et peut être même l'envie de revenir dans ce pays.

Le japon fascine nombre de personnes mais le constrate qu'il y a entre le japon vu de france et le japon vu de l'intérieur, en a poussé plusieurs au dégout, au rejet, au choc culturel. Perso, à la fin de mon année à Okazaki, me serais bien flingué, si j'avais eu un flingue.

Il faut savoir que si le milieu en question est fermé, il convient soit d'essayer une autre approche, soit de changer de milieu. Remarquez, gueuller sur les japonais sur un forum ça fait du bien, c'est fait pour ça. Je le fais tout le temps. Seulement dans la vrai vie, ça apporte plus d'emmerdes que de solutions.

Vas falloir qu'elle change son comportement, ou qu'elle change de fréquentations. Ça fait 4 ans que je suis ici. J'étais quelqu'un de relativement timide. Je suis devenu carnassier, chieur, beau parleur, narcissique et plus jovial.

Je considère que inconsciemment, j'ai parfaitement assimilé les règles de mon milieu en parfaite adéquation avec ma condition (de gaijin).
A charge pour votre fille de s'avoir s'adapter à Nara, quitte à faire la biche, réagissant au moindre craquelement de sembé.

grolou
17/10/2006, 08h55
Oui, ça fait du bien de râler sur les forums. Ma gamine m'a conseillé de concourir dans une compétition de râleurs, si ça existe. Je sais pas si les shika-sembe seront à son goût quand même.
Elle a changé son approche, par un ciné-club dans la fac, là aussi il faut accepter de prendre son temps, et par les rencontres qu'elle fait au centre franco-japonais de Nara où elle va chaque semaine et dont elle va faire les sorties du week-end. Il lui a aussi été demandé de donner des cours de français à des japonais et des cours dans une autre fac, mais là, ça va être compliqué car elle est tenue par ses propres horaires.
Mais à 23 ans c'est difficile de prendre son temps.

En tout cas je ne sais pour elle, mais toutes vos remarques me sont à titre personnel très instructives. J'apprécie. Et c'est déja beaucoup.

asagiri
17/10/2006, 12h01
bonjour


quand on est au Japon ,essayons d`etre un gaikoku jin sans pretention
pour ne pas etre decu
http://img85.imageshack.us/img85/1764/senbeieq4.jpg

Paris_eyes
24/10/2006, 21h07
Bonjour Grolou et le forum,
je voulais juste dire que ce qui arrive à votre fille est tout à fait classique.

Lorsque j'étais en dernière année d'étude, il y avait un Chinois à qui personne (sauf moi, mais vraiment personne d'autre) ne parlait. Sur une promo d'environ 100 personnes ça fait beaucoup.

Un an avant, dans ma classe de maîtrise j'était le seul à parler à un élève d'une quarantaine d'année d'origine rwandaise. Il était noir, rwandais avait 40ans donc les élèves blanc, Français et d'une vingtaine d'année ne lui adressait pas la parole. Par contre, quand je lui disait de venir manger avec nous j'ai pu entendre après quelque chose du genre "le négro s'est incrusté". Très intélligent vous en conviendrez.

Personnellement, je trouve ça dommage parce-que j'estime que c'est particulièrement enrichissant culturellement de discuter avec des gens qui viennent des pays si lontain. Mais la culture, visiblement, tout le monde s'en fout.

Autre exemple, mon ex, d'origine Vietnamienne, à rencontrée elle aussi d'énormes difficultés d'intégration lorsqu'elle est allée à la Fac. La plupart des connaissances (voir toutes) qu'elle à nouée le fût avec des étudiantes étrangères (russe, chinoise...). Les Français(e) s'en tapait complêtement d'elle.

Tout ça pour dire, qu'ainsi "s'associent" les gens : par similitude social.
On le constate dans tous les groupes humains, doit y avoir des bouquins de socio la dessus...
En tout cas si elle est vraiment esseulée à la Fac (donc vue, en quelque sorte, comme une brebis galeuse) depuis un certain temps il vaut mieux qu'elle cherche à nouer contact ailleurs. On en a déjà parlé plus haut : sport, activité diverses... Le club de cinénoche me semble une bonne chose.
Elle va pas changer la nature humaine. Quand on rencontre des obstacles les contourner est parfois plus efficace que de vouloir passé au travers.
Ce n'est que mon humble avis et j'espère que ça l'aidera.

grolou
30/10/2006, 23h19
Depuis quelques jours j'étais assez occupé mais je prends un moment ce soir ( je sais il est 7h 10 du matin au Japon, mais pas ici).
Ce qui chagrine ma fille c'est ce manque de curiosité, cette indifférence qu'elle rencontre. Les étudiants japonais réagissent comme ils ont été éduqués, sans nul doute, avec leur culture, c'est certain. Mais c'est quand même difficile. Et ce d'autant plus quand on vient dans ce pays justement parce qu'on aime sa culture, qu'on connait déja des japonais avec qui on s'est lié. Mais ils habitent Tokyo, et Nara c'est bien loin de Tokyo.
Bien entendu, il faut rester un humble étranger comme l'a sussuré un des intervenants. De toute façon les indigènes ne vous laissent guère le choix.
Saisir toute occasion de nouer un semblant de contact, certes, mais avec des gens qui refusent le contact c'est difficile. Elle n'est pas la seule dans ce cas. Tous les étudiants étrangers de sa fac vivent la même situation. C'est ça qui m'effare, même s'il est classique pour un étranger de connaitre la solitude. La solitude, oui. Mais là c'est carrément à un rejet.
Pourtant ma fille fait des efforts. Elle est même allée jouer au foot, elle qui déteste le sport. J'attends de connaitre le résultat et de voir si le sport ouvre un peu les individus.
J'avoue que ça me laisse perplexe, et infiniment triste.
Bonne journée à tous, ou bonne nuit selon le cas.

GATTACA
30/10/2006, 23h23
Depuis quelques jours j'étais assez occupé mais je prends un moment ce soir ( je sais il est 7h 10 du matin au Japon, mais pas ici).
8H10. N'oublie pas que l'heure d'hiver est passée par là....

icebreak
30/10/2006, 23h56
En même temps, faut être sincère, une belle fille ou un beau garçon se fait des tas d'amis. Le contraire n'est pas surprenant et ce retrouve partout. Je veux pas m'avancer mais...

grolou
31/10/2006, 08h03
Icebreak :lol: cerf lubrique :lol: ce qui me sidère c'est que ma fille est justement pas mal, pas mal du tout. C'est ça peut-être qui fait peur? :roll:

icebreak
31/10/2006, 08h15
Non j'étais juste en train d'extrapoler en disant qu'elle avait peut être pas le si jolis minois que tu vois naturellement avec les yeux d'un père aimant.
Peut être est elle hors norme par rapport à sa coupe de cheveux, à sa taille, à sa manière de s'habiller, à ses passions (otakus). Peut être en décallage quoi. Après sans photo, dur de se faire une idée.

raffe
01/11/2006, 15h55
bonjour à tous,

me voilà, c'est moi l'étudiante isolée, exilée à Nara.

Merci à tous pour vos réponses (particulièrement celles concernant les daims qui me seront à n'en pas douter d'un intérêt absolument nul mais ont le mérite de justifier leur présence en nombre pour la survie de l'espèce, si Icebreak et Pascal leur font du mal).

Pour ce qui est d'être une jolie fille ou un joli garçon, je pense au contraire que ça les effraie encore plus... Mais peut-être Icebreak n'a-t-il pas expérilmenté ce phénomène personnellement (avec des humains j'entends, pas avec des daims)?

Plus sérieusement, le club vidéo, l'équipe de foot, ça commence à porter ses fruits certes, mais du coup maintenant plein de gens me saluent quand je traverse le self, généralement à grands renforts de mouvements de poignets et de petits cris enthousiastes, mais c'est tout!
Mon camarade français qui a déjà vécu un an au Japon n'est guère optimiste quant à notre situation et craint que la situation ne stagne, ce qui ne me rassure pas franchement.

L4un des problèmes majeurs dans ma situation c'est également que tout à la fac tend à nous isoler. Nous sommes une trentaine d'étudiants étrangers donc une vingtaine d'Occidentaux (je ne tiens pas compte de la horde de Chinois) et le département des relations internationales nous harcèlent en permanence avec des activités entre nous que l'on peut difficilement refuser et qui à chaque fois nous séparent des Japonais. J'ai l'impression d'être au zoo mais du coté des zèbres pour ne pas dire des singes, pas du coté de ceux qui lancent les cacahuètes...

Bref, en tous cas merci beaucoup pour vos réponses,

Raphaëlle

skydiver
01/11/2006, 16h29
Je trouve ça quelque peu curieux car je connais plusieurs étudiants Français (ou autre occidentaux) à Tôkyô et Osaka et aucun se plaint d'être isolé.
Peut être que la timidité habituelle des Japonais à l'égard des étrangers est ici en cause.
S'intégrer à une pratique purement nippone du type ikebana, sadô ou Arts Martiaux permettraient éventuellement uen meilleure intégration...

Bon courage en tout cas.

keya
01/11/2006, 22h07
Salut Raphaëlle,
Hum, je te comprends terriblement pour pas mal de choses… même si je me trouve dans une situation assez différente (je fais mes études en France depuis la première année, et la dernière année maintenant ; pas dans le cadre d'échange).
Le vécu et le discours rapporté sont souvent décalés dans pas mal de domaines. ce n'est pas parce que quelqu'un est bien que d'autres sont aussi bien…
mais si j'ai bien compris, tu ne restes que quelques mois, amuse-toi bien malgré tout. Bon courage de nouveau.

keya, toujours solidaires avec les étudiants étrangers

PS. si tu veux parler avec un étudiant japonais, envoie-moi un MP.

icebreak
02/11/2006, 00h27
Il faut signaler que nara c'est pas Tokyo, Kyoto, Osaka, hein.
C'est une fac de bas étages, c'est pas kyodai, meidai, todai et consort.
Normal donc dans une fac de second niveau, d'avoir des éléves de secondes zones.

Je voudrais dire, à la zébrette, que par expérience, plus on est jolie, et plus les filles ont des tas d'amis qui te trimballent n'importe ou pour te faire manger, boire, allez au ciné etc...J'ai connu une étudiante de ce forum, qui a même été trainé par la TV a aller manger un morceau avant de se faire courtiser par le producteur.

Sincèrement, la beauté ne les effraient pas du tout. Maintenant faut en avoir, savoir en jouer, et ça c'est une autre paire de cacahuètes. Personnellement, j'ai deux amis japonais que j'ai pas trop eu de mal a chauffer pour qu'il saute sur 2 copines françaises. Bien sur c'était de leur commun accord.

La population indigène brûle de te connaitre à mon avis. Ils n'ont pas peur, c'est TOI et TOI seul qui ne sait pas décoder leurs intentions. C'est dur au début mais c'est pour ça qu'on voyage. Une fois que ta trouvé le "boutton", le manuel, ça ira tout seul, mais j'avoue que certains ne les ont jamais compris.

Le mieux est encore d'élever un daim.


Pour ce qui est d'être une jolie fille ou un joli garçon, je pense au contraire que ça les effraie encore plus... Mais peut-être Icebreak n'a-t-il pas expérilmenté ce phénomène personnellement (avec des humains j'entends, pas avec des daims)?

On est au japon ici petite. C'est le paradis du mâle. T'es pas dans le bon pays. Le seul ou les règles de la séduction sont inversé à ma connaissance. Si tu savais comme c'est facile pour un homme, un vrai piège. Japonaises, occidentales, toutes y passent Pas besoin d'être beau, suffit d'être blanc, ou noir. Un Disneyland je te dis. A en perdre la tête.
Le mieux c'est de mater mon Blog. Sinon ça va polé-mickey.