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Afficher la version complète : Média "stupeur et tremblement" un livre qui fait froid d



florentlyon
16/06/2005, 21h16
Je viens de finir le livre d' Amelie Nothomb: "stupeur et tremblement" dont la lecture ma donné une intense sensation de malaise. Cette description de la vie d'entreprise au japon et notemment les conditions d'emploi de la femme nippone ont choqués mon esprit peut etre trop occidental.
J ai été choqué par l'incroyable contradiction entre le salarié qui voue son existence à l'entreprise alors que celle ci semble le détruire.
Selon l auteur cette pression serait la cause du fort taux de suicide japonnais.
J ai également été troublé d apprendre que la femme n'est pas du tout considérée au japon.

BREF : moi ce que j ai envie d'entendre c'est que ce n'est pas une généralité, donc vous qui connaisssez sans doute mille fois mieu que moi la culture japonnaise, réfutez cette thèse de l'auteur qui a pourtant travaillée dans une grande entreprise de tokyo!!!!!!!

J ai pas envie de rester sur une image négative!!

rasen
16/06/2005, 21h32
http://www.lejapon.org/forum/threads/1454-Amelie-Nothomb
Bonne lecture.

ToyamaNoKinsan
16/06/2005, 22h22
Vide

Pascal
16/06/2005, 22h52
Bonjour!

Je ne crois pas avoir commenté le bouquin, du moins pas ici.
Il y a tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi, d'ailleurs.
Le livre a été écrit à une époque où le Japon était LA puissance
économique en vue. Mais comme le pays est sans ressources,
on avait du mal à expliquer ce dynamisme. Alors il fallait trouver
tout et n'importe quoi pour justifier l'impuissance des occidentaux
à rivaliser.
Conséquence: quand on écrivait quelque chose sur le Japon, plus
c'était négatif, plus ça se vendait.

Le bouquin regorge d'aberrations (ex. une interprète à plein temps
dans une PME). Mlle Nothomb avoue elle-même être incapable de
faire une addition (une seule!), mais s'étonne qu'on ne lui confie
pas de travail, etc...
On a l'impression qu'elle parle du Japon comme quelqu'un qui n'y
a jamais vécu. Je ne sais pas exactement quand elle y a vécu ni
combien de temps ni comment, mais avec un papa diplomate, on
peut imaginer que c'est dans un appartement de fonction de 200
m^2 et que les visiteurs japonais n'étaient pas du tout-venant.

Bref, ce n'est vraiment pas une référence pour avoir une idée de ce
qu'est le Japon.



J ai été choqué par l'incroyable contradiction entre le salarié qui
voue son existence à l'entreprise alors que celle ci semble le détruire.


Les chefs d'entreprises ne sont pas plus idiots ici qu'ailleurs et savent
bien que pour qu'un employé soit efficace, il faut le mettre dans des
conditions psychiques idoines, le payer correctement pour qu'il n'ait
pas de soucis de fin de mois, etc...
Le raisonnement du chef d'entreprise est le même qu'ailleurs:
Quel salaire dois-je donner, quelles doivent-être les conditions de
travail pour que mon employé n'aille pas voir ailleurs, ce qui me ferait
perdre tout ce que j'ai investi dans sa formation;

Il y a, il est vrai, des différences énormes de mentalité entre l'occidental
(peut-être en particulier le Francais) et le Japonais.
Le Japonais ne fait pas grève parce qu'il pense que s'il affaiblit sa
société, il ne peut qu'y perdre. S'il ne fait jamais grève, ce n'est
pas uniquement par dévouement, c'est surtout parce qu'il pense
que la grève lui nuira.



Selon l auteur cette pression serait la cause du fort taux de suicide japonnais.


Je serais curieux d'avoir les chiffres par pays et par tranche d'âge.
Vu de l'intérieur, je n'ai pas l'impression que ça tombe comme
à Verdun autour de moi.
Et pendant que nous y sommes, j'aimerais aussi savoir combien par
an meurent de surmenage. Et est-ce que l'on nomme les choses de
la même façon de part et d'autre. Au Japon, on n'hésite jamais à
parler de surmenage, mais en Europe, par exemple, est-ce qu'on
n'utilise pas un nom médical pour une mort qui a en fait la même
origine: le surmenage.



J ai également été troublé d apprendre que la femme n'est pas du tout considérée au japon.


J'en ai cotoyé pas mal au travail, je vois aussi quotidiennement
les mères des copains de mon fils, et je n'ai vraiment pas l'impression
qu'elles soient brimées à ce point.

Notons (c'est le cas de le dire!!) que je ne cherche pas à dire que
la société japonaise es plus / moins évoluée / agréable / humaine, etc...
Je pense simplement qu'il faut vraiment faire attention à ce que l'on
lit, ce que l'on dit, ce que l'on compare, et que le côté émotionnel
d'une observation prend souvent le pas sur l'objectivité.

Pascal

GATTACA
16/06/2005, 23h16
Le topic dédié (http://www.lejapon.org/forum/threads/1454-Amelie-Nothomb) dans le forum littérature

Pascal
17/06/2005, 01h37
Bonjour!

J'ose espérer que notre ami Toyama plaisante. J'ai un doute...

Pascal

nishi
17/06/2005, 02h25
Le Japonais ne fait pas grève parce qu'il pense que s'il affaiblit sa
société, il ne peut qu'y perdre. S'il ne fait jamais grève, ce n'est
pas uniquement par dévouement, c'est surtout parce qu'il pense
que la grève lui nuira.

J ai un ami japonais qui me racontait dernierement qu il avait du faire greve dans son entreprise. Donc pendant la journee il manifestait, et la nuit... il faisait le travail non fait de la journee, parce que quand meme faut pas deconner non plus!! :D

ToyamaNoKinsan
17/06/2005, 07h03
Vide

nadia
17/06/2005, 13h56
Amélie Nothomb qui a vécu au Japon jusqu'à l'âge de 6 ans, puis a fait un stage dans une entreprise japonaise en Belgique... :lol:

Pour ce qui est des taux de suicides, j'avais un peu cherché, n'ai pas trouvé grand chose de fiable et comparable. Toutefois, j'ai remarqué que, quand on parle du Japon, on parle des suicides, mais quand on parle des suicides de part le monde, on ne parle plus du Japon.

D'autre part, le Japon est connu pour avoir l'espérance de vie la plus longue au monde.

Pour ce qui est de la place de la femme, je trouve qu'il y a autant (voire plus ?) de machisme en Allemagne, dans les moeurs bien lourdingues ou dans les mots (un ancien mot pour désigner la femme est "das Weib", tout un programme).

Et puis, dans le monde de l'entreprise, c'est effectivement assez différent d'ici. Notamment, le patron organise chaque année un voyage d'entreprise pour ses employés. Ca a l'air bien paternaliste. :roll:
Quant aux jours de congés, si on compte la goldenweek et la semaine du nouvel an, plus toutes les fêtes par ci par là, ben les Japonais ne travaillent pas tellement plus que nous.

Bref, on raconte beaucoup de chose, on invente beaucoup de fantasmes patronaux pour essayer de nous les imposer ou pour nous mettre la pression.

Et puis, fait majeur, les Japonais sont généralement mieux payés que nous. :D

O-himesama
23/06/2005, 10h01
J'ai trouvé ce bouquin génial et vraiment bien écrit^_^
Bon c'est vrai c'est un peu choquant pour certains trucs mais au moins c'est pas censuré!

Kaji
23/06/2005, 11h30
Le livre a été écrit à une époque où le Japon était LA puissance
économique en vue. Mais comme le pays est sans ressources,
on avait du mal à expliquer ce dynamisme. Alors il fallait trouver
tout et n'importe quoi pour justifier l'impuissance des occidentaux
à rivaliser.
Conséquence: quand on écrivait quelque chose sur le Japon, plus
c'était négatif, plus ça se vendait.


Pascal a completement raison, on appelle d'ailleurs ce mouvement le "Japan Bashing". Ce mouvement est parti des USA vers le debut des annees 90, fin 80s, juste avant la bulle.
Le Japon, grande puissance economique, voire premiere puissance disait-on en 1978 (cf le bouquin de Vogel "Japan as number one"). Difficile a expliquer, alors les commentaires des occidentaux se sont fait de plus en plus acerbes. Les Japonais ne sont que des copieurs, ils n'inventent rien, ce ne sont pas des occidentaux. Le Japon a plus de succes que nous, ce n'est pas normal, c'est que sa societe doit etre completement torturee et inhumaine.

Le commentaire d'Edith Cresson sur les "fourmis" fait egalement partie de ce contexte de Japan Bashing.
Et le livre d'Amelie Nothomb (2001 je crois) s'inscrit lui aussi totalement dans cette mouvance, meme si depuis, dans les milieux politiques, il y a beaucoup moins de Japan Bashing. On va probablement passer petit a petit au China Bashing ou India Bashing...

dedale
23/06/2005, 12h34
et a la fois le livre et le film "soleil levant" enfoncaient le clou cote US. pour notre nothomb nationale, je ne la connais pas, pas lus le livre, pas vus le film... pourquoi ? parceque des "evocations" semi vecues comme celle la j ai deja vus dans les JT et les pseudoreportage hyper informe de notre super PAF.
peut etre etait-ce un coup opportuniste, un bidule bidouille surfant sur une vague anti asiatique, ou les souvenir d une fille a papa qui pensait que le fait d etre la fille de pouvait adoussir les moeurs des neophallique du japon ? j affabule, j affabule... mais c etait bien la mon, la mienne, impression face a cette oeuvre.

ururi
23/06/2005, 14h48
China Bashing

si je me souvien bien il me semble que la TF1 en particulie a deja bien commence a lance ce mouvement :roll:

Tanaka115
23/06/2005, 15h49
Je me rappelle m'être fait pleins d'enemie sur le topic consacré à Amélie Nothomb....ah ! Nostalgie ! :D

Petite note sur la condition de la femme : Y'a toute une partie de la génération des trentenaire qui sont très "Sex and the city", bref des femmes indépendantes, libres qui bossent d'égales a égales avec les hommes (si si...). Elles deviennent de plus en plus nombreuses. Je parle par expérience, je me suis marié avec l'une d'elle...

Certes j'ai l'impression que la majorité des femmes sont encore infantilisées en attendant leur prince charmant mais ne perdons pas espoir : "work in progress..."

suppaiku
29/06/2005, 16h47
Il n'y a pas que des bétises, dans ce film...
C'est vrai qu'une femme qui choisi sa carrière plutôt qu'une vie de famille aura beaucoup de mal à se marier et, passés 30 ans, ce sera quasiment impossible. A moins de se marier avec un gaijin.
C'est vrai qu'il y a un système hiérarchique très rigide qui n'existe pas en Europe ou aux Etats Unis. Le dorama Bus Stop raconte l'histoire d'une femme de plus de 30 ans qui subit cette double pression (mais c'est un dorama, donc elle ganbaru à fond et ça fini bien :wink: )
Sinon, quand même, n'importe qui peut écrire ce roman avec un peu de documentation et sans avoir mis les pieds au Japon! Beaucoup de lieux communs et des situations poussées au paroxisme. Bref, de la caricature, en ce qui concerne cette pauvre gaijin. Une idiote, au demeurant. Parce que moi, je me serait cassé dès le début.
Mais voilà, un livre satyrique se retrouve catalogué comme "livre sur le Japon, le vrai". Et là, ben...
Mais je ne vois pas de raisons d'être si méchant avec le film. Ca se regarde et derrière la satyre se cachent quelques vérités.

Il faut juste garder à l'esprit que la France, c'est 5 millions de chômeurs, la première consommation mondiale d'anti-dépresseurs, de calmants et de somnifère, qu'on est franchement malpoli et que le métro pu, que nos managers sont en général recrutés pour leur bonnes compétences en Excel et Access pour passer leurs temps à faire des extractions, leur esprit servile et leur manque de personnalité -voire de compétences pour le travail de leur équipe-, et qu'il n'existe, hélas, pas de Nathalie Nothomb Japonaise qui aurait vécu là dedans pendant 2 ans et aurait décidé de faire un best seller poilant sur "la vrai France", et qui aurait pu s'appeler Sueur et RTT. :lol:

Tanaka115
29/06/2005, 16h58
Tout à fait d'accord avec toi Suppaiku :D

Patochon
02/07/2005, 07h56
ou alors proposons lui d'autres livres plus à même de parler du travail au Japon par exemple.

J'ai beaucoup apprécié "Japon, société camisole de force" de Miyamoto Masao, disponible aux éditions Picquiers, qui fait la description du travail dans l'administration japonaise. L'auteur est un japonais qui après s'être expatrié aux Etats-Unis revient au Japon et fait face à un système qu'il n'a jamais vraiment eu à affronter.
Je pense que le témoignage fait par Miyamoto Masao dans son livre est intéressant justement du fait que s'étant expatrié, il voit le travail tel qu'il le retrouve au Japon d'une manière relativement objective, et surtout il l'analyse en tant que japonais avec un point de vue occidental comme nous nous pourrions l'avoir.
En somme un savant mélange entre les deux mondes pour un ouvrage très intéressant.

tete
04/07/2005, 16h16
En effet, le livre raconte la societe japonaise a l'epoque ou le japon etait la puissance economique! Aujourd'hui,il y en a des choses qui ont change et qui n'ont pas change. Sachiez que la societe japonaise actuelle vient de celle de l'epoque ou Amelie Nothomb travaillait au Japon. Quand meme ne prenez pas trop au serieux ce qu'elle raconte dans son livre!

skydiver
04/07/2005, 18h57
Surtout qu'elle n'a jamais travaillé au Japon et qu'elle ne parle pas japonais...

dedale
08/07/2005, 07h39
:lol: a ben ouais, skydiver, c est pas inutile comme precision ca... je me disait aussi... c est mars son japon !!?

ericdell
06/09/2005, 18h54
je trouve assez surprenant que beaucoup d'entre vous oppose l'occident au japon dans vos messages alors que le japon a commencé son occidentalisation il y a déjà deux siecles et là il est occidentalisé au maximum, l'élève a même dépassé le maitre depuis longtemps. Cette ambiance de bureau c'est un pure modele occidental du debut du siecle dernier poussé a l'extreme comme d'ab les japons perfectionne les concepts occidentaux meme les pires malheureusements comme le concept de l'exploitation du travailleur. Pour cela ce film n'est pas un film sur le Japon et d'ailleurs le harcelement ça peut se rencontrer dans n'importe quelle entreprise francaise. Sinon j'ai trouvé le film un peu ennuyeux, pas tres inspiré le scénariste quand meme sur ce coup là.

Carotz
01/10/2005, 17h07
Surtout qu'elle n'a jamais travaillé au Japon et qu'elle ne parle pas japonais...

Salut, je me permet de réagir à ce propos car je suis la carrière d'Amélie depuis le début .

Amélie est née à Kobe en 1967. Son père était à l'époque Ambassadeur de Belgique au Japon.
Elle a passé ses 5 premières années au Japon. Elle était gardée par une nounou japonaise (Nishio-san) et allait au jardin d'enfant japonais(le yôchien), ce qui fait qu'elle parlait cette langue et la parle toujours à ce jour.
A 21 ans après avoir terminé ses études à Bruxelles, elle est retournée au Japon afin d'y travailler.Elle a même été fiancée avec le fils (Rinri) d'un grand joaillier japonais.
Par après elle est rentrée à Bruxelles et c'est là qu'elle publia son premier livre "Hygiène de l'assassin".

Enfin voilà pour la petite parenthèse :wink:

Caro

skydiver
01/10/2005, 21h11
Je prends bonne note de cette courte biographie, que je connaissais d'ailleurs.
Elle est à géométrie variable selon les époques et les interviews...

L'ayant rencontré à bord d'un avion, j'ai essayé de parler en japonais avec elle...sans succès. Car, moi, je parle cette langue.

Carotz
01/10/2005, 21h50
Je suis assez étonnée de ce que tu me dis là... va falloir mener l'enquête :P

tochiji
02/10/2005, 03h52
Je suis assez étonnée de ce que tu me dis là... va falloir mener l'enquête :P
Rien d'etonnant vraiment car si son apprentissage du Japonais se limite aux 5 premieres annees de sa vie, il y a toutes les chances qu'il n'en reste plus rien aujourd'hui.

skydiver
02/10/2005, 08h13
tochiji a bien résumé la situation.
A nouveau, si quelqu'un est incapable de me répondre facilement en japonais c'est qu'il ne parle pas cette langue. C'est aussi simple que ça.

Maintenant je trouve qu'on séloigne du sujet et la conversation actuelle n'a plus grand chose à voir avec l'objet du forum. J'invite donc celles et ceux qui auraient des velléités de poursuivre dans la même veine de se retrouver sur le forum "Littérature" où nous avons déjà abondemment parlé d'Amélie Nothomb.

Merci.