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arienae
14/12/2004, 13h01
un article sur la détresse de certains japonais à Paris... qu'en pensez-vous ?

http://www.liberation.fr/page.php?Article=261122




Des Japonais entre mal du pays et mal de Paris

Installés en France, une centaine d'entre eux tombent chaque année dans une étrange dépression.

Par Audrey LEVY
lundi 13 décembre 2004 (Liberation - 06:00)

«Ils se moquent de mon français et de mes expressions», «ils ne m'aiment pas», «je me sens ridicule devant eux»... Ces plaintes, le Dr Ota, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, les entend chaque jour. Venus s'installer à Paris, ils sont plus d'une centaine de Japonais à sombrer chaque année dans un étrange état , surnommé «syndrome de Paris», une dépression qui peut se transformer en délire de persécution ou conduire à des tentatives de suicide et qui se déclenche au bout de trois mois en France. D'abord légère déprime après quelques mauvaises expériences dans la vie quotidienne, puis très vite l'angoisse, la peur de sortir, la phobie dans les transports qui prennent le pas. Ne voulant pas renoncer à leur rêve parisien, les patients refusent pourtant de rentrer au Japon.

Souvent, la situation tourne mal. Et, dans 25 % des cas, une hospitalisation est nécessaire avant le rapatriement. Selon le Dr Ota, lui-même japonais, «le phénomène se manifeste chez ceux qui n'ont pas la capacité de s'adapter à la France à cause d'un choc issu de la confrontation entre deux cultures». Bernard Delage, président de l'association Jeunes Japon, précise, en évoquant la rigidité de la société nippone de type patriarcal : «Ce sont, en général, des jeunes filles très gâtées et protégées. Mal préparées aux libertés occidentales, elles déraillent.» Un tableau complété par Mario Renoux, président de la Société franco-japonaise de médecine : «Les rapports sociaux sont très différents : l'esprit de groupe à la japonaise s'oppose à l'individualisme occidental. Les Japonais privés de ces repères éprouvent rapidement un sentiment d'insécurité.»

Notre société ferait donc disjoncter les ressortissants du pays du Soleil-Levant ? Le Dr Ota invoque les difficultés linguistiques et les différences de communication: «Les Japonais timides se sentent agressés par l'impatience des Français. Trop parler est vulgaire pour les Japonais, qui se font violence pour se faire comprendre. L'humour des Français peut aussi provoquer des sentiments de persécution chez les Japonais très sérieux.»

Pour le Dr Mahmoudia, psychiatre à l'Hôtel-Dieu, le syndrome de Paris renvoie à une fragilité psychologique plutôt qu'à une incompatibilité entre deux cultures : «Dans le contexte d'un voyage, une dépression banale se transforme en une pathologie spectaculaire. Souvent, le voyage s'inscrit dans un processus de délire du patient et s'intègre à une pathologie psychiatrique préexistante.» Dernière explication : ces troubles psychologiques sont dus à la désillusion des Japonais devant le décalage entre leur rêve et la réalité parisienne.: «Les magazines nourrissent les fantasmes des Japonais qui pensent qu'il y a des mannequins partout, des femmes habillés tout en Vuitton», explique Mario Renoux. Pourtant, la réalité est bien éloignée. Pas de Van Gogh, ni de top modèles à chaque coin de rue de la capitale. Pas de quoi pourtant en tomber malade.



mes amis japonais n'ont jamais eu ce genre de problème, dans l'ensemble, même s'il y a des décalages certains (entre les deux cultures, les façons d'être, entre ce qu'ils avaient imaginé et la réalité, etc.)

ah, un truc marrant (bien qu'évident) : comme beaucoup de Français au Japon, un ami japonais m'a dit que c'est ici (en France) qu'il a appris à aimer le Japon... et oui, il faut partir de chez soi, pour se rendre compte que finalement, on n'y était pas si mal, et que nulle part sur Terre la vie n'est idéale... Même à Paris ou à Tôkyô !

tochiji
14/12/2004, 15h39
Ce n'est pas pour jouer les rabats-joie mais cette article de Libe est legerement en retard. Le bon professeur Ota Hiroaki a tout de meme sorti son fameux bouquin [パリ症候群 (Pari Shôkôgun) c'est-a-dire en gros "Le syndrome de Paris"] il y a une quinzaine d'annees.

Il est dommage que dans cet article on nous reserve toujours les memes cliches ("rigidité de la société nippone de type patriarcal", "libertés occidentales", etc...) vieux d'au moins un demi-siecle. Par contre cette depression touche sans doute beaucoup plus qu'une "centaine d'entre eux chaque annee" mais a des degres differents (certain(e)s rentrent assez rapidement au Japon, d'autres souffrent en silence -au sens propre- avant de rejoindre le premier groupe). Pas evident de vivre ce choc des cultures/langues en general combine avec le choc des illusions brisees.

Y-a-t-il un equivalent de ce "mal du pays" puissance 10 ailleurs?

nshenmue
14/12/2004, 16h37
J’ai le même sentiment que tochiji sur le fait que l'explication est un peu caricaturale ( les japonais sont bridés ( sans mauvais jeux de mots ) alors qu'en France c'est la liberté)

Par contre j'ai des amis chinois et certains m'ont fait par d'une extrême souffrance psychologique après environ 3 mois mais que cela va mieux avec le temps ce qui confirmerait le phénomène
En général ils se sentent seuls , dans un monde étrange , très différent de ce qu'ils ont entendus sur la France .Beaucoup pleurent tout les jours puis cela s'arrange "relativement" rapidement.

A mon avis le phénomène serait plus "asiatique" que purement japonais

mowgli
14/12/2004, 18h00
Je ne vois pas ce que cet article a de révélateur, c'est un "syndrome" que l'on retrouve bien souvent. Soit il disparait avec le temps et l'intégration, soit il provoque le retour dans sa mère patrie...

Bien entendu, on peut considérer qu'il s'aggrave avec la distance, les différences culturelles, etc... Néanmoins j'ai connu deux exemples d'européens, un anglais et une italienne, qui étaient en France pour neuf mois dans le cadre d'un échange Erasmus, et qui sont tombés dans un sorte de paranoïa en France, car ils ne se sont pas adaptés au pays, et au milieu estudiantin en particulier.

Moi-même, dont un des rêves est de passer quelques années au Japon, j'appréhende ce "mal du pays", de ne pas pouvoir retrouver dans ce pays, malgré tout ce qui m'y attire, un palliatif à ce que je perdrais en quittant la France.

Voilà, donc rien ne neuf, rien de typiquement japonais selon moi, mais le phénomène existe, même s'il est difficile de le quantifier.

arienae
14/12/2004, 18h50
en vous lisant, et en relisant l'article, je me rends compte que j'ai peut être été trop gentil avec le journaliste en première lecture.

En fait, je trouvais que cet article allait (un peu) sur la bonne voie du "traitement équitable des Japonais dans les média" : il est intéressant qu'il y ait l'explication en nuance du docteur Mahmoudia, selon lequel c'est plutôt une fragilité initiale (pas typiquement japonaise d'ailleurs) qui est mise au jour par le dépaysement et le décalage d'avec ce qui avait été imaginé.

mais bon, finalement, je suis assez d'accord avec vous

Olive
15/12/2004, 02h33
Mowgli a completement raison, le syndrome de Paris ne touche absolument pas que les japonais, mais toutes les nationalites. Je me rappelle avoir etudie un texte en classe d'anglais sur ce sujet ou il etait question de canadiens, d'anglais, d'americains et de japonais. Il n'y a donc pas a aller chercher une quelconque explication dans le systeme de socialisation japonais, mais plus dans les differences des rapports humains entre chaque pays.
Encore un bel exemple de traitement inequitable du Japon dans la medias !

suppaiku
16/12/2004, 09h26
Je voudrais modérer votre interprétation par trop "japophile" à mon goût. Le syndrôme de Paris existe quand meme, particulièrement chez les garçons. A l'INALCO, tout le monde sait que les quelques Japonais qu'on voit au début de l'année vont disparaître dans le trismestre (tous), mais que les filles vont s'accrocher.
Paris, c'est pas une ville du nord, avec ses espaces de socialisation (pubs en GB par exemple). J'ai rencontré des Japonais à Londres, certains connaissaient Paris, et quand je leur demandais s'ils aimaient Paris, ils me disaient "oui". Si je leur demandaient pourquoi ils n'y vivaient pas, c'était une grimace...
On n'est pas une ville du sud, non plus, à la réputation excessive comme Barcelone ou Rome.
Paris est une ville froide, individualiste à outrance, très chère (les étudiants vivent parfois dans des conditions sordides, les produits japonais sont coûteux), ils sont souvent pris pour des chinois. A Paris, chacun "fait comme il veut", on parle librement, notre humour est sarcastique, moqueur (oh, t'as mis l'Tshirt de ta grand-mère...). On parle vide en mélangeant les degrés de politesse et de langage (pas les britanniques). On "bavarde" plus souvent qu'on ne parle, "ouah, t'as vu la gueule de cette pouf ! (blabla) Alala, et alors tu fais quoi dans la vie ? Ah, tu écris une thèse sur la place de la crise du Lacanisme dans l'école de Psychanalyse en France, c'est qui ton directeur ? Moi, je me suis intéressé à Derrida mais c'est finalement Foucault....". Voilà une conversation parisienne. Et au 3ème verre de kir, de beaujolais, et avec de la musique latino en fond, Derrida, Lacan ou Foucault n'ont pas plus d'importance que la pouf du début. En revanche, vu que le parisien aura appris cela, il invitera son interlocuteur au cinéma (voir un film de Despléchin), à un colloque à Beaubourg. La "distinction" est une marque très profonde de la société française qui s'appuie sur la "reconnaissance" de signes culturels. Ce sera pareil chez les jeunes moins intello avec le rap, le manga, etc. Le plaisir de communier par le bavardage sans conséquence est une marque de la civilité parisienne.
Or, les Japonais ont du mal à "bavarder", pour rien, à la légère, sans conséquence, rien que pour le plaisir de le faire. Très souvent, ils prennent nos conversations au mot.
Ceux que je connais m'ont souvent dit qu'ils se sentent exclus. Et c'est vrai qu'un français qui démarre (comme moi), on l'arrete pas facilement. Et un parisien, alors là...
En revanche, les japonais qui s'y font, même s'ils éprouvent une certaine nostalgie du Japon (gustative, propreté, amis), s'adaptent alors rapidement à la France, même s'ils mettent du temps à s'y faire.
Car, et c'est un vrai point commun franco-japonais pour le coup, devenir vraiment "ami" à Paris est très difficile. Je crois que leur désillusion est là aussi. Causer manga et Kitano, c'est gentil 15 jours, mais après... Car on pourrait parler des "graves" qui s'"interessent au Japon". Il faut donc que le Japonais, et la japonaise aussi (elle va finir par larguer ses petits copains collants) passent par une phase de solitude pour "devenir parisien". Et je pense que c'est ce besoin qui en fait dérapper certains. Les autres découvrent leur cinéma, leurs artistes contemporains, commencent à aller à la MCJP, invitent leurs amis Japonais, se trouvent une bonne boulangerie. La plupart vivront entre Japonais et quelques un découvriront que parmi toutes leurs connaissances Françaises se cachent quelques amis.
Les Européens n'ont pas ce problème : proximité, langue anglaise, anonymat urbain.
Je vous rappelle enfin que les japonais n'osent pas dire qu'ils échouent, qu'ils vont mal, et que leur soucis de bien parler les conduit souvent à se taire. Et que contrairement aux chinois, il sont très peu nombreux en Europe.
To omoimasu.

dale_coop
16/12/2004, 10h58
'lut, (déjà publié sur l'autre post... désolé)

j'aimerais apporter ma pierre à l'edifice. Je pense que ce syndrome n'est pas uniquement réservés au japonais(es) vivant à Paris. Ma copine est sur Lyon depuis plusieurs mois, et ces jours ci elle a commencé à montrer certains signes de ce mal-être. Ne vivant pas dans la meme ville, je ne peux pas faire autrement que de la rassurer et essayer de lui expliquer que "les français ne sont pas des monstres". Je pense que la saison n'aide pas... C'est assez déprimant :p

Voilà, c'était juste pour dire que tout ne tourne pas qu'autour de Paris.

++
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dale

tochiji
16/12/2004, 12h10
Or, les Japonais ont du mal à "bavarder", pour rien, à la légère, sans conséquence, rien que pour le plaisir de le faire. Très souvent, ils prennent nos conversations au mot.
C'est peut-etre vrai quand ils s'expriment en Francais, mais en Japonais, la maitrise du bavardage vide et sans consequence est quasiment indispensable. La seule difference avec le Francais je pense c'est que ce bavardage evitera toute conversation polemique, discipline sportive dont la France semble detenir la medaille d'Or depuis la nuit des temps.

suppaiku
16/12/2004, 13h33
Oui, je suis d'accord. C'est ce que je voulais dire avec mon exemple de la pétasse et Derrida. J'ai constaté (et même fait les frais) qu'ils prennent au sérieux justement nos polémiques, nos disputes. Je pratique facilement la polémique politique, philosophique avec parfois une certaine "simplicité" qui rend le propos cassant, mais finalement, ça prête pas à conséquence (vous inquiétez pas, je connais des gens du même acabis). Je connais des gens pas d'accord du tout avec moi, on parlera de plein d'autres choses, de temps en temps ce sera la bagarre. Mais je ne me suis jamais fâché vraiment. Le résultat, c'est qu'il m'arrive finalement souvent d'avoir des conversations super intéressantes au travail, avec mes amis parce que je justement, nos désaccord mettent en valeur nos convergences voire nos évolutions. Il m'est même arrivé de dire à un collègue que j'avais lu un truc qui lui aurait plu (ironique, mais gentil).
Je crois que le caractère français, c'est ça, justement : on polémique politique, religion, philosophie, mais c'est ce qui nous fait nous aimer je crois.
Peut être que justement une de nos crise d'"identité" à l'heure actuelle tient à ce ramolissement de nos divisions et de nos polémiques.
En tout cas, pour un Japonais, quelle gène, une polémique religieuse, politique qui précède l'ouverture d'une bonne bouteille qui au moment où l'on trinque, est assortie d'une blague cassante qui fait rire tout le monde, à commencer par l'intéressé. J'ai déjà constaté un visage qui voulais dire "je crois que j'ai loupé quelque chose".
Mais ceux qui un jour comprennent le truc apprécient en général. Pour les femmes, c'est pratique, c'est le moment où elles peuvent passer à la cuisine ( :roll: ) (je vais pas me faire que des amies... je blague... ) comme les françaises (oullalaaaa... :lol: )

skydiver
16/12/2004, 13h55
Pauvre Derrida, il doit se retourner dans sa tombe; la pouf aussi. :wink:
Bonne analyse des différences entre Paris et Londres Suppaiku.
Bien vu aussi Tochiji quant à la maitrise du bavardage.

tchotto
16/12/2004, 18h21
:) salut à tous et toutes !

Suppaiku , superbe ton approche explicative du phénomène ! A te lire, je me dis : <Mais c'est tout à fait cela ! , c'est très bien exprimé ! >.

Vu de l'intérieur , en plus ! Très claire comme analyse et pleine de "vérité " dans sa compréhension !

:wink: Tu pourrais bien guérir des psychiatres , toi ! :lol: :lol:

A quand un scénario de film ? !.... Tu pourrais devenir le " Kitano " français ! :!: Allez ! Au travail ! Une page par jour ! .... :wink: :wink:
Et pourquoi pas ? ! 8) Ganbatte ne!
Merci pour ton analyse !
Bon congé à Tokyo ! :)

Lyderic
19/12/2004, 02h40
Le phenomene de la solitude apres 3 mois est global : quand je suis alle faire mon universite a Hirshima, c'est la premiere chose qu'on nous a dit ... en general, les "immigres" ont 2 a 3 mois d'emerveillement (a Tokyo, on voit Shibuya, comme dans le film - nul - "Lost in Translation", Cool!!! , etc ....) avant de se rendre compte que ce qu'on aime nous manque (qu'est ce que je donnerais pour un plateau de fromage !!!) ... cela dure un mois. Puis oon revient a une normalite. On s'adapte.

Et quoi qu'on en pense ca doit arriver meme a des gens en voyage dans leur propre pays ... mais il est rare de ne pas rentrer au moins une fois dans les 3 mois ...

LosinGrip
19/12/2004, 15h32
Je ne suis pas trop d'accord avec la dernière argumentation.
Tu dis que les japonais ne bavarde pas beaucoup (je ne vais pas reprendre tout tes propos), et donc tu en fais une généralité en disant "les japonais".
Or, si l'on suit ton raisonnement une majorité de japonais devraient subir le syndrome de Paris, ce qui selon l'étude est faux, puisque seulement 10% des japonais habitant à Paris sont touchés.
Concernant l'individualisme, je te dirai qu'à Tokyo, c'est aussi très individualiste, d'ailleurs, c'est dans les grandes villes capitalistes que l'on rencontre le plus d'invidualistes. Et au Japon, pays où la mode compte beaucoup, j'assure que l'on pourra aisément faire une réflexion concernant le tee shirt de ta grand-mère.
"invitent leurs amis Japonais, se trouvent une bonne boulangerie", ça voudrait dire que les japonais veulent bien de la France mais pas des français ça... Je trouve que ce n'est pas vraiment juste. Je fréquente quelques japonais sur paris et ils recherchent quand même beaucoup des contacts français, seulement il faut que les français puissent les comprendre, et c'est ce que l'on demande à n'importe quel ami.
Je vais revenir sur le bavardage en reprenant ce qui a été dit après ton post. C'est sûr que les japonais n'aiment pas trop la polémique, par contre le bavardage...
"T'as vu mes nouvelles fringues? Hé lui il sort avec elle c'est fou non? T'as vu Beckam à la télé il est trop beauuuu!" "Regarde cette fille mon ami! Elle est bien jolie... Dommage ça se trouve elle est casée..."
Voilà ce qu'on entend un peu partout dans le métro à Tokyo.

Ensuite je pense que les japonais peuvent se sentir malheureux si on ne s'intéresse qu'à eux parce qu'ils sont japonais, et non pour leur personne. Et c'est vrai qu'à paris je ne vois que ça! Les gens (par exemple étudiants en japonais) vont voir les japonais pour leur nationalité, c'est tout, leur personnalité ils s'en foutent (en tout cas dans un premier lieu) et c'est très frustrant ça comme attitude.

Kaji
19/12/2004, 15h58
Il est vrai que les Japonais n aiment pas la polemique quand on leur l apporte trop brutalement.
De plus, je ne sais pas trop pourquoi, peut etre pour montrer qu on a ouvert quelques livres sur le sujet, mais beaucoup d'etudiants etrangers (je parle dans cas donc, milieu universitaire) qui des qu'ils commencent a parler avec des Japonais, en arrivent automatiquement dans les 20 minutes qui suivent a des sujets tels que : les burakumin, l'enjokosai, les ainu, les suicides, la situation des femmes.....
Je ne veux pas dire qu il ne faut pas parler de ces sujets, mais les Japonais sont systematiquement assomes par ce genre de questions quand ils parlent avec des etrangers.
Imaginez qu un Japonais que vous rencontrez en France pour la premiere fois vienne vous parler de tous les problemes et mauvaises attitudes de la France ?

Les Japonais n aiment pas la polemique trop brutale, mais quand on commence a connaitre un peu plus la personne, les sujets de conversation se diversifient rapidement.
Dans les situations polemiques, les Japonais restent assez courtois et avancent leurs arguments avec beaucoup de modestie, mais ils le font quand meme. Et ils vont parfois meme tres loin.
C est fou des fois ce que les Japonais peuvent dire, ils suffit d'y mettre la forme et on peut placer n'importe quoi.

skydiver
20/12/2004, 17h14
Assez d'accord avec Kaji. Vivre au milieu de Japonais me l'a montré; ils ne dédaignent aucunement se lancer dans de grandes conversations sur des sujets très divers. Les polémiques sont souvent policées mais existent bien.

r00lf
13/03/2007, 06h57
Bien le bonjour a tous!
Je suis nouveau alors, yorishiku onegai shimasu! m(__)m
Je tenais a remercier Spike pour son tres bon article! Je vis au Japon depuis 3 ans a present, et je connais bien la societe Japonaise.
Tu as vu juste Spike, et je n'ai rien a ajouter! ^^Je peux cependant vous assurer que le choc culturel est identique et valable dans les deux sens.
Ce n'est pas simple tout les jours, et les Kamis savent combien j'aime le pays du soleil levant!
r00lf

icebreak
13/03/2007, 07h08
Je tenais a remercier Spike pour son tres bon article! Je vis au Japon depuis 3 ans a present, et je connais bien la societe Japonaise.

Prétentieux, ça fais 5 ans, et y a biens des aspects de cette sociétés qui me sont toujours inconnu.
Notamment le milieu des gens qui vont dans les Kabakuras à 20.000 yens l'heure, etc...

Asahi-SuperDry-
13/03/2007, 08h24
! Je vis au Japon depuis 3 ans a present, et je connais bien la societe Japonaise.

r00lf laisse moi douter , ca fait 3 ans que j'y suis aussi et jamais je dirais meme un petit "je connais " , desole ca fait pretentieux , ou alors le mec qui considere mal la societe japonaise , c'est pas aussi simple que ca hein!! perso je pense pas pouvoir dire un jour "je connais bien la societe japonaise" quand tu es pas nee dedans yaura toujours des choses qui t'echapperont !! :?

Kiwi_kusai
26/04/2007, 18h12
Bonjour,

Après lecture des different messages sur le mal de paris et le difficile choc des cultures, je voudrais bien apporter un témoignage à petite échelle...

J'ai une amie Japonaise qui vit en France depuis 4 ans...Elle est de nature plutôt réservée.
La première année,elle l'a passé à Nice pour apprendre le français.
Ensuite elle est venue dans une prépa artistique à Paris , ou on s'est rencontrée...En très peu de temps et malgrès le fait que beaucoup de gens discutaient avec elle et essayaient de sympatiser, elle a commencé à avoir des réactions très étranges, allant voir les gens d'autres classes dans la cafeteria,pour leur demander pourquoi ils disaient du mal d'elle ( ?????? ) En bref, bien quon essayait de la rassurer elle nous a fait un grosse crise de parano: En entendant le moindre rire qui ne lui était pas destiné, elle pensait que tout le monde se moquait d'elle....Personne ne lui voulait du mal et la plupart des gens ne la connaissait même pas....Au bout du compte après trois mois de paranoia, elle est finalement resté chez elle,cloitrée pendant 6 mois (elle ne sortait que pour acheter à manger) et il était très difficile de prendre contact avec elle.Pendant cette période là ,elle détestait les français et pensait que tout le monde lui en voulait (pourtant on faisait beaucoup d'effort de notre côté pour l'écouter et discuter)
Peu après elle est parti vivre à St étienne et tout allait mieux...Plus de crise d'angoisse, elle sortait et allait en cour.Et plus de haine contre les français!
Aujourd'hui elle a un petit copain français et des amis,mais elle reste assez réservée,ce qui peut parfois être agacant pour certains français qui ont peu l'habitude,mais il faut prendre les gens comme ils sont,et comparé à sa période de parano elle est beaucoup plus agréable.(en effet, elle avait tendance à être agressive sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi.)
Donc je pense que Paris à un impact particulier chez une minorité de japonais.J'ai d'autre amies japonaises qui par contre n'ont pas eu autant de soucis (juste un léger mal du pays de temps en temps comme tout un chacun....)

Et j'appuie également ce que dit Suppaiku qui a très bien expliqué de manière plus général

Dan le cas contraire en effet,j'ai beaucoup voyagé et j'ai un peu vécu au japon et en islande,et la mal du pays apparait un jour ou l'autre (plus fort au japon )
Mais on s'y remet au bout d'une semaine ou d'un mois, et personellement je n'ai jamais ressentie la paranoia et l'agoraphobie comme mon amie japonaise à Paris.(qui sont les symptomes particulier du mal de Paris.)

Mehdi
26/04/2007, 18h44
T'as des gens plus fragile que d'autres..Et cette expatriation sur un autre continent n'est pas évidente à gérer pour tous ..Et va être le facteur déclencheur de Phobies,ou problèmes psychologiques déjà encrer en eux ..

Le probléme c'est pas la france ,le truc c'est de se retrouver en ultra minorité , une langue et une culture que l'on ne connait pas ..

Et voir des "étrangers" tous les jours ,et de soit meme se retrouver avec le statut d'étranger ..Pas évident quand on débarque de son archipel et que rien ne t'y prépare encore moins avec 1,5 % d'étranger dans son pays ..

Courage on est tous humain ........non ;)

skydiver
26/04/2007, 22h32
A mon humble avis il s'agit là d'une pathologie parano-dépressive. Un tel problème psychologique (maladie?) est bien plus grave que le mal du pays et ne peut y être assimilé.

Mehdi
26/04/2007, 22h45
Je ne suis pas médecin mais je pense aussi ..Elle avait un terrain ,on va dire une prédisposition ( ouhla je fais du sarkozy )..Pour "craquer"..

Moi je pense que cette expatriation est juste un déclencheur (cette "pathologie" était en elle ) ..

Aprés je suis pas Docteur ça vaut ce que ça vaut ..c'est à dire surement pas grand chose..

Bonne journée..

rom
27/04/2007, 02h27
En effet, ca ne vaut pas grand chose.

Nous ne connaissons pas cette jeune japonaise, gardons nous de faire des diagnostics par forum interpose et sans qualification aucune.

L'histoire est aussi peut être relate de facon subjective.

Pour ma part, lorsque j'ai vécu pres de Paris pour mes études, j'avais aussi le mal du pays et la plupart de mes amis parisiens ou pas, ont le sentiment que le contact est particulièrement difficile a établir dans cette ville. Pourtant je suis français...

icebreak
27/04/2007, 03h24
Nous ne connaissons pas cette jeune japonaise, gardons nous de faire des diagnostics par forum interpose et sans qualification aucune.

En même temps si l'on ne peut rien avancer, ça sert à rien de venir discuter sur les forums.

D'accord avec Mehdi.
Souvent on fuit quelque chose, on se cherche ailleurs. Un bonheur rêvé et imaginée. C'est souvent ça le voyage et plus encore l'expatriation.
C'est pas du à Paris, les gens avaient déjà ça en eux.

Après tu surpasses ou tu craques.
J'ai vu ma première année au Japon, des jeunes craqués.
Un suisse allemand à pleurer devant moi.

Le voyage est devenu facile mais ce n'est pas pour tout le monde.

rom
27/04/2007, 08h18
Tu sais de la a ne plus rien dire, il y a une marge que tu franchis un peu vite.

Par contre, je pense qu'il y a plusieurs choses intéressantes dans ce qui est dit. Pour certaines personnes en effet, s'expatrier signifie plus quitter la France que découvrir un autre pays. Dans ce cas, les déceptions sont nombreuses.

Lorsqu'une personne "craque" cela peut vouloir dire plein de choses. Un coup dur momentanée, une personnalité fragile, une periode de doute ou des problemes connexes peuvent etre un facteur qui n'est que catalysé par l'expatriation. Mais de mon expérience dans les divers pays ou j'ai vécu, je n'ai jamais vu quelqu'un faire une crise ou s'écrouler, la plupart des gens sont quand même assez philosophes et ne partent pas dans le negativisme a tout va.

L'expatriation c'est s'exposer, c'est devoir construire une nouvelle vie. Mais c'est aussi plein de rencontres intéressantes et un environnement excitant et fort en découvertes. Les gens sont en general gentil en plus, les salopards sont rares.

Je rajouterai que souvent l'expatriation intervient dans un moment de la vie propice a certaines remises en question, ou doutes. L'age moyen doit être début/milieu de la vingtaine et souvent la personne n'a pas de situation professionnelle solide ou stable. Souvent célibataire, parfois avec une copine qui reste en France et dont l'éloignement peut contribuer a la fin du couple. En fait on s'expatrie a un age ou rien n'est sur, ou l'on commence a construire a peine sa vie en general. Apres quelques heures de vol, on prend les choses avec plus de recul.

Dernier point, les gens qui sont satisfaits de leur expatriation ne s'en vantent pas, alors que les cas a problèmes s'épanchent volontiers. On les voit plus que les autres alors que ce ne sont pas les plus nombreux.

Et puis la vie au Japon c'est pas non plus la guerre du Vietnam, faut pas délirer non plus.

icebreak
27/04/2007, 09h41
Et puis la vie au Japon c'est pas non plus la guerre du Vietnam, faut pas délirer non plus.

C'est toi qui le dit !
http://matthieudupart.com/blog/images/Survival/TS370088.JPG

skydiver
27/04/2007, 09h57
C'est vrai que ça fait peur...Mais que fait le modérateur?

rom
27/04/2007, 11h22
HAHAHAHA !

Elle est vraiment excellente celle la. Bon c'est pas encore la gueule de l'adjudant chef Lopez de la legion etrangere... ( cherchez un peu pour voir qui est ce type )

ericdell
03/05/2007, 12h53
Tout a coup tu te retrouve isolé sans tes amis et sans ta famille...
Personne comprends quand tu parles, tu comprends rien quand ils parlent.
Personne pour être gentil avec toi.
La moindre démarche administrative est incompréhensible.
Tu fais des erreurs chaque jours.
Tu manque d'affection, tout es confus, tu te demande chaque matin "qu'est ce que je fait ici ?" , tu te dis chaque soir "je veux rentrer chez moi!"

Finalement tu éprouves de la souffrance et cela prouve que tu es humain, simplement un être humain.