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Afficher la version complète : Santé Medecin gratuit et médecines paralleles...



Novitche
26/05/2006, 13h08
Bonjour à tous,

Chacun d'entre nous a pu entendre cette fameuse histoire du médecin préventif qui se rend dans les villages et qui demande à ses patients en bonne santé de prendre moins de sucre le soir, de manger un oeuf cru le matin, de faire un peu plus d'exercice, de respirer plus avec le nez etc... le medecin se ferait donc rémunérer par ses patients en bonne santé et il rendrait l'argent si un patient venait quand meme à tomber malade.

Moi qui considérais ce récit comme un "idéal" passé, ne voilà t'y pas qu'un homme me tient ceci comme une vérité brut : son métier ? vendre des produits de médecines paralleles à base de magnétisme (semelles, t shirt, colliers, bracelets, matelas, couverture...). Devant témoins il m'a demandé (comme j'ai un peu vécu au Japon) de confirmer cette légende... Cependant je n'ai vu qu'un osthéopathe... ma compagne et sa famille payent le médecin comme tout le monde... et j'imagine mal des salary men perdre leur temps à fréquenter un médecin alors qu'ils sont en bonne santé.

Sans remettre en question l'effet (ou le non effet) de cette médecine parallele, avez vous eu vent qu'en effet il y a, ou il y eut, des médecins de cet ordre? Avec des dates et des faits pas sortie d'un film de notre imagination ;)

Merci...

Rodenbach
26/05/2006, 18h49
moi j'avais entendu que c'était les médecins chinois qui fonctionnaient comme ça... 8O :?

après, qu'est ce qui est vrai, ne l'est pas... je vais pas être d'une grande aide :D

konaritai
18/06/2006, 06h31
Pas au Japon non, à part le bilan de santé annuel qui est gratuit et peut être fait en camions ambulants dans certaines régions, les hôpitaux/bains ambulants pour les handicappés et grabataires (gratuit aussi).

...et même en Chine (village = 1 million d'habitant?) ou au Vietnam d'ailleurs, du moins pour ce que j'ai pu y voir les années où j'y ai vécu, ce n'est vrai que dans les campagnes profondes où les médecins inspecteurs font des tournées gratuites (en même temps que le vétérinaire d'ailleurs).

En fait, j'ai bien peur qu'il n'y ait plus de vrais villages.
Aujourd'hui la mode est au dépistage en grand hopital. La grippe aviaire a encore plus systématisé ces "contrôles" de santé. On est très loin de l'image du vrai clinicien qui se déplace, comme... en France tiens!

Par contre au Japon, à condition que la personne âgée vive seule (même si les enfants visitent souvent), elle est gratuitement reliée par téléphone/alarme qui est installé en ligne distincte. C'est pratique, car on peut obtenir des conseils et faire une pré-consultaiton par téléphone, mais il suffit d'une coupure de courant (très rare au Japon) pour qu'une ambulance soit là dans les 10-20 minutes qui suivent! Je connais aussi des touristes en home stay qui ont déclenché une alarme en prenant leur furo : "Tiens, c'est quoi ce petit cordon, ça vide la baignoire??"

A domicile et préventif, je ne vois que les HERUPA qui sont, au mieux, des infirmiers formés en gérontologie. Mais c'est déjà pas mal, car ils rendent compte chaque semaine de tous les aspects sociaux et médicaux.

Novitche
18/06/2006, 09h33
Merci, c'est un peu ce que je pensais: la médecine préventive ne fonctionnerait qu'avec ceux qui ont :
1/ les moyens de payer
2/ les moyens d'etre attentif à son corps

Pour le reste la gratuité des soins semble etre là pour éviter des pandemies et non pour la bonne santé individuel...


Je me demande d'où c'est venu quand meme cette fameuse utopie ?!

konaritai
19/06/2006, 03h59
Disons qu'au Japon la gratuité des soins existe bien pour ceux qui n'en ont pas les moyens et la prévention existe aussi, mais pas la VISITE à domicile, qui est devenue rarissime et exceptionnelle, depuis la guerre.

Il faut souligner, ce qui est chose absolument occultée par les médias français (même dans les émissions avec J-F Sabouret!), c'est qu'il fait bon vieillir au Japon sur le plan santé et sécurité. Alors que pour une famille nombreuse ou pour un accouchement, c'est le contraire (allocations familiales quasi-inexistantes, et maternité très peu remboursée, car c'est le contraire d'une maladie)

Donc pour le troisème âge, outre la gratuité totale des soins et des transports municipaux (bus et trains de banlieue), les structures d'aide et de prévention de l'état ou de la ville (par exemple ce réseau d'assistance à domicile sans fil dont je parlais plus haut) sont doublées de celles du 町内, avec son 老人会, ses helpers bénévoles, sans compter les sponsors (centre gratuit de diagnostics dans les grands magasins, on peut se faire ausculter, coeur/tension, en faisant ses courses).

Il faut aussi tenir compte de la prévention donnée par les émissions de TV spécialisées (2 ou 3 émissions par jour, diététique, orthopédie, hygiène etc. exercices pratiques), programmes pour sourds-muets, mal-entendants et tutti quanti.

Enfin, je trouve qu'il y a beaucoup de douceur et d'efficacité dans cette assistance, avec très peu de paperasses et de pression admnistrative comparé à la France (on en a déjà parlé pour les offices d'immigration entre autres).

Quant à ce mythe de la médecine chinoise où le malade paie quand il va bien et est remboursé quand il tombe malade, c'est sans doute une projection (amplification ou déformation d'un fait véridique à l'origine) de notre système de Sécurité sociale, mais avec la grosse différence que ce médecin imaginaire (et ce malade malgré-lui) était censé VISITER des biens-portants. Ce qui ne semble pas exister hélàs, dans aucun de ces pays.

Il y a aussi un marché gigantesque des compléments alimentaires et des produits de santé allant des food supplements, vitamines, bio-balance food, aux appareils de massage et autres, vendus par multi-entreprise. Là ce n'est pas du tout gratuit, mais nombre de okusans en retirent des revenus en suivant des stages et devenant conseillères-représentantes (dairiten) etc. C'est typiquement japonais à mon avis, cet investissement dans le capital santé et l'ouverture à toutes les nouvelles découvertes sur le "marché de la santé", qui se concrétisent très vite en produits, en méthodes, au point que la santé finit par échapper en grande partie aux médecins.

C'est peut-être un bien, après tout, la médecine payant ici son manque d'intéret pour la santé, en ne s'intéressant qu'aux symptômes et aux maladies, elle arrive toujours trop tard :wink: