Afficher la version complète : Vol Japon - Menaces d'interdiction de survol de la Sibérie
liptonic
14/08/2014, 04h26
JM ou Sky. Qu'en sera-t-il des vols directs entre la France et le Japon si Putin le bienaimé met à exécution ses menaces sur l'interdiction du survol de la Russie par les compagnies européennes?
le vol deviendra-t-il trop long voire trop coûteux pour être effectué?
On a fait pendant longtemps des vols vers le Japon avec des avions qui n'avaient pas l'autonomie suffisante pour le faire en direct. On passait alors par Anchorage (Alaska) avec changement d'équipage. Une longue partie de notre expérience à Skydiver et à moi jusqu'au début des années 90 et de bons souvenirs de l'Alaska... Avec l'arrivée des avions à long rayon d'action ( B747-400 puis A340, B777 et A380) on a tout fait en vols directs.
Et même en allant plus loin en arrière, les vols passaient par le sud avec plein d'escales (le laitier).
L'interdiction de survol de la Sibérie pour Air France et les compagnies européennes n'empêcherait donc techniquement pas de poursuivre cette liaison. Le vol serait plus long pour les passagers et forcément plus cher.
Le problème c'est que ce surcoût pour les compagnies européennes (carburant, relève équipage, hébergement à ANC, etc..) créerait un désavantage considérable vis à vis des compagnies non concernées (compagnies asiatiques).
La vie difficile des équipages à Anchorage (je suis à gauche) - Un petit tour au Mc Kinley National Park
3655
Je ne sais pas si ca va changer beaucoup pour les compagnies asiatiques. Car ce sont bien les compagnies Européennes qui seront touchés par l'interdiction de survol, pas asiatiques.
on verra.
skydiver
15/08/2014, 07h58
Actuellement AF travaille sur l'établissement d'un programme de vols passant par une route sud. Le temps de vol atteindrait alors 14H entre Paris et Tôkyô. Il s'agit d'un plan d'urgence uniquement car, pour l'instant, rien de concret au niveau russe.
Donc c'est combien de temps de vol en plus finalement ? 2 heures ? Moins ? Plus ?
Merci pour les info ;)
skydiver
15/08/2014, 13h38
14H au lieu de 11H30 environ soit 2H30 de plus. Mais ce n'est qu'une option de façon à poursuivre les vols sans escale. A nouveau, pour l'instant, l'exploitation se poursuit normalement.
Un article sur airinfo.org sur l'impact que ça aurait sur les compagnies aériennes. Air France / KLM serait la compagnie la plus impactée par une telle mesure.
http://airinfo.org/2014/08/08/air-france-klm-premiere-victime-interdiction-survol-russie-transsiberienne/
http://i2.wp.com/airinfo.org/wp-content/uploads/2014/08/Capture-d%E2%80%99%C3%A9cran-2014-08-08-%C3%A0-12.26.50.png
liptonic
16/08/2014, 03h28
Un grand merci Messieurs.
Si cela devait malheureusement arriver, AF (ou LH) ne deviendraient-ils pas déficitaires sur cette ligne à terme vu l'augmentation du prix du billet?
Par ailleurs, les A380/B747-400/A340-400 (B777?) ont ils une autonomie suffisante pour voler pendant 14h + éventuellement une réserve en cas de pépin?
Il faut relativiser la menace. Tout d'abord c'est une menace pour seulement 3 mois et puis le problème des droits de survol de la Sibérie a été un des points les plus importants pour l'acceptation de l'entrée de la Russie dans l'OMC en 2012. Revenir dessus serait également très grave pour la Russie qui perdrait d'ailleurs un gros pactole et coulerait Aeroflot qui subirait des interdictions de la part des pays européens.
Mais il y aurait un surcoût évident pour Air France, Lufthansa ou British Airways. Les actions de ces compagnies ont d'ailleurs nettement chuté au moment de la menace Russe.
En ce qui concerne l'autonomie:
Airbus A380-800: 15400 km
Airbus A340-300: 13350km
Boeing 777-300ER: 14690 km
Boeing 747-400: variable (AF n'en aura plus en 2015)
La distance orthodromique entre CDG et NRT est de 9732 km, donc même en contournant par le sud il reste de la marge au niveau autonomie.
AF a déjà effectué des vols de 16h par le passé (entre CDG et Taiwan par exemple).
skydiver
16/08/2014, 13h51
Tout à fait d'accord avec JM. Les Russes y regarderont à deux fois avant de prononcer une telle interdiction si, en retour, leurs avions se voient interdire l'espace aérien de l'Union Européenne (atterrissages et survol). On n'en est pas encore là, bien heureusement.
Propulsé par vBulletin™ Version 4.2.3 Copyright © 2024 vBulletin Solutions, Inc. Tous droits réservés