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Afficher la version complète : La prosecogenie du manga par la face nord…



TB
30/04/2012, 20h03
« Donc, pour le manga, il me devenait impossible de l’aborder sans le lire. Et j’ai commencé par lire n’importe quoi, puisque j’étais confronté à un mur opaque, que dis-je, une muraille, une falaise indistincte dont je ne voyais pas les limites ! [...]

Malgré tout, rien ne pouvait me préparer à ce que j’allais découvrir… il faut lire « City Hunter » (et toutes les séries de Tsukasa Hōjō. Attention, Manga vintage, déjà…) pour comprendre le degré de folie que peut atteindre le récit dessiné, et comprendre à quel point les productions européennes et américaines peuvent être perçu par les lecteurs comme « ronronnantes » ! [...]

Maintenant, je sais pourquoi One Piece, bande particulièrement grotesque et souvent bâclée graphiquement, s’est vendu à 280 millions d’exemplaires. Et surtout je sais que c’est pour de très bonnes raisons, ou plutôt pour des raisons très « positives » au sens littéral du terme : pour cette énergie incroyable qui parcoure ce récit sans faillir pendant déjà plus de 60 volumes ! Et l’auteur malicieux a prévenu, il n’en est qu’à la moitié de son récit ! Vos ados n’ont pas fini de vous ruiner ! [...]

Le manga n’est pas ce qu’on en dit, cette chose mal et vite dessinée, produit de grande consommation, qu’on jette en descendant de sa rame de métro. C’est un genre littéraire majeur, mature et total qui me fait trouver aujourd’hui la BD franco-belge très arriérée, très inhibée, et terriblement artisanale ! Toute caractéristique qui l’empêche d’aborder un dixième des sujets explorés de fond en comble par le Manga.

Le manga est mature, car il s’abandonne au médium et ne s’encombre pas de complexe culturel idiot et paralysant (comme le fétichisme de l’artisanat). C’est ainsi que malgré un environnement de production quasi industriel, la liberté éditoriale semble plus large que dans les autres Bandes dessinées. Et là je m’écarte de l’analyse de Bouissou, qui considère que cette liberté est le résultat de la puissance du marché. Je crois que cette incroyable palette fictionnelle vient aussi d’une maturité du métier, d’un genre et des auteurs qui ne se trompent jamais sur ce qu’ils sont. »

Lire La prosecogenie du manga par la face nord… (http://culturevisuelle.org/detresse/archives/1150), sur culturevisuelle.org.

tcha
01/05/2012, 10h41
Pourquoi chercher Midi à 14 h ? Le manga n'est qu'un passe temps urbain digne de quai de gare.... Oui mais pour l'occidental qui cherche toujours à analyser et rationaliser le manga est un art majeur en BD et même une représentation culturelle moderne japonaise!

Posez la question aux japonais qui lisent les mangas, vous serez surpris de leur réponse si simple et si dénuée de recherche intellectuelle.

Sur une crotte de canidé déposée sur le trottoir il y aura toujours quelqu'un pour crier au génie!!!!! Loin de moi de faire un amalgame entre cette déjection et le manga ;) mais restons simple et humble le manga reste un passe temps qui "déride" le temps d'un trajet en transport le reste n'est qu’affabulation.....

TB
09/05/2012, 15h12
La BD aussi. Le sujet du billet est la comparaison entre les deux.

tcha
09/05/2012, 21h20
On m'aurait menti contre mon plein gré ?
En fait j'aimerai avoir ton avis TB sur le billet, pourquoi tu l'as posté et quelle impression tu as eu en lisant ce sujet

Merci à toi

Iriakun
10/05/2012, 01h57
Tres bon article avec une analyse pertinente avec cette pointe de recule que de nombreux "pseudo" medias devrait avoir.
Les japonais eux memes ont compris, certes tardivement, que le manga n'etait pas juste un passe-temps mais bien un art a part entiere tant il explore et domine tous les sujets.

tcha
10/05/2012, 09h39
Peut on parler d'art populaire pour le style manga ou art graphique/littéraire ? Le manga fait il partie de la catégorie BD ou non ?

Iriakun
10/05/2012, 10h40
Je ne suis pas prof d'art pour affirmer que ca appartient a telle ou telle categorie.....d'ailleurs quand je repense aux profs d'art pla que j'ai cottoye y a 15~20 ans, ils ne voyaient dans le manga que de la merde.
Le manga implique tous les genres graphiques et un decoupage litteraire bien specifique. Mais il est considere comme de la BD, on dit bien "comic" dans le milieu pro aussi...enfin voila faut pas trop non plus se prendre la tete sur tel ou tel terme.

TB
11/05/2012, 10h05
On peut prendre la question dans l'autre sens : quel moyen d'expression ne produit pas 90% de merde ? Le roman ? Ah, ah, ah ! La peinture ? Oh, oh, oh ! Le cinema ? Ouarf, ouarf, ouarf ! Oui, la majorité des manga sont médiocres, idem des BD et des comics. Et puis il y a une quantité appréciable de trucs sympathiques, et quelques Œuvres.

Lorsqu'on goûte une variante culturellement éloignée d'un art que l'on apprécie, il y a un effet de fraîcheur dû, non à l'originalité individuelle des productions en question, mais à la découverte d'un ensemble de clichés différent de ce que l'on a à la maison (un peu comme l'attirance pour les greluches à sac Vuitton... mais la digression nous entrainerait trop loin). C'est une expression, parmi beaucoup d'autres, de la vie d'une culture à un moment donné. C'est aussi — et cela à beaucoup de valeur à mes yeux — un moyen de réfléchir (dans le sens de revenir sur soi) aux rouages de notre propre équivalent culturel. En l'occurrence, je plussois l'auteur dans sa critique en retour de la BD contemporaine, bien timorée dans le choix de ses sujets comme dans leur mode de traitement. J'apprécie également qu'il pose une hypothèse expliquant la dynamique du manga au Japon, et accessoirement en France : son modèle économique. Non que je ne révère pas « l'artisanat » de la BD, quand l'artisan est excellent.