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Afficher la version complète : Samourai Le véritable "Dernier samourai" ? C'est à voir...



ToyamaNoKinsan
03/02/2004, 19h08
Devais-je poster ce message dans la rubrique Arts martiaux ou Culture ? J'ai longuement hésité, mais comme cela a tout de même rapport avec le bushido... enfin bref, vous jugerez de l'à propos de mon intervention.

:idea: Avec la sortie sur les écrans du monde entier du "Dernier samourai" et, paraît-il, sous l'influence également de "Kill Bill" de Tarantino, les ventes de reproductions de sabres japonais ont explosé dans certains pays à tel point qu'il ne faudrait pas s'étonner de voir se perpétrer dans les prochains mois, des attaques au katana, non à Tokyo ou Osaka mais bien en Europe.
Cette mode du sabre japonais est telle que désormais, certains club de remise en forme (fitness pour ceux qui ne parlent pas français) ont commencé à donner des cours d'escrime japonaise, ou plutôt comme cela est présenté, de "chambara". Chacun appréciera.

Mais le plus beau dans tout ce petit tableau, c'est que le "Dernier samourai" a été retrouvé. Oui, il s'appelle Karl Beattie, a 36 ans, et il est de Stockport en Angleterre. L'individu soutien mordicus qu'il a reçu le titre envié de "samourai" en récompense d'études intensives des arts martiaux, et qu'il aurait été ainsi élevé à cette distinction par... la chambre impériale japonaise elle-même.

K. Beattie ne rechigne pas à poser en tenue, portant les deux sabres au côté bien que quelque-chose cloche là-dedans: les deux sabres sont de la même longueur, ce qui a fait dire aux connaisseurs qu'il s'agirait plus d'une panoplie que d'une tenue régulière...

En tout cas, si vous voulez en savoir davantage sur "l'un des 8 seuls occidentaux a avoir jamais été nommés samourais" comme il le clame, n'hésitez pas à vous rendre tout de suite sur cette page en anglais, du Japan Times:
:arrow: http://www.japantimes.co.jp/cgi-bin/getarticle.pl5?fl20040203zg.htm

skydiver
03/02/2004, 19h41
Petite précision: des cours de "chanbara" sont proposés depuis plusieurs années déjà en France dans certains clubs d'Arts Martiaux et sports de combat.

Cette pratique reste confidentielle et concerne essentiellement des aspirants acteurs ainsi que des comédiens préparant un tournage ou un spectacle.

Quant à une éventuelle authenticité martiale...

Behobia2
03/02/2004, 19h52
Je pense surtout que ce Karl Beattie est un illuminé , il n'y'a qu'a le voir poser en armure
voici le lien
http://www.manchesteronline.co.uk/news/stories/Detail_LinkStory=78817.html

ToyamaNoKinsan
03/02/2004, 19h54
Merci de cette précision. En tout cas, tant que ça reste dans le cadre bien défini du spectacle, il n'y a rien à y redire: c'est sans prétention artistique (au sens martial du terme) et sans risque pour la population.

Maintenant, je ne savais pas qu'en France, on formait des comédiens-cascadeurs aux techniques du sabre japonais... Auraient-ils l'ambition de louer leurs services aux studios installés à Kyoto ? Ce serait drôle quand même, de voir un Mito Komon encadré de Monsieur Kaku (visage type Pierre Richard) et de Monsieur Suke (visage type Dominique Pinon) tout droits venus de Brie-Comte-Robert...

P.S: merci pour la photo. A ce tarif-là, je crois que ce n'est plus un illuminé mais bien un halluciné !

skydiver
04/02/2004, 09h06
Mais c'est justement le cas.

Les cascadeurs Français semblent assez prisés.

Jean-Jacques Desplanques, pratiquants d'Arts Martiaux et sports de combat de longue date, est le seul cascadeur occidental à avoir participé au tournage de "The last samurai".
Bien sur il était masqué et vous ne verrez donc pas son visage.

Sources: "karate bushido" n°320

Behobia2
06/02/2004, 10h09
Voici le point de vue des gens de la rue au Japon sur Karl Beattie , c'est asser édifiant :lol:

http://www.japantimes.com/cgi-bin/getarticle.pl5?fl20040203vf.htm

ToyamaNoKinsan
07/02/2004, 18h15
Merci à Behobia2 pour ses informations en texte et en images... D'aillleurs, Beattie aurait mieux fait de jouer les mystérieux au lieu de se produire car il est apparu rapidement que la fameuse armure prétendument offerte par l'Empereur lui-même et dans laquelle il pose sans s'en faire prier, n'est autre qu'une reproduction de l'armure d'Oda Nobunaga, d'ailleurs, très facile à acheter sur internet...

Alors si Beattie est aussi samourai qu'il le prétend, il ne lui reste plus qu'à se faire seppuku...
Où trouver la fameuse copie de l'armure de Nobunaga:
http://www.japanese-armor.com/japanese-armor.shtml

http://img.iskon.hr/kl/2004/01/22/0002003s.jpg
Karl Beattie dans toute sa splendeur (ci-dessus) et la copie de l'armure de Nobunaga vendue sur internet (ci-dessous).
http://www.japanese-armor.com/images/products/2015-gt.jpg

wakataka
25/05/2004, 15h34
C'est marrant mais j'étais persuadé que le dernier samurai était francais.
Il parait même qu'il a participé à la création d'un petite république à Hokkaido.

surcouf
25/05/2004, 16h48
tout à fait exact. voici ce que j'avais trouvé sur l'afp à l'epoque :) (je l'ai retrouvé dans un autre forum ou je l'avais posté)


TOKYO (AFP) - Incarné par Tom Cruise sous les traits d'un mercenaire yankee, "Le
Dernier Samouraï" a bel et bien existé. C'était un instructeur d'artillerie
français, Jules Brunet, dont l'épopée nippone n'a rien à envier à la fiction
hollyoodienne.

Comme Nathan Algren, le héros du film d'Edward Zwick, Brunet était un capitaine,
engagé pour moderniser l'armée du Japon à la fin du 19ème siècle, au moment de
la Restauration Meiji (1868). Comme Algren, Brunet se battra contre les
nouvelles troupes de l'empereur sur fond de guerre civile, de trahison et de
renversements d'alliance. Et comme lui, il s'en sortira sain et sauf, après un
sanglant baroud d'honneur de ses "élèves" et frères d'armes samouraïs dont la
cause est condamnée par la modernisation.

Plus incroyable encore, il fondera une éphémère "République" autonome à
Hakodate, sur l'île de Hokkaïdo, dernier fief des partisans du shogun Yoshinobu
Tokugawa écrasés par les forces impériales.

Quasi inconnu en France, Brunet est pourtant un personnage hors du commun,
polytechnicien, magnifique soldat mais aussi aquarelliste talentueux. Il est
décrit comme "intelligent, distingué, vif, doué pour le dessin, homme du monde".
Photos et gravures montrent un homme grand, élancé, la fière moustache Second
Empire, un soupçon d'arrogance dans le regard.

Avant d'être envoyé dans l'Archipel, il a pris part à la désastreuse expédition
du Mexique, avec les soldats de Maximilien.

Nommé capitaine en 1867, à moins de 30 ans, il fait partie de la première
mission militaire de la France au Japon. A la demande du shogun, cette mission
formera sept régiments d'infanterie, un bataillon de cavalerie et quatre
bataillons d'artillerie, soit 10.000 hommes. Britanniques et Américains
soutiennent, eux, "le parti hostile aux intérêts français" en instruisant
l'armée de l'empereur Meiji, signale Brunet.

Quand, vaincu, le shogun Tokugawa restitue le pouvoir à l'empereur fin 1867, la
mission française n'a plus de raison d'être. Officiellement, la France est
neutre. Certains membres de la mission décident néanmoins de rester avec leurs
"élèves" pour organiser la résistance de l'armée des "bakugun", les derniers
samouraïs fidèles au shogun.

Déserteur de fait, Brunet écrit à Napoléon III qu'il est "décidé à mourir ou
bien à servir la cause française en ce pays". Mais après la dispersion de leur
escadre dans une tempête fin 1868, les forces de l'ex-shogun vont essuyer revers
sur revers.

Brunet se replie à Hakodate, sur l'île d'Ezo, avec l'amiral de la flotte Takeaki
Enomoto et une poignée de Français. Là, Enomoto sera élu président d'une
"République indépendante d'Ezo" qui durera six mois et sera brièvement reconnue,
de facto, par les puissances étrangères.

La résistance des samouraïs s'effondre au printemps 1869. L'infanterie impériale
débarque à Hakodate, bombardée depuis la mer et la terre, et balaie le dernier
carré rebelle. Retranchés dans une forteresse à la Vauban, les 800 insurgés
survivants, submergés, se rendent le 30 juin.

Moins glorieusement, dès avant la reddition, Brunet a pris la fuite et trouvé
refuge sur un bateau français ancré au large de Hakodate. Le gouvernement
impérial réclame son arrestation. Après de nombreuses péripéties, il rentre en
France, y est jugé, condamné légèrement par la cour martiale, et doit quitter
l'armée à la fin 69.

Son histoire ne s'arrête pas là. Réhabilité, il reprend du service en 1870 et
est fait prisonnier à Metz par les Prussiens. Il participe aux combats de la
Commune, côté versaillais. Il finira général de division.

"Les Japonais le connaissent, ils savent qu'il y a eu des Français à Hakodate et
que la France a soutenu le dernier shogun", explique Christian Polak, 54 ans,
hommes d'affaires et érudit, installé à Tokyo depuis 30 ans, qui a retrouvé la
trace de Brunet au Japon et sa famille en France.

"Ca a été toute une aventure, pendant trois, quatre ans, de Tokyo à Sèvres, de
Versailles à Casablanca pour finir par retrouver, grâce au bottin, sa
descendante à Paris".

wakataka
25/05/2004, 16h55
merci pour ce post j'avais perdu le texte de cet article

surcouf
25/05/2004, 17h00
merci pour ce post j'avais perdu le texte de cet article
ce fut un plaisir ;)

maaax
25/05/2004, 17h25
Salut à tous,

Merci à Surcouf pour cette petite leçon d'Histoire.
Personnellement ce qui m'inquiète le plus c'est que n'importe qui commence à faire n'importe quoi avec des sabres. Même s'ils sont de décoration, ce ne sont pas des jouets.
Monsieur tous le monde ne faisant certainement pas la différence, j'ai peur qu'en cas de recrudescence de "méfaits" avec des sabres, les pratiquants de iaido (dont moi), de kenjustsu et d'autres disciplines au sabre ne finissent par en pâtir. Ca serait vraiment dommage pour nous.

Notez que les iaito (sabres non tranchants utilisés en iaido) sont déjà considérés comme des armes de 6ème catégorie et qu'on ne peut les transporter que dans un sac fermé et en ayant sa licence sportive sur soi.
Je me demande si ça s'applique aussi aux sabres de décoration, ce qui limiterait la casse (mais pas les contrôles ^_^). Est-ce que quelqu'un aurait une réponses?

A plus!
MaaaX ^_^

maaax
25/05/2004, 17h30
Post scriptum: Pour ce pseudo samouraï, il faudrait peut être le prévenir que cette classe à été abolie il y a déjà un "petit" moment. ^_^

ToyamaNoKinsan
25/05/2004, 17h35
Si vous voulez en savoir davantage sur une periode riche en faits historiques et pleins de rebondissements, digne des meilleurs romans des Alexandre Dumas I & II, je ne saurais trop vous conseiller de jeter un oeil sur cette page tres instructive (en anglais uniquement):
:arrow: http://membres.lycos.fr/japon1868/

Pour ceux qui n'auraient pas le temps de s'y rendre ou qui ne sauraient lire la page en anglais, voici toujours un petit lot de consolation: la photo de l'authentique "Dernier Samourai", Jules Brunet le bien nomme...

http://tozenzi.cside.com/oguri/france-gakko/brunet-2.jpg VS http://lastsamurai.warnerbros.com/assets/images/poster/poster405x600.jpg

Vraiment, on se demande bien pourquoi personne n'a jamais eu l'idee geniale d'ecrire un roman d'aventure s'appuyant sur un parcours aussi exceptionnel que fut celui de ce personnage si naturellement romanesque !!!

asagiri
26/05/2004, 13h59
hello
et comme il est dit dans l ` exellent post de Surcouf le gouvernement Francais
soutenant le Shogunat n `a rien gagne ,et surtout perdu des contrats commerciaux , notamment par rapport aux procedes de teinture textile.

ps et l `armure offerte par l`Empereur ... et pi quoi encore ? ha si ... un coupe papier pour Uma (馬?)Thurman

fuse
19/10/2004, 01h57
Sans vouloir jouer les troubles fêtes, je crois qu’il faudrait modérer vos ardeurs et vos idées sur le dénommé ‘Brunet’ et l’aventure qu’en raconte Christian Polak. Il n’est pas historien et ne connaît rien à la méthodologie historique. Il est passionné et cette passion ne cesse de l’aveugler au dépend d’une vérité historique. Quand on lit son article (d’une quinzaine de pages) et quand on regarde les faits historiques et les documents, on remarque une exagération littéraire très importante, voire un travestissement de la vérité.

Il suffit de feuilleter son ouvrage (Soie et lumières : l'âge d'or des échanges franco-japonais (des origines aux années 1950) Tokyo, Hachette Fujingaho, 2002) pour s’en rendre compte. Ce truc est un bordel monstrueux mis en page un peu au petit bonheur … 90% de la revue s’intéresse à des « destins » en cette fin de 19ème et quelques rares pages en fin de volume s’intéressent au 20ème s. Il n'y a aucune logique d'écriture, ni de ligne directrice et encore moins de recherche historique. Sa passion dévorante lui fait dire un peu tout et n’importe quoi, ce qui d’ailleurs avait horriblement agacé Mme Hérail, qui est pourtant d’une forte gentillesse naturelle. Le seul intérêt de cet ouvrage, reste le nombre impressionnant d’archive et de photos d’époque mises bout à bout, les textes qui les entourent sont eux tout à fait dispensables et sont souvent dans l’erreur et donc inutiles.

Bref, tout ceci pour dire qu’il serait bien plus préférable de consulter les archives et se garder d’écouter cette personne, ou alors de réduire de moitié les exploits qu’il raconte. Il reste en effet bien sympathique à écouter autour d’un café comme le serait un marin avec ses aventures extraordinaires et fantastiques en mer, tout en sachant qu’il n’a jamais mis les pieds sur un bateau. Avec cette dépêche AFP, il a réussi un gros coup pour sa propre célébrité et une belle entourloupe, chapeau bas !


Fuse