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Afficher la version complète : Littérature Japonaise - Rentrée littéraire



tampopo
04/09/2004, 22h20
Comme chaque année à la même époque, spécificité française, c'est la rentrée littéraire.

Voici donc ce qui concerne nos écrivains japonais préférés.


Tsuji Hitonari : Objectif, chez 10/18 (à paraître)

<img src=http://www.shunkin.net/Auteurs/Nouveau/objectif.jpg align=left>Regarder l'autre, c'est déjà commencer à l'aimer. Enfant, la jeune femme qui raconte souffrait d'un isolement et d'une timidité quasi phobiques. Jusqu'au jour où son père lui a offert un appareil photo. Regarder le monde, c'est commencer à l'apprivoiser. Sous la protection du viseur, la petite fille se fait une place dans le hors-champs de son enfance. L'objectif devient filtre vital, sinon philtre d'amour. Adulte, passée professionnelle, la narratrice, toujours en lisière de sa propre existence, observe et capture comme d'autres chassent et se nourrissent. Son personnage tient tout entier dans la fugacité de cette appropriation du réel, dans la conscience de la fragilité des choses belles et du péril de l'attachement comme d'une traversée du miroir. Invariablement, ses amours passent par ce médium prothétique mi-masque, mi-béquille.
Entre confidence et témoignage, elle remonte le fil d'une liaison amoureuse restée comme en suspens après la rupture. Réserve des débuts jamais tout à fait dissipée, déchaînement des élans, légèreté de la complicité, poids des silences. Des séquelles vécues, comme le reste, à travers le prisme du souvenir photographique. En fouillant cette mémoire vive à la faveur de retrouvailles épisodiques, la jeune femme va aussi progressivement se confronter à son propre besoin d'être aimée. Et à son tour, regardée.

Lauréat 1999 du prix Fémina étranger pour Le Bouddha blanc (http://www.shunkin.net/Auteurs/?author=170#596), Hitonari Tsuji, romancier mais aussi poète, réalisateur, photographe et chanteur de rock, incarne au Japon une certaine idée de la modernité artistique. Avec ce bref roman, texte inclassable emprunt d'une étrangeté tranquille, il livre une réflexion intime proche dans sa construction du processus révélateur du développement photographique et, dans son ambiance, d'un rituel d'initiation autodidacte : un apprentissage de l'adieu. À l'opposé du dépouillement extrême de cet Objectif, les éditions Belfond publient au même moment En attendant le soleil, roman foisonnant où Tsuji orchestre son propre bal des maudits, sorte de ballet littéraire où se croisent, entre passé et présent, autour d'un vieux cinéaste japonais, des personnages écartelés entre les injonctions de la mémoire et leur désir d'oubli.


Tsuji Hitonari : En attendant le soleil, chez Belfond (à paraître)

Sur le tournage d’un film du cinéaste octogénaire Inoue, dont le sujet est l’invasion des troupes japonaises sur le territoire chinois, les scènes s’éternisent car le vieil homme ne retrouve pas les lumières de son souvenir. Un jeune décorateur l’observe, alors que son frère plonge dans le coma à la suite d’un règlement de comptes.



Murakami Haruki : Les Amants du Spoutnik, chez 10/18 (réédition en poche, à paraître)

<img src=http://www.shunkin.net/Auteurs/Nouveau/spoutnik.jpg align=left> (http://www.shunkin.net/Auteurs/?author=105#363)Reconnaissable entre toutes, dès la première ligne, la petite musique de Murakami agit tout en délicatesse. Une langue transparente, presque éthérée à force de frôler les situations et les personnages. Les Amants du Spoutnik n'échappent pas à la règle. K, le narrateur, est instituteur et aime sans retour Sumire, jeune étudiante fantasque, qui, elle, n'aime que la littérature. Jusqu'au jour où elle s'éprend de Miu, une Coréenne riche et charismatique filant dans une Jaguar noire. La jeune fille devient sa secrétaire particulière et pour la première fois connaît ce séïsme nommé désir. Miu, que Sumire surnomme «Spoutnik», lui demande de l'accompagner dans ses voyages en Europe. Mais un jour, K reçoit un coup de téléphone de Grèce : Sumire a disparu... Dans cette histoire dépouillée, d'amour et de disparition qui rappelle celle de L'Avventura d'Antonioni, les êtres cherchent l'amour sans le trouver. L'Amour impossible se frôle, se dérobe, mais jamais n'ose s'avouer.
Ainsi K est-il muré dans sa passion muette, mais incandescente. Avec Sumire, il a de longues conversations à propos du désir que la jeune fille ne connaît pas encore. Sage et patient, il lui explique qu'il faut rester calme, garder son sang-froid, « penser à des concombres dans un frigo un après-midi d'été ».
Le charme de leurs étranges échanges tisse l'univers insaisissable et subtil de Murakami, qui sait comme personne ouvrir les portes secrètes de la vie intérieure.


Natsume Sôseki : Et puis, chez Rivage (réédition en poche)

<img src=http://images-eu.amazon.com/images/P/2907573128.08.LZZZZZZZ.jpg width=150> (http://www.shunkin.net/Auteurs/?author=57#427)


Nakagami Kenji: Miracle, chez Picquier

<img src=http://images-eu.amazon.com/images/P/287730728X.08.LZZZZZZZ.jpg width=150> (http://www.shunkin.net/Auteurs/?author=113#945)


Nakagami Kenji: Le Cap, chez Picquier (réédition en poche)

<img src=http://images-eu.amazon.com/images/P/2877307344.08.LZZZZZZZ.jpg width=150> (http://www.shunkin.net/Auteurs/?author=113#401)


Yoshimura Akira : La Guerre des jours lointains, chez Actes Sud

<img src=http://images-eu.amazon.com/images/P/2742751629.08.LZZZZZZZ.jpg width=150> (http://www.shunkin.net/Auteurs/?author=190#950)

Agnes
05/09/2004, 17h15
Merci Tampopo pour cette présentation fort élégante de la rentrée littéraire.

Il ne nous reste plus qu'à faire notre propre sélection !

Agnès,