PDA

Afficher la version complète : Fabrication Projet achat et « montage » d’une lame



Pages : [1] 2 3 4 5 6 7 8

VIC
19/01/2011, 16h38
Dans mes post précédents, j’ai parlé de deux achats faits en Suisse à Bâle.
Une lame forgée sur le principe Shihozume
Une lame forgée sur le principe Maru avec ligne de trempe à l’argile.
La maison qui me les a vendues :
http://www.jaws.ch/swords/index.php
Les références et prix
Le Shihozume: http://www.jaws.ch/swords/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage-ask.tpl&product_id=270&category_id=13&option=com_virtuemart&Itemid=1
Le Maru : http://www.jaws.ch/swords/index.php?page=shop.product_details&flypage=shop.flypage&product_id=490&category_id=12&option=com_virtuemart&Itemid=1



Je passerai sur mes essais de coupe en photos, car, sans réponses aux deux derniers post, j’en suis à supposer que c’est mal – venu ici.



__________________________________________________ _________________


Mon envie et mon projet :

Ayant eu un père artisan, ayant toujours disposé d’un atelier à moi (comme hobby), j’ai en plus de mon métier (démineur), un diplôme de mécanicien de précision et d’armurier : je modifie et fabrique pour mon usage personnel des armes de tir pour la longue distance (de 600 à 1800m) et mes compétences sont reconnues dans ces deux domaines.

J’ai donc de bonnes notions dans l’utilisation des limes, des machines outils, et, bref de tout ce qui touche au travail du métal (excepté de la forge) du moins du point de vue Japonais.

A la suite de mes achats cités plus haut, je suis retourné plusieurs fois voir le propriétaire de Jaws Schwert Shop à Bâle. De fil en aiguille j’ai pu obtenir de pouvoir acheter uniquement si je le désirais, des lames, de la facture qui me plairait, (au prix correspondant évidemment et en fonction du type de forge exécuté).

Pour ce qui est des autres pièces, saya, tsuba, tsuka etc., je pourrai choisir, faire exécuter (saya), où faire moi-même.
Pour ce qui est de faire moi-même, je pense à l’assemblage de la tsuka, son tressage et son nœud final, et diverses choses décrites ci-dessous.

Ceci exposé je peux aussi commander à exécuter mais que resterait-il à faire alors ?:confused:


L’idée est la suivante :

Acheter une belle lame de type Shihozume ou Soshu Kitae prix chez eux selon qualité
Entre 1000 et 1800 Chf.
A ce prix, bien sûr il ne s’agit pas de Tamahagane, mais d’acier de forge, forgé en composite comme les deux sabres que je possède déjà.
Le catalogue de cette maison comporte des lames qu’ils prétendent forgées d’après des blocs de Tamahagane, mais les prix du sabre est de 6000 chf et si c’est bien ce qu’ils prétendent, ce n’est pas dans mes moyens.

La soie de lames qui m’intéressent, (comprendre dans mes moyens), n’est pas percée afin de permettre d’y adapter la tsuka de son choix.

Donc, déroulement du projet:

1/ Acheter la lame.
2/ Démonter une Tsuka et apprendre à refaire le tressage et les nœuds
3/ Acheter les composants bruts d’une Tsuka, l’adapter a ma lame, la monter.
4/ Fabriquer un Habaki et l’ouvrager, l’adapter à la lame.
5/ Fabriquer une Tsuba et l’adapter à ma lame.
6/ Acheter un Fuchi et un Kashira de mon choix les adapter et les monter, voir par la suite
en fabriquer moi-même.
7/ Apprendre à tresser un Sageo.
8/ En dernier lieu essayer de fabriquer de A à Z une Saya adaptée à ma lame, laque comprise.

Voilà tel est mon projet.
J’ai toujours aimé travailler de mes mains, je me débrouille pas mal avec un ciseau à bois, je sais graver le métal et le travailler, et le rêve serait d’avoir (en dehors de la lame), avoir fait tout le reste, avec les composants de mon choix les plus beaux possibles.

Questions :
Ce projet est il intéressant pour vous ?
Peut-il figurer honorablement sur ce forum ?
Acceptez vous que je vous en tienne au courant avec photos au fur et à mesure ?
Accepterez-vous de m’aider et de critiquer la réalisation ?

A vous lire.
VIC

grosMulet
20/01/2011, 10h27
Salut VIC,

votre projet est interessant, notamment d'un point de vue pedagogique, car a mon sens ce qui presente le plus d'interet c'est l'experience acquise lors de ces travaux.
c'est un projet pour moi egalement, a quelques differences pres.
Vous m'etonnez un peu de vous contenter d'acquerir fuchi et kashira alors qu'au contraire vous n'hesitez pas a vous lancer dans la realisation du habaki (qui n'en a pas l'air mais qui est une piece dont l'importance cohabite mal avec l'approximatif). si vous realisez un habaki, un fuchi et un kashira sont aussi a votre portee.

concernant les lames pretendues en shoshu, hon san mai, ou autres shiho zume, quelque chose sonne un peu faux quand on lit qu'elles sont realisees a partir d'acier de haut-fourneaux. c'est au mieux s'etre donne beaucoup de mal pour pas grand chose, au pire une veritable tromperie. Il ne faut pas trop donner foi a ces descriptions commerciales, et encore moins investir dans ces lames en s'imaginant qu'elles puissent avoir quelque qualite extraordinaire des veritables oeuvres japonaises. Il faudrait soit sacrifier une de ces lames pour en observer la structure interne et l'efficacite des soudures en les differents aciers de la trousse, soit payer un tres couteux examen aux rayons pour observer les memes choses sans detruire la lame... ce que personne n'est pret a faire sur des objets de cette gamme de prix (trop onereux pour etre detruits pour analyse, pas assez pour les faire analyser au cours d'un examen qui en vaut 5 a 6 fois le prix...).

Il faut apprendre un peu la chimie de l'acier (austenite, martensite, temperatures, taux de carburation, etc) et de ses transformations lors de la forge pour se rendre compte que l'acier de bas-fourneau (tatara par exemple) different fondamentalement de l'acier industriel sur certains points... qui ont une importance capitale en ce qui concerne la forge d'une lame.

VIC
20/01/2011, 12h41
Bonjour grosMulet,
Entre les lignes pour mieux répondre et ne rien oublier :
Tout d’abord merci de votre réponse détaillée et merci également d’y porter de l’intérêt.

Mon but est d’apprendre « par les mains », j’ai toujours eu de la peine avec la théorie, nécessaire, mais longue, pour moi à se mettre en tête.
Exemple, en mécanique je réalise souvent un proto sur une machine et, ensuite j’en tire un plan, pour le refaire plus tard….
Toucher et sentir m’aide alors que j’ai de la peine à « voir du « 3D » d’après un plan.

Votre projet est intéressant, notamment d'un point de vue pédagogique, car a mon sens ce qui présente le plus d'intérêt c'est l'expérience acquise lors de ces travaux.

Oui c’est ce que je ressent et le but de ma quête.

C’est un projet pour moi également, a quelques différences prés.

Oui, j’ai pu suivre pas mal de vos post sur ces sujets, très intéressants pour moi et je dois avouer que c’est vous qui m’avez donné envie de ce projet, ainsi que les nombreuses questions d’autres internautes que j’ai noté. Pourrez vous me conseiller tout au long de mon projet ?

Vous m'étonnez un peu de vous contenter d'acquérir fuchi et kashira alors qu'au contraire vous n'hésitez pas à vous lancer dans la réalisation du habaki (qui n'en a pas l'air mais qui est une pièce dont l'importance cohabite mal avec l'approximatif). Si vous réalisez un habaki, un fuchi et un kashira sont aussi a votre portée.

Alors voilà,
Pour le fuchi et le kashira, je désire (orgueil probablement mal placé), en réaliser qui soient gravés et travaillés en relief.
J’ai déjà fait ce genre de travail au burin sur des faces plates d’armes, pour des amis il y a longtemps, mais j’ai encore mes outils.
Depuis j’ai laissé un pouce dans une explosion (main droite), on me l’a remis mais c’est très pénible pour moi, même d’écrire.
Réaliser les pièces en elle-même (sans gravures), ce n’est pas très difficile après examen de celles que je possède.

En faire de belles, c’est une autre histoire, car graver des faces plates de culasse de colt 45 est bien entendu plus facile, que de travailler sur des surfaces convexes et minuscules. Je veux le faire, mais ça prendra du temps et sûrement des tonnes d’essais.
C’est pourquoi je ne voulais pas en parler (de cette partie du projet) avant d’y avoir bien réfléchi.

Ceci dit, j’ai l’intention en même temps que le habaki de réaliser le fuchi et le kashira SANS gravures uniquement dans leur fonctionnalités respectives.

Pour le habaki, c’est différent, je n’entends pas le graver.
J’ai bien examiné la pièce et j’adore le laiton à travailler. Je penses avoir une idée du « comment » le réaliser.
Je ne prétends pas que la façon de procéder soit dans les règles, mais j’adore chercher des solutions, et en dehors du fait que la fonctionnalité doit être respectée, je pense être en mesure de le reproduire : on vas voir, car votre post me donne à penser que ce n’est peut-être pas aussi simple que je le crois.

Concernant les lames prétendues en shoshu, hon san mai, ou autres shiho zume, quelque chose sonne un peu faux quand on lit qu'elles sont réalisées à partir d'acier de haut-fourneaux.

Oui vous avez raison, en fait c’est une déduction de ma part, je m’explique :
Sur le site il y a deux qualificatifs dans l’index de recherche :
1/ Handforged
2/ Handfolded
Le « Shihozume » est dans Handfolded ce qui pour moi veux dire « plié à la main »
MAIS :
Si vous recherchez dans les derniers sabres du site sous ces deux mentions vous trouverez des armes a 6000 chf avec mention « Tamahagame » :
http://www.jaws.ch/swords/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage-ask.tpl&product_id=316&category_id=13&option=com_virtuemart&Itemid=1

Je me suis donc dit que puisque cette mention n’existait pas dans l’historique publicitaire du mien (le « Shihozume) il s’agissait d’une construction de type Shihozume mais sans que ce soit à la base un bloc de Tamahagane importé. D’où mon explication qui sonne faux.

Il semblerait donc que je me trompe encore ?

C’est au mieux s'être donne beaucoup de mal pour pas grand chose, au pire une véritable tromperie. Il ne faut pas trop donner foi à ces descriptions commerciales, et encore moins investir dans ces lames en s'imaginant qu'elles puissent avoir quelque qualité extraordinaire des véritables œuvres japonaises.

Cela je l’avais bien compris au fil de mes lectures sur ce forum et de tous les liens qui s’y rapportent. Œuvre Japonaise : sûrement pas, quand aux qualités extraordinaires, je n’ai ni l’expérience ni la compétence pour en juger.

Maintenant ce qui me pose problème ici, c’est qu’en Suisse, une publicité mensongère coûte extrêmement cher en terme de publicité, voir de recours légaux. Il serait intéressant qu’un spécialiste pose les bonnes questions à ce commerce de Bâle en regard de ce qu’il prétends sur son site, afin de connaître – enfin – la réponse et que je cesse de spéculer sur ce que j’ai tout de même payé relativement cher.

Il faudrait soit sacrifier une de ces lames pour en observer la structure interne et l'efficacité des soudures en les différents aciers de la trousse, soit payer un très couteux examen aux rayons pour observer les mêmes choses sans détruire la lame... ce que personne n'est prêt a faire sur des objets de cette gamme de prix (trop onéreux pour être détruits pour analyse, pas assez pour les faire analyser au cours d'un examen qui en vaut 5 a 6 fois le prix...).

Je comprends bien, c’est une option mais dans un premier temps que penseriez vous, d’un mail au fabricant et d’en évaluer les réponses sur ce forum ?

Il faut apprendre un peu la chimie de l'acier (austénite, martensite, températures, taux de carburation, etc.) et de ses transformations lors de la forge pour se rendre compte que l'acier de bas-fourneau (tatara par exemple) différent fondamentalement de l'acier industriel sur certains points... qui ont une importance capitale en ce qui concerne la forge d'une lame.

J’entends bien et ce forum le rappelle à tous les tournants, les questions et réponses sur le sujet sont effectivement claires et légion.
Mais, j’aimerai bien savoir quand même le fin mot de cette histoire en ce qui me concerne.

Voici ce que je propose :
1/ Auriez vous la gentillesse de me fournir les bonnes questions à poser au fabricant ?
Sur a/ La composition exacte et la fabrication de mon « Maru »
Sur b) La composition exacte et la fabrication de mon « Shihozume »
Sur c) La confirmation de la provenance de son Tamahagane et le sabre à
6000.- Chf exécuté avec.
2/ Je les lui poserai.
3/ Je les publierai sur ce post.

Ainsi nous serons fixés sur cette adresse et ses productions, pas de polémique, des réponses bonnes ou mauvaises, voir soupçonnables. Ceci dit je ferai tout et plus pour qu’ils répondent sincèrement quitte à faire examiner la composition de l’un de ces sabres par un labo compétant.

J’ai une relation professeur de métallurgie dans une haute école de technologie en Suisse qui (sujet d’examen donc, ne coûtant rien), n’hésiteras pas à me suivre sur cette « enquête » si nécessaire et réponses douteuses du fabricant. Je ne devrais pas avoir à payer pour cet examen.

En dernier lieu, je peux y ajouter des questions sur les domaines qui vous paraîtrons indispensables pour prouver la bonne (où mauvaise) foi du fabricant.

Qu’en pensez vous ?
Bien à vous
VIC

PS: Question complémentaire, j'aime bien le laiton est il correct de réaliser Habaki Fuchi et Kashira en laiton, simplement poli miroir, avec une tsuka tressée en noir cela me plaîrait bien ?

grosMulet
20/01/2011, 15h36
Effectivement, s'imaginer les choses a partir de plans ou concevoir des choses sans connaitre toute la composition des bases sous-jacentes (juste partir du principe qu'elles sont fiables) demande une capacite d'abstraction qui difere d'une personne a l'autre.

pour le fuchi et le kashira des realisations en laiton, cuivre, argent, bronze, alliages de ces metaux/alliages avec de l'or eventuellement sont tres envisageables. les japonais avaient habitude de travailler un alliage qu'ils nomment "shakudo", entre autres.
mais pour les decorations, il ne s'agit par toujours de simples ciselages. imaginez par exemple un fuchi en cuivre poli ou sable sur lequel vous realiseriez une incrustation en argent sur chaque cote, du motif de votre choix (un simple disque pourrait etre le symbole japonais du soleil mais des motifs plus complexes sont envisageables). il ne sert a rien de partir d'emblee sur des pieces totalement decorees de toutes parts, du sobre bien realise peut etre source d'une grande satisfaction.
le habaki n'est pas toujours ouvrage. comme fuchi et kashira il peut etre en cuivre, laiton, bronze, argent, etc. et comme fuchi et kashira commencer par du cuivre ou du laiton travaille au chalugaz + brasure (argent ou cuivre/phosphore) est un bon debut. l'important est qu'il soit etroitement ajuste a la lame et que sa geometrie soit correcte (notamment parce que c'est lui qui "coince" le sabre dans la saya)

concernant ce que je disais a propos des lames, je ne voulais pas vous faire douter de ce que vous avez acquis, ni pretendre que ces lames sont mauvaises. au demeurant elles sont surement bonnes, surtout en regard de toutes les realisations chinoises qui innondent le marche, et il n'y a a priori pas de raison de douter du fabricant (si ce n'est la cupidite, maladie repandue dans le coeur des hommes).
D'ailleurs, entammer des demarches pour se prouver qu'on a pas ete trompe est source de tracas.
la philosophie des arts martiaux nous apprend que c'est typiquement le genre de situations qu'on declanche pour satisfaire notre ego, et typiquement la racine d'une grande majorite des maux qui accablent les humains.
je voulais juste attirer l'attention sur le fait qu'il devient relativement repandu de tenter de faire croire aux consommateurs qu'ils peuvent acquerir une lame aux caracteristiques ideales a des prix relativement accessibles sous pretexte que le procede de fabrication et la matiere premiere font moins appelle a l'artisanat...
il faut faire attention, savoir ce dont on a besoin, savoir ce qu'on est pret a croire ou pas.
dans votre cas ces productions ne semblent pas industrielles bien que la matiere premiere le soit, c'est deja un bon point, sachant que les constructions complexes de type shiho zume sont impossibles a realiser par une chaine de machines.
pour ma part je prefere soit attendre l'occasion d'acquerir une veritable lame japonaise (quoique pour pratiquer la coupe ca n'a que peu d'interet de prendre le risque d'abimer une telle oeuvre [la encore, ce serait la satisfaction de l'ego, rien de plus]), soit me contenter d'outils simples mais de composition bien connue.
une lame en acier ressort industriel forgee a partir d'une barre a au moins le merite d'etre ce qu'elle est et de ne pas pretendre etre mieux que ca. l'authenticite de la trempe differentielle saute generalement aux yeux quand on en a deja vu... malgre tous les artifices disponibles il est vraiment tres difficile de mimer un hamon de maniere convainquante.
ce genre de lame (outil d'entrainement en fait) convient a la pratique moyennant quelques rectifications au niveau de la monture qui se trouve souvent etre assez bas de gamme mais on se concentre alors sur la pratique sans crainte de ruiner une oeuvre d'artisanat ou un objet tres onereux.

a mon avis la meilleure demarche que vous pourriez avoir serait d'obtenir une visite de la forge qui a produit vos lames. vous verez de vos yeux comment ils s'y prennent et si c'est compatible avec un shoshu ou un shiho zume.
naturellement il vous faut etudier un minimum la fabrication du sabre pour savoir de quoi il s'agit. les ouvrages de sensei serge Degore sont une mine d'informations mais ce forum regorge egalement d'adresses de sites web ou sont expliques la construction du sabre. internet etant une base de connaissance enorme vous y trouverez en cherchant un peu comment tresser une tsuka (en hineri-maki, en katate-maki, et plus), comment nouer un sageo, comment forge un habaki, un fuchi, un kashira, une tsuba...

vous pourrez trouver la composition d'un shiho zume sur plusieurs autres sites, je ne m'attarderais pas.
en revanche je tiens a preciser ce qu'est un veritable "maru".
si un tosho japonais vous presente une lame forgee en maru, ce que vous aurez sous les yeux sera une lame forgee a partir d'acier de bas-fourneau et qu'il aura du replier de nombreuses fois pour l'epurer et/ou augmenter sont taux de carburation. vous aurez donc une magnifique lame, qui presentera un hada et vraisemblablement un hamon puisque la lame aura ete trempee (tous deux visible uniquement apres revelation par le polisseur).
j'attire l'attention de qui veut bien me lire sur le fait que cela n'a strictement rien a voir avec le fait de donner forme a une barre d'acier industriel.
le raccourci est frequemment prit de qualifier de maru ces lames issues de barres monobloc, mais ne nous y trompons pas. meme l'appelation "maru" se merite, et l'acier industriel s'y prete assez mal (pourquoi replier une barre d'acier deja extra-pure et dont la carburation est connue et mesuree ?).

je vous souhaite bon courage dans vos travaux et vous felicite d'ores et deja d'avoir le gout du travail artisanal, element indispensable a partir duquel les toshi (et les polisseurs de sabres) ont pu elever leur art.

VIC
20/01/2011, 17h15
1784Voir plus bas explications de cette photo.


Pour le fuchi et le kashira des réalisations en laiton, cuivre, argent, bronze, alliages de ces métaux/alliages avec de l'or éventuellement sont très envisageables. Les japonais avaient habitude de travailler un alliage qu'ils nomment "shakudo", entre autres.

Et bien là vous me rassurez, en fait si je comprends bien, le métal choisi est en fonction de ce que l’on aime et juge (pour soi) beau, du moins pour ces pièces là. Merci de cette indication.

Les décorations, il ne s'agit par toujours de simples ciselages. Imaginez par exemple un fuchi en cuivre poli ou sable sur lequel vous réaliseriez une incrustation en argent sur chaque cote, du motif de votre choix (un simple disque pourrait être le symbole japonais du soleil mais des motifs plus complexes sont envisageables). Il ne sert a rien de partir d'emblée sur des pièces totalement décorées de toutes parts, du sobre bien réalise peut être source d'une grande satisfaction.

Incrustations, mais oui, vous avez raison, j’en avais vu et je n’ai pas réalisé, ce sera plus facile pour ma main comme travail. Et puis le relief j’aime beaucoup, ciseler est plus pénible et requiert un sans faute. Un coup de trop et rattraper est souvent un pis-aller.
Super idée. Merci.
Simple, oui, c’est vrai, en plus j’aime les lignes épurées et comme ces lames sont élancées et pures dans leur forme j’ai toujours pensé qu’il était dommage de trop surcharger, j’ai un peu de peine avec le « baroque » et les ornements « show off ». Vos conseils sont excellents.

Le habaki n'est pas toujours ouvrage. Comme fuchi et kashira il peut être en cuivre, laiton, bronze, argent, etc. et comme fuchi et kashira commencer par du cuivre ou du laiton travaille au chalugaz + brasure (argent ou cuivre/phosphore) est un bon début. L’important est qu'il soit étroitement ajuste a la lame et que sa géométrie soit correcte (notamment parce que c'est lui qui "coince" le sabre dans la saya)

Oui c’est ce que j’avais cru comprendre : pas seulement là pour faire joli, c’est une fonction mécanique importante. Sije n’ai pas envie de l’ouvrager (j’en ai vu qui l’étaient) c’est que je trouve que ça « coupe » la continuité de la lame – lisse et d’un seul jet – l’ouvrager me donnerais l’impression de « l’interrompre » à hauteur du habaki.

Sur mon « Shihozume », je l’ai démonté et poli miroir à la main ainsi que les deux seppa, tous étaient en laiton et j’ai fait ça avec des cabrons de bijouterie et fini au « papier » grain 40'000 mil. Je joins une vue de ce « travail » Ainsi j’ai également poli la tranche de la tsuba qui elle est en acier : pardon de la qualité des photos prise avec mon iphone, j’en referai d’autres.
Ceci en attendant de m’attaquer à ce dont nous parlons.

Concernant ce que je disais à propos des lames, je ne voulais pas vous faire douter de ce que vous avez acquis, ni prétendre que ces lames sont mauvaises. Au demeurant elles sont surement bonnes, surtout en regard de toutes les réalisations chinoises qui inondent le marche, et il n'y a a priori pas de raison de douter du fabricant (si ce n'est la cupidité, maladie répandue dans le cœur des hommes).
D'ailleurs, entamer des démarches pour se prouver qu’on n’a pas été trompe est source de tracas.
La philosophie des arts martiaux nous apprend que c'est typiquement le genre de situations qu'on déclenche pour satisfaire notre ego, et typiquement la racine d'une grande majorité des maux qui accablent les humains.

Bien, j’enregistre et une fois de plus, dans cette optique (arts martiaux), vous avez complètement raison.

Cependant il ne s’agissait pas de le faire par ego, je voulais simplement éviter à tous les gens présents ici, pourraient être intéressés par ce fabricant de se « planter » et de gaspiller de l’argent au cas où il serait incorrect dans ses affirmations.

A côté, bien sûr, je serai fâché de m’être fait « rouler » et le lui ferait savoir.

Ceci étant j’adore ce sabre (c’est mon premier) et même si ce n’étais pas ce que le marchand prétends je le garderai quand même. Le rendre me semblerait une infidélité.

je voulais juste attirer l'attention sur le fait qu'il devient relativement répandu de tenter de faire croire aux consommateurs qu'ils peuvent acquérir une lame aux caractéristiques idéales a des prix relativement accessibles sous prétexte que le procède de fabrication et la matière première font moins appel a l'artisanat...

Je l’avais bien pris comme ça.

Il faut faire attention, savoir ce dont on a besoin, savoir ce qu'on est prêt a croire ou pas.
Dns votre cas ces productions ne semblent pas industrielles bien que la matière premiere le soit, c'est déjà un bon point, sachant que les constructions complexes de type shiho zume sont impossibles a réaliser par une chaine de machines.

C’est justement ce qu’ils prétendent : fait et plié main.
Je vais tenter de faire ce que vous me conseillez : avoir accès à la forge.

De même essayer de me cultiver sur le sujet en profitant des adresses et publications que vous recommandez ici et sur le forum.

Je vous souhaite bon courage dans vos travaux et vous félicite d'ores et déjà d'avoir le gout du travail artisanal, élément indispensable a partir duquel les toshi (et les polisseurs de sabres) ont pu élever leur art.

Et bien en ce qui me concerne, encore une fois je vous remercie de vos réponses si complètes, je vais bûcher en espérant ne pas avoir à rougir de vous avoir faire perdre du temps.
Finalement la seule chose qui me passionne dans tout ça est le plaisir de partager ,de travailler de mes mains à un projet passionnant et d’apprendre de nouvelles choses.

Je vous tiens au courant.

Bien à vous
VIC

VIC
20/01/2011, 17h33
Que pensez vous de ce projet

http://www.arscives.com/bladesign/remount.project.htm

C’était aussi quelque chose que j’avais dans la tête (dans le style épuré) et là « moderne ».
A partir d’une lame sans chercher à imiter un « style Japonais » juste « tirer des lignes » pures par opposition au « classique ».
VIC
1785

Nyah
20/01/2011, 20h43
Bonsoir cher Vic

Je vous encourage vivement dans votre projet
parcourez gaiement le net à la recherche d'ouvrages anciens des toshos, régalez vos yeux en découvrant les milles et unes nuances de style, trouvez ce qu'il vous plait dans une tsuba, un fuchi et un kashira, sentez l'inspiration vous envahir. Cultivez vous en fouillant les liens les plus obscurs et inattendus, découvrez les techniques de réalisation d'une tsuka et d'une saya, les différents tsukamaki et l'art de les tresser en alliant esthétisme et efficacité...
Je serais heureux de vous communiquer quelques sites concernant tout cela et quelques astuces quant à la confections du tsukamaki à la hauteur de ma modeste expérience.
Pour finir je prends ici plaisir à partager deux superbes vidéos:
http://www.youtube.com/watch?v=wGMj7o6AwnM&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=pM0VnL30rDc&feature=player_embedded

VIC
20/01/2011, 21h40
Superbe,
ce type a de l'or dans les mains, du travail de bijoutier (mon amie travaille chez Rolex elle est horlogère de profession),
mais là c'est encore mieux. Merci de cette adresse, ces films sont très instructifs. Il va falloir que je complète mon matériel à l'atelier car graver du plat et des volutes n'a rien a voir.
Merci également ça me donne une idée de l'alliage utilisé en l'occurence.
J'ai des creusets et un four à céramique. Bref ça me donne une méga .....d'idées entre les inclusions et la gravure plus le reste.
Bien venu aussi vos conseils et adresses pour la confection de tsukamaki
Merci encore je découvre un monde passionnant
A très bientôt j'espère.
VIC

morrisson
20/01/2011, 22h22
En tout cas, moi je suivrais cette aventure avec beaucoup d’intérêt :)

Rien que les 2 vidéos au dessus sont incroyables...

VIC
21/01/2011, 09h36
En tout cas, moi je suivrais cette aventure avec beaucoup d’intérêt :)

Rien que les 2 vidéos au dessus sont incroyables...

Oui, comme quoi on se sent moins isolé avec internet....
Ce que je trouve génial dans tout ça c'est que l'on peut travailler dans un espace restreint, avec finalement peu de matériel.
C'est complètement de la bijouterie et des techniques fines. J'ai pas mal de problèmes de santé, et jusqu'ici ce que je faisais et réalisait demandais de la force et déplacer des objets lourds, travailler penché sans appuis sur un tour, une fraizeuse, etc.
J'ai dû m'arrêter car mon dos ne supportait plus. Là on peut travailler comme le bijoutier, coudes appuyés sur un établis haut.
Pas ou peu de machines, du soin, de l'imagination et l'amour du beau. Ce doit être un apprentissage sans fin : l'idéal pour ne s'en jamais lasser.
En tout cas merci de votre soutiens à tous, ça va prendre du temps, mais je vais essayer de ne pas trop:(décevoir. En tout cas les critiques seront bien venues.
Bien amicalement à tous
VIC

Nyah
21/01/2011, 10h39
http://www.daisho.pl/index7.php?dzial=tekst5
http://www.ausblade.com/images/articles/shinken/

VIC
22/01/2011, 09h14
:-D Un grand merci,
génial avec ce que j'ai déjà, je vais pouvoir m'occuper : cap sur les outils manquants ....
Bon week-end
VIC

VIC
28/01/2011, 17h17
Bonjour Niah,

Je te recontacte et te remercie encore pour les liens dont tu m’as fait bénéficier.
C’est un peu tard, mais j’avais à lire avant de répondre (pour éviter les âneries ;)).

J’ai quelques questions si tu veux bien y répondre :

1/
Quel est TON projet ? Ca m’intéresse aussi de savoir ce que les autres font, il n’y a pas que moi sur cette planète…et vu ce que tu m’as envoyé nous avons probablement des centres d’intérêts communs.
2/
Sur ce lien : http://www.ausblade.com/images/articles/shinken/
Il y a des fichiers PDF et, entre autre un fichier sur le polissage des lames. J’ai bien compris qu’il ne s’agit pas de lames antiques ou composites, mais je constate quand même qu’il polit à « l’inverse », je veux dire qu’il utilise une cale et vas et viens sur la lame alors que j’avais compris que c’était la lame qui devait aller et venir sur la pierre ?

a) A) Est-ce une bonne méthode ?
b) B) Le résultat peut il être aussi bon qu’avec la méthode inverse (et traditionnelle).

3/
Je constate aussi qu’il utilise de la toile d’émeri de plus en plus fine, de plus en plus fine comme les pierres de plus en plus fines…ok.

a) A) La toile peut elle être aussi « bonne » qu’une pierre ?
b) B) Saurais-tu me dire où me procurer des pierres ?

4/
Côté lames j’ai procédé à des essais de polissage, mais avant d’en parler je veux simplement savoir si tu es intéressé à ce que nous en parlions ?

5/
Pour le tressage de la Tsuka, j’ai constaté après moult recherches sur le net, qu’il existe (en dehors des nœuds finaux, bien des manières de tresser, pour bien des résultats différents.


Tenant compte du fait que la soie ne doit pas se dérouler en cas de coupure et que la prise en main doit assurer une bonne prise (sécurité), qu’enfin les nœuds finaux doivent être faits de la manière indiquée, peut’ on :

a) A)« inventer un tressage »
b) B)Tresser en vue d’une esthétique finale personnelle



6/
Peut-on monter une Tsuka SANS Menuki si l’on en apprécie pas la sensation, voir dans un simple but d’esthétique où de lignes ?

Voilà, ça fait pas mal de questions et, en voici une dernière :
7/
Dans un style « non traditionnel et « moderne » comment vois tu cette réalisation :
http://www.arscives.com/bladesign/remount.project.htm

(http://www.arscives.com/bladesign/remount.project.htm)
Personnellement je trouve ça très dépouillé et très pur, (le côté mécanicien de précision je suppose), j’aime beaucoup et j’aimerai bien ton avis là-dessus….
Merci d'avance, Bon week end


Bien à toi VIC

grosMulet
31/01/2011, 14h48
VIC,

je ne peux repondre pour Nyah, mais je peux te donner quelques reponses:

-a tes questions 2 et 3, concernant le polissage:

non, on ne peut pas obtenir quelque chose de vraiment valable en utilisant de la toile emeri a la place des pierres. on ne peut pas non plus obtenir le resultat d'un veritable polissage en bougeant la pierre plutot que la lame (pas sans precautions).
la raison est bien simple, c'est qu'il est quasi impossible d'obtenir un angle constant au shinogi de ces manieres la, tout comme il est quasi impossible d'obtenir et de maitriser le niku qu'on veut conferer a la lame en procedant comme cela.

a ta question 5 je repondrais que tu auras bien du mal a inventer un tressage tant la diversite de ce qui a deja ete fait est vaste dans tous les aspects: le classique hineri-maki, le katate-maki (bataille), et bien d'autres. qu'ils soient en coton, cuir ou soie, ils peuvent etre realises avec une torsion par croisement (standard), plusieurs torsions (2 ou 3, moins courant, fait ressortir le same), ou sans torsion du tout (souvent chez sujets de rangs inferieurs).

-question 6: les menuki se trouvent generalement a l'oppose des paumes de main, du coup ils ne genent en general pas.
par ailleurs si on tient correctement le sabre les contacts avec les menuki sont normalement assez limites.
a noter qu'on peut aussi placer les menuki au niveau de l'entre-main comme ca se voit parfois avec le tressage katate-maki.

Nyah
31/01/2011, 16h14
GrosMulet, tu as un peu répondu à ma place et mieux que je n'aurais su le faire ^^. Merci

Vic, pour reprendre méthodiquement l'ordre de vos questions

1_ Mon projet est déjà réalisé, j'ai d'ailleurs créé un post à son sujet, il s'agit de la réalisation d'un tsukamaki en hineri-maki avec changement des éléments de la monture (seppas, fuchi/kashira, tsuba, menukis et en bonus le tsuka-ito et le sageo) sur un katana Fudoshin d'entrée de gamme (à savoir une lame 1045).
Toujours est-il que dernièrement l'envie m'a pris de reprendre ce tsukamaki afin de corriger l'épaisseur de la tsuka qui me faisait d'avantage penser à un manche de batte de baseball qu'à autre chose. Peut-être posterais-je quelques photos...

2 & 3_ GrosMulet à su répondre intelligiblement et avec précision (comme toujours), je rajouterais cette source commerciale pour les pierres de polissage, source que je soumets bien évidemment à la critique éclairée des connaisseurs du forum
http://www.namikawa-ltd.co.jp/cgi-bin/list_e.cgi

4_ Pour vous répondre franchement, je suis plus qu'un néophyte dans ce domaine mais mon intérêt est grandissant. Je serais donc ravi d'échanger avec vous sur ce sujet.

5_ GrosMulet a là encore excellé dans la réponse. J'essayerais de retrouver un lien que j'ai sauvegardé qui montre toute sorte de type de tsukamaki. Mais à mon avis il est bon dans un premier temps de se familiariser avec la forme la plus "basique" si j'ose dire, le hineri-maki. Je pourrais vous donner quelques conseils à ce propos.
J'ajouterais enfin que l'esthétique personnelle se retrouve dans le choix des couleurs et des matériaux: coton, soie, cuir, daim pour le tsuka-ito dont les choix de couleurs sont plutôt larges; samekawa blanc ou noir; l'assortiment avec le sageo dont il existe plusieurs style de tressage; le choix de la monture (tsuba, fuchi/kashira, menuki). Il n'est pas si aisé que cela de trouver une harmonie entre ces différents éléments.

6_ Il est possible de changer les menukis de côté et de les placer du côté de la paume au lieu des phalanges. Cela reste une configuration traditionnelle, tout comme de les placer dans l'espace entre les paumes sur le katate-maki. Ne pas les mettre serait dommage à mon avis, sachant que tout dans un katana revêt tant un aspect esthétique que fonctionnel.

7_ Mon avis sur cette réalisation...même si je suis bien incapable (pour l'instant en tout cas) de réaliser ce qui est ici fait, je ne goûte pas au style très particulier du koshirae. Il ressemble malheureusement que trop aux katanas de décoration que l'on trouve sur le net et les stands de foire (pardon pour ma franchise un peu brutale). Quitte à faire soi-même sa monture autant lui donner un peu d'authenticité, de "gueule" quoi ^^.

Un petit lien pour le plaisir:
http://www.taganearts.com/

A bon entendeur

VIC
01/02/2011, 09h21
Chers grosMulet et Niah,
bien reçu, j'enregistre et je vous remercie tous les deux pour toutes ce précisions.
Je me doutais bien (pour le polissage) que le sabre sur la pierre plutot que l'inverse avait une bonne raison.
Comme vous les dites si bien les Japonais font rarement quelque chose d'inutile ou de mal fait.
Je vais donc approfondir tout ça, "bricoler" un peu, et dès que j'aurai fait quelque chose d'entièrement manuel, (pas une copie) ou
une amélioration, je reviendrai ici pour qu'on en parle.
Je suis aussi directement contactable sur mon mail privé :
outremerops@yahoo.fr
ou
vmops@aol.com
Un grand merci encore, bonne semaine à vous deux, je vais potasser vos réponses.
VIC

grosMulet
01/02/2011, 13h12
c'est toujours un plaisir d'echanger sur ces sujets.
j'avais oublie de preciser que les pierres de polissage sont disponibles a la vente (suivre le lien donne par Nyah) et qu'elles sont en general assez hors de prix pour que ca ne soit pas rentable de se les offrir si ca ne concerne qu'un seul projet.

VIC
02/02/2011, 09h26
c'est toujours un plaisir d'echanger sur ces sujets.
j'avais oublie de preciser que les pierres de polissage sont disponibles a la vente (suivre le lien donne par Nyah) et qu'elles sont en general assez hors de prix pour que ca ne soit pas rentable de se les offrir si ca ne concerne qu'un seul projet.

:-D
Oui, surtout que j'ai toujours pensé qu'un forum étais destiné à ça, échanger et s'entre aider. Bon, là je suis servi et je t'en remercie ainsi que Niah.

Dans tout ça, outre mes questions, il y a différentes choses que je constate :

Il me semble que sur ce forum les règles sont très "traditionnalistes", je comprends très bien que si on a la chance d'acquérir une lame ancienne elle doive être montée de façon à respecter l'esprit du forgeron, de l'époque etc etc et que toute faute dans cette optique détruise sa valeur.

Ceci exposé, si l'on parle de lames contemporaines, forgées ou non, chères ou non, y as t'il un mal a chercher à faire "différement" (excepté en ce qui concerne la sécurité) et à chercher à "délirer" un peu ?

Ce que je veux dire : toute personne habile ou disposant des outils nécessaires peut imiter (avec plus où moins de réeussite selon l'habileté) mais copier et imiter est toujours faisable...

Je ne parles pas ici de lames...encore qu'il y ait des forgerons Français, mais de montures, de déco, d'accessoires, etc etc.
Ce que j'ai vu sur le net, grâce à vos liens, démontre que pas mal de gens cherchent "leur" voie en s'inspirant de ce qui existe, copient, clonent, etc.

Quand dans mon post précédent, j'usais du mot "inventer" (concernant) le "tressage" de la tsuka, je ne voulais pas paraître imaginer être capable de faire quelque chose qui n'existe pas encore...mais... juste essayer sans copier et sans me soucier de ce qui existe, (ma lame n'est pas antique).

De trouver une solution qui me plaise, un peu différente de ce que l'on voit, (encore une fois en respectant le côté sécurité), sans pour autant copier "step by step" ce qui est classique et parfait. Voilà simplement ce que je voulais dire.

Ce qui m'intéresse dans tout ça est ce qui suit :
1/
je voudrais, comme vous (Niah du moins - j'ai été voir la réalisation de son projet), apprendre à reproduire ce qui est "classique" et dans les règles, en fonction de ce qu'est et sera toujours un katana. Ceci va me prendre du temps et de la sueur j'en suis conscient, sacré travail....

2/
Je voudrais aussi "délirer" mais dans le respect tout de même.
Simplement, prendre une lame et l'habiller de différentes manières, qui me plaisent - à moi - pour le plaisir.
Chercher des solutions d'alliages pour les pièces, faire des expériences, me tromper, réeussir, etc, etc.

Pourquoi essayer de réinventer la roue me diras tu ? et bien simplement parceque mon plaisir est plus dans la recherche que dans la fin, et que si la fin me plaît c'est la "cerise sur le gâteau.
Si en plus, (et pas par immodestie), celà plaît à un initié comme Niah ou toi, alors là ça m'encourage à continuer et j'apprend par la critique.

Voilà un peu où je vais, je me doute que je vais prendre des claques, mais j'adore ça (sans blaguer), et sans claques, moi, je n'avance pas....:p:D....
En tout cas merci à vous deux de vous intéresser.

J'ai bientôt fini quelque chose de simple et je vais prochainement vous passer quelques
photos....Attention...les claques.....:D

Bien amicalement
VIC

grosMulet
03/02/2011, 10h19
VIC,

effectivement tout est envisageable pour celui qui a l'esprit de conception et fait preuve d'ingeniosite.
Il n'y a pas specialement de "regles traditionnalistes" qui regissent ce forum, mais dans l'approche des sabres comme dans l'approche des arts martiaux on se doit d'aborder les choses avec l'etat d'esprit qui convient. Il faut, par exemple, eviter a tout prix de se fourvoyer par orgueil ou presomption, tout particulierement quand il est question d'un objet que toute la culture d'un peuple a perfectionne depuis maintenant plus d'un millenaire.
une lame n'a pas forcement besoin d'etre une antique chargee d'histoire pour meriter le respect, les sabres produits aujourd'hui par les forgerons japonais contemporains sont dignes du plus grand interet.
"au debut on copie, ensuite on comprend, apres on joue sa propre partition"

meme en respectant les regles de montures traditionnelles, il y a beaucoup de possibilites a explorer, de quoi ne pas frustrer la creativite.
je t'invite en particulier a te documenter sur les montures suivantes:
-ito-maki tachi
-efu no tachi
-handachi

3 types de montures traditionnelles et pourtant differentes par plusieurs aspects du koshirae du katana.
ensuite, il faut savoir que certaines particularites existent, bien qu'en nombre significativement moins important; c'est le cas par exemple des montures ou les menuki sont places sur le tsuka-ito au lieu d'etre dessous; ou bien encore des montures ou le tsuka-ito (la portion entre le noeud omote et le noeud ura) passe sur le kashira au lieu de passer dedans (le kashira n'a alors pas de trous ni de shitodome pour le passage du ito).
ces specificites se retrouvent peut-etre plus souvent sur des tanto de cour (sans etre toutefois des armes d'apparat) que sur des katana de samourais de rang inferieur, mais cela existe et merite d'etre connu.

On sent dans votre demarche le bouillonnement d'un esprit impatient de concevoir et d'experimenter, mais egalement le leger manque de documentation concernant le sujet. A mon avis il est indispensable d'acquerir une connaissance au moins sommaire de ce qui existe en general et des aspects fonctionnels des elements des montures. Vous decouvrirez que les japonais ont perfectionnes leur sabre au point qu'aucun aspect n'ait ete laisse au hasard, et que ce qui peut paraitre etre une decoration anodine se souvent avoir egalement une fonction utile.

VIC
04/02/2011, 11h09
VIC,

effectivement tout est envisageable pour celui qui a l'esprit de conception et fait preuve d'ingeniosite.
Il n'y a pas specialement de "regles traditionnalistes" qui regissent ce forum, mais dans l'approche des sabres comme dans l'approche des arts martiaux on se doit d'aborder les choses avec l'etat d'esprit qui convient. Il faut, par exemple, eviter a tout prix de se fourvoyer par orgueil ou presomption, tout particulierement quand il est question d'un objet que toute la culture d'un peuple a perfectionne depuis maintenant plus d'un millenaire.
une lame n'a pas forcement besoin d'etre une antique chargee d'histoire pour meriter le respect, les sabres produits aujourd'hui par les forgerons japonais contemporains sont dignes du plus grand interet.
"au debut on copie, ensuite on comprend, apres on joue sa propre partition"

meme en respectant les regles de montures traditionnelles, il y a beaucoup de possibilites a explorer, de quoi ne pas frustrer la creativite.
je t'invite en particulier a te documenter sur les montures suivantes:
-ito-maki tachi
-efu no tachi
-handachi

3 types de montures traditionnelles et pourtant differentes par plusieurs aspects du koshirae du katana.
ensuite, il faut savoir que certaines particularites existent, bien qu'en nombre significativement moins important; c'est le cas par exemple des montures ou les menuki sont places sur le tsuka-ito au lieu d'etre dessous; ou bien encore des montures ou le tsuka-ito (la portion entre le noeud omote et le noeud ura) passe sur le kashira au lieu de passer dedans (le kashira n'a alors pas de trous ni de shitodome pour le passage du ito).
ces specificites se retrouvent peut-etre plus souvent sur des tanto de cour (sans etre toutefois des armes d'apparat) que sur des katana de samourais de rang inferieur, mais cela existe et merite d'etre connu.

On sent dans votre demarche le bouillonnement d'un esprit impatient de concevoir et d'experimenter, mais egalement le leger manque de documentation concernant le sujet. A mon avis il est indispensable d'acquerir une connaissance au moins sommaire de ce qui existe en general et des aspects fonctionnels des elements des montures. Vous decouvrirez que les japonais ont perfectionnes leur sabre au point qu'aucun aspect n'ait ete laisse au hasard, et que ce qui peut paraitre etre une decoration anodine se souvent avoir egalement une fonction utile.

Oui, c'est exactement ça, envie d'expérimenter, de chercher par la pratique etc etc....
Bien, je vois que le conseil est judicieux, je vais aller plus avant dans mes recherches documentaires....

Mein Got...j'en ai déjà deux classeurs de 15 cm d'épaisseur, sur ce que j'ai trouvé sur internet plus vos liens .....sans comter les bouquins :

1/ Traité des 5 roues édition "Spiritualité vivante"
2/ Pierre Delorme IAIDO Le Tranchant du Sabre édition de la Mesnie Guy Trédaniel
3/ Pierre Delorme IAIDO II Le Chemin du Sabre même édition
4/ Le Tanto Poignard Japonais et sa technique Edition Judogi à Paris
5/ Pierre Delorme KENDO la voie du Sabre Même édition que les deux précédents
6/ The Craft of the Japanese Sword de Léon and Hiroko Kapp Yoshindo Yoshihara
7/ The Japanes Sword de Kanzan Sato (Japanese art library)
8/ Nippon-To le Sabre Japonais de Serge DEGORE Edition du portail.

Voilà, mais si vous avez encore d'autres titres...après tout...la culture sur un sujet si vaste doit être infinie à acquérir.

Je vais donc encore attendre un peu pour "bricoler"...
Merci de la réponse.
Bon week end a tous
Amités
VIC

grosMulet
04/02/2011, 13h59
en ce qui concerne le sabre et son artisanat, commence par les ouvrages de Serge DEGORE.
Les 5 premiers traitent plutot de la maitrise du sabre, voir du budo dans sa globalite si on considere gorin no sho.
manier le sabre et le fabriquer n'a pourtant rien a voir, meme si de toute evidence les remarques et exigences des bushi ont oriente l'evolution du sabre japonais a travers l'histoire. Il est egalement courant de s'interesser au sabre apres avoir aborder un art martial japonais.
Miyamoto Musashi ignorait surement beaucoup de techniques de fabrication du sabre, mais sa maitrise son utilisation en faisait un adversaire mortel meme equipe d'un simple bokken...

Nyah
04/02/2011, 20h23
Je n'aurais pas pu mieux formuler ce que GrosMulet a écrit, et je le rejoins en tout points.
Vic tempère donc cette envie débordante par le plaisir de la découverte et surtout empli toi d'humilité.
Effectivement, les techniques de forge, de fabrication du koshirae du sabre japonnais ont été portées à un paroxisme d'amélioration technique et de recherche d'esthétisme, ce qui semble être un trait propre au peuple nippon dans tout ce qui constitue son identité culturelle.
Le guerrier s'éveillait aussi dans sa recherche de sagesse à l'art du thé, de l'ikébana, et à l'art de la caligraphie ainsi que de la peinture ou même de la sculpture; à l'instar de Miyamoto Musashi qui aimait sculpter des statuettes de bouddha (sans pour autant être religieux et croyant).

Commence donc par exercer ton oeil, voir de belles choses à propos du sabre japonais est relativement aisé grâce à internet. Copie donc les techniques de tsukamaki afin de te familiarisé avec la difficulté du travail dont il est question, je pense qu'une vie entière ne suffit surement pas à atteindre la perfection dans quelque domaine que ce soit mais l'effort pour y arriver nous élève. Cette rigueur dans le cheminement en tant qu'artisan (tosho) peut ainsi s'apparenter à la recherche du Do dans les arts martiaux.
Je t'encourage dans ta démarche qui me semble pleine de bonne volonté et d'envie d'apprendre Vic. Continue à nous informer de ta progression dans cette aventure et à partager avec nous cet enthousiasme.

VIC
06/02/2011, 10h24
en ce qui concerne le sabre et son artisanat, commence par les ouvrages de Serge DEGORE.
Les 5 premiers traitent plutot de la maitrise du sabre, voir du budo dans sa globalite si on considere gorin no sho.
manier le sabre et le fabriquer n'a pourtant rien a voir, meme si de toute evidence les remarques et exigences des bushi ont oriente l'evolution du sabre japonais a travers l'histoire. Il est egalement courant de s'interesser au sabre apres avoir aborder un art martial japonais.
Miyamoto Musashi ignorait surement beaucoup de techniques de fabrication du sabre, mais sa maitrise son utilisation en faisait un adversaire mortel meme equipe d'un simple bokken...

Bonjour grosMulet,
oui, je comprends bien, simplement les livres que j'ai sont ce que j'ai trouvé sur le marché ici. Et puis, je n'ai pas acheté les livres de "pratique", ce sont des cadeaux, mais je les ai lu car tout m'intéresse.

Pour ce qui concerne S.Degore, je pioche tout ce qui est possible sur internet car vraiment c'est une personne passionnante et sachant intéresser sur un sujet pour le moins ardu : ne te biles pas il est en tête de liste.

Pourle reste, j'ai commençé le Judo à 8 ans, à Genève, dans le dojo de monsieur Vallée qui avait été entraîneur de l'équipe de France dans les années 50, (je dis ça en évaluant dans mon souvenir) car je suis de 57, j'ai commençé en 65, et il avait déjà son dojo ici.

J'ai cessé le judo en à 38 ans cassé de partout - multiples déchirures de ligaments aux chevilles, que j'avais faibles, suite systématiquement à des balayages durant lesquels mon pied restait collé au sol.
Ensuite, à la suite d'une projection durant un randori j'ai recu un type de 80 kg sur la jambe et ai eu les deux ménisques réduis en charpie...fin de l'histoire.

Je connaît donc un peu le millieux de la pratique - rien avoir avec le sabre- mais l'esprit me plaisait bien, sinon, j'aurai arrêté avant.

Voilà, maintenant j'ai une société militaire privée faisant du déminage, et donnant des cours de tir TLD. Mes campagnes sont de 6 mois par an - bonne saison - en Asie du sud est. A mon âge je gère et signe les contrats, me déplace pour des cours, et ai pas mal de temps libre.

Je compte me consacrer à cette nouvelle passion, et je vais, comme tu dis, freiner un peu. Ceci dit j'ai besoin de travailler de mes mains, comme l'on dit c'est en forgeant que l'on deviens forgeron. Alors je vais quand même "bricoler" un peu pour le plaisir.

Ceci dit quand je dis forger ne te méprends pas : je ne parles pas de lames....jamais....simplement de travail manuel sur les petites pièces déjà citées, ceci tout en continuant d'apprendre..
Merci encore de tes conseils, j'attends la suite
Amitiés (si tu accepte)...
VIC

VIC
06/02/2011, 11h03
Je n'aurais pas pu mieux formuler ce que GrosMulet a écrit, et je le rejoins en tout points.
Vic tempère donc cette envie débordante par le plaisir de la découverte et surtout empli toi d'humilité.
Effectivement, les techniques de forge, de fabrication du koshirae du sabre japonnais ont été portées à un paroxisme d'amélioration technique et de recherche d'esthétisme, ce qui semble être un trait propre au peuple nippon dans tout ce qui constitue son identité culturelle.
Le guerrier s'éveillait aussi dans sa recherche de sagesse à l'art du thé, de l'ikébana, et à l'art de la caligraphie ainsi que de la peinture ou même de la sculpture; à l'instar de Miyamoto Musashi qui aimait sculpter des statuettes de bouddha (sans pour autant être religieux et croyant).

Commence donc par exercer ton oeil, voir de belles choses à propos du sabre japonais est relativement aisé grâce à internet. Copie donc les techniques de tsukamaki afin de te familiarisé avec la difficulté du travail dont il est question, je pense qu'une vie entière ne suffit surement pas à atteindre la perfection dans quelque domaine que ce soit mais l'effort pour y arriver nous élève. Cette rigueur dans le cheminement en tant qu'artisan (tosho) peut ainsi s'apparenter à la recherche du Do dans les arts martiaux.
Je t'encourage dans ta démarche qui me semble pleine de bonne volonté et d'envie d'apprendre Vic. Continue à nous informer de ta progression dans cette aventure et à partager avec nous cet enthousiasme.

Bonjour Niah,
merci de ton intérêt.
Humilité ?
bien sûr, comment ne pas être humble devant ce que je vois des réalisations Japonaises (et autres aussi) dans ce domaine.

J'ai passé ma vie à enseigner, dans des pays en guerre, sans humilité dans ma profession on meurt : on ne sait jamais tout : j'y ai laissé une main droite criblée d'éclats parceque je "croyais savoir" et connaître : pas de bol une mine artisanale on ne ne connaît pas...
Par la suite, une autre à failli avoir ma peau et a eu celle de mon chauffeur assis à côté de moi, alors que nous étions dans une région "safe" au Viet Nam...
Rie n'est jamais parfait ni acquis, nous ne sommes en sécurité nulle part, et on ne sait rien. On s'en apperçoit trop tard, on a de la chance ou pas, c'est tout.
Mais laissons ce sujet.

Juste pour préciser car je penses qu'ici il y a un mal entendu :
" les techniques de forge, de fabrication du koshirae du sabre japonnais ont été portées à un paroxisme"
Je ne veux pas forger de sabres, de lames ... je ne suis pas forgeron.
J'utilise le terme forger uniquement au sujet des connaissances... et aussi des petites pièces type tsuba et encore c'est impropre.

Je vois ça comme de la bijouterie et j'ai toujours eu envie de faire des bijoux, pour la minutie de l'exercice, en plus j'aime les lames, donc c'est tout bénéfice.
C'est en essayant que je vais apprendre, je vais me remettre a graver, fondre, essayer de faire des inclusions, polir etc.etc.
Je ne prétends rien : simplement j'ai besoin de joindre la pratique à la théorie.

"Le guerrier s'éveillait aussi dans sa recherche de sagesse à l'art du thé, de l'ikébana, et à l'art de la caligraphie ainsi que de la peinture ou même de la sculpture; à l'instar de Miyamoto Musashi qui aimait sculpter des statuettes de bouddha (sans pour autant être religieux et croyant)."
Je m'en doute, j'ai lu plusieurs fois la Pierre et le Sabre et la Parfaite Lumière.
Je crois en avoir compris le sens.
J'ai également fait longuement du Judo.
Cependant, je ne serai jamais un Mushashi, ni même un "Guerrier du sabre", je ne pratique pas ni ne pratiquerai, car, je n'ai pas acquis la philosophie nécessaire dans ma vie.
C'est plutôt l'inverse :
dans mon métier il n'y a pas d'honneur, (à part défendre les civils en déminant dans des zones "pacifiées").
En tir TLD nous enseignons : "dans le dos, de nuit, le plus loin possible, ne laisser aucune chance à l'ennemi, ni aucune trace de votre passage."
Il s'agit de survie, tous les moyens sont bons y compris les pires.
Seul honneur : que cet enseignement serve à protéger des innocents et des faibles, (enfants, vieillards, incapacités) et ne soit employé qu'en moyen de protection, et non en moyen offensif.

je pense qu'une vie entière ne suffit surement pas à atteindre la perfection dans quelque domaine que ce soit mais l'effort pour y arriver nous élève. Cette rigueur dans le cheminement en tant qu'artisan (tosho) peut ainsi s'apparenter à la recherche du Do dans les arts martiaux.

Tu as parfaitement raison.
Ne prends pas mon envie de "bricoler" pour de l'impatience, il y en a un peu, mais c'est surtout important pour moi de prendre des leçons....
Donc, l'idée est : de pratiquer et d'être critiqué, par toi, grosMulet également, et....moi même quand je me plante, c'est la seule raison de ma démarche.

La critique et progresser, simplement je fais les deux choses ensemble : j'apprend par la théorie, par votre critique, par les mains et ce que j'en fais....Honnêtement, je n'ai jamais réeussi a faire quoi que ce soit sans pratiquer.

Je t'encourage dans ta démarche qui me semble pleine de bonne volonté et d'envie d'apprendre Vic. Continue à nous informer de ta progression dans cette aventure et à partager avec nous cet enthousiasme.

Un grand merci de cet intérêt, encore une fois j'essayerai de ne pas décevoir, comptes sur moi pour vous soumettre ce que je ferai. N'hésitez pas à me critiquer encore une fois c'est ce que je recherche.

J'ai peut être l'air d'avoir la "grosse tête" pourtant, non, ce n'est pas le cas, quand je ne peux prendre une mission parceque je ne suis pas qualifié, je la refuse, et si je suis ici, sur ce forum, c'est pour essayer de me cultiver et que l'on m'enseigne la mission, l'idée, la philosophie, pas pour "montrer et vanter".

Ce que je veux faire doit rester un plaisir et il n'y a aucune compétition dans mon esprit. J'ai besoin d'évacuer certaines choses de mon travail, et, je cherche par cette quête à m'occupper l'esprit par la réalisation, rien d'autre.
Encore merci et comptes sur moi pour vous tenir au courant.
Amitiés (je peux aussi ?)
VIC

VIC
07/02/2011, 14h49
Comme je le disais dans ma dernière réponse, voici une première tentative de « customisation » de mon Maru. Je sais que je n’ai rien fait dans les règles – même pas le nœud final – mais il me plaît bien comme ça. Ce test comporte diverses choses et essais je m’explique :

Pièces originales :
1/ La vue A01 est une pièce achetée et brut de fonderie sans déco.
1855
2/ La vue A02 de même et j’en ai retiré la petite pièce dorée (laiton) collée à la colle de contact (Berk)
1856
3/ La vue Maru 01 est le Fuchi vendu avec le sabre la grue est moulée et peinte dorée.
1857
4/ La vue Maru 02 est le Kashira vendu avec le sabre et également du casting

1858
5/ La vue Maru 03 est la tsuba d’origine et le Habaki ainsi que la Seppa tous deux d’origine
1859

Pièces achetées :
6/ La vue Maru Mod 01 : J’ai acheté cette Tsuba pour remplacer la précédente, noire, en acier bronzé.
1860
Modifications :
Comme on le voit sur les photos suivantes :
Maru Mod 02
Meru Mod 03
Maru mod 04
186118621863
Je l’ai martelée, chauffée au rouge, sur une enclume au moyen d’un « burin » en acier trempé que j’ai fabriqué à partir d’une barre d’acier et arrondi au bout. Comme l’acier de la Tsuba était relativement mou, je n’ai pas eu trop de peine et cela m’a pris 3h.
Ensuite, j’ai pris une lime et j’ai arrondi les angles du profil pour obtenir une tranche arrondie.
Puis, j’ai « surfacé » les coups de burin à la lime et à la meule à ruban avec un grain de 120.
Après avoir obtenu ce que je voulais, j’ai tout poli a mort pendant deux heures sur une brosse en feutre avec de la pâte à polir.

Après ça, j’ai « semé » du cuivre en poudre sur les surfaces plates et chauffé le tout au rouge pour que le cuivre fonde sur l’acier et se fixe dans les creux, puis j’ai repoli la pièces en faisant apparaître par endroits, l’acier, laissant le cuivre dans les creux.

Ce que je voulais, c’était des reflets bleus de l’acier et des taches rouges du cuivre.

Comme j’avais des pièces en laiton à poser (bien polies), je voulais des rappels de cette couleur or sur la Tsuba.

J’ai donc utilisé des bâtons de soudure à l’argent (20%) débarrassés de leur décapant et y ai rajouté de la poudre d’or provenant d’une vieille chaîne de cou. J’ai disposé ma poudre et trois petites sections de baguette sur la Tsuba et, encore une fois réchauffé le tout.

Le reste n’est que du travail de chauffe et réchauffe plus du polissage entre deux pour obtenir les couleurs voulues. J’ai également un peu « tripoté » mes « flaques d’or » pour leur donner un peu l’aspect d’une fleur où d’un éclat de feu d’artifice.

Pour les photos
Maru Mod 05, 06, 08,09, (Fuchi et Kashira)
1864186518661867
J’ai utilisé les mêmes méthodes en y incluant des barrettes de cuivre afin de voir si ça « prenait » à la chaleur et également pour rappeler le cuivre dans les creux de la Tsuba. Je n’ai pas cherché à représenter quelque chose……


Pour les photos
Maru Mod 07, 10, 11,



On y voit le sabre rhabillé avec simplement (j’ai lu quelque part que c’était possible), un simple enroulement de coton sans croisements, recouvrant la peau de requin et les Mekugis, dissimulés dessous, et un nœud final qui n’en est …….pas vraiment un :


En fait j’ai fait en sorte qu’il soit symétrique et auto-serrant.

Je n’ai rien collé et dû fabriquer un petit outil en bambou pour faire repasser des deux côtés le ruban sous les parties déjà enroulées et serrées afin que je ne détende rien et que ça « coince » le tout.

A l’intérieur du Kashira le ruban « reviens » une fois, après avoir passé dans le trou et j’ai glissé un petit morceau de peau de requin pour « verrouiller le tout ».


En dernier lieu j’ai laissé un bout de ruban, comme une sorte de « dragonne » et fait un petit rappel de laiton poli enroulé au bout pour le lester et rappeler la couleur or présente ailleurs.
1868
1869
1870

Voilà pour ma première expérience.
Je précise ici que je le « voyais comme ça » que je n’ai rien respecté et me suis laissé aller au résultat que je voulais pour un premier essai. Je ne l’ai pas fait « comme ça » par ce que je n’arrivais pas à le faire « autrement ».


Je veux dire par la, que sur ton conseil grosMulet et celui de Niah, je continue à m’informer et à apprendre, je m’entraîne au tressage traditionnel (je ne sens d’ailleurs plus mes mains) et je me rends bien compte que ça va prendre du temps….pour le reste ce que vous voyez ici est jute un petit délire personnel, surtout sur les couleurs avec le métal et là je me suis fait plaisir….

Maintenant les ami:
Les BAFFES ET LES CRITIQUES s’il vous plaît et, surtout ne vous gênez pas.
Merci pour les futures réponses
Amicalement
VIC

PS : j’ai toutes les pièces d’origine je peux le « rhabiller » en tout temps.

grosMulet
07/02/2011, 15h30
Vic,

rien n'est absolument categorique dans ce que je dis. Je voudrais surtout eviter de t'ennuyer et de te brider dans quelque initiative que tu souhaites entreprendre. Au contraire, si je peux te 'montrer' certaines choses sous un angle different (celui de mon point de vue personnel) c'est peut-etre quelque chose qui pourrait potentiellement t'aider a un moment ou a un autre. l'etude du sabre est importante; indispensable pour tout ce qui a trait aux lames, essentielle pour ce qui a trait aux montures meme si pour ces dernieres les regles sont beaucoup moins strictes et laissent ainsi une plus grande part a l'expression de l'artisant.
Et si l'aventure de la forge te tente, tu pourrais bien t'y essayer, meme si l'investissement que cela demande est insondable.

En ce qui les arts martiaux ton experience avec le judo est regrettable... c'est un gros probleme d'arriver a faire comprendre ce qu'est l'art martial et pourquoi il differe fondamentalement de son homologue etiquete "sport de combat". Je peux tenter un resume maladroit selon ce que ma propre progression sur la Voie m'a revele jusqu'ici:
l'art martial est un moyen de maitriser l'esprit, et par la, de l'affranchir de toutes les reactions nefastes qu'il peut avoir. rapidement le seul moyen de progression dans l'art martial consiste a elever en meme temps que la maitrise du corps et de la technique celle de l'esprit. cela passe par l'acquisition d'une concentration a toute epreuve, d'une determination infaillible, d'une faculte a faire le vide dans son esprit. parvenir a dompter son esprit permet de se concentrer sur l'action pour approcher une realisation parfaite, permet de rendre l'esprit disponible pour l'observation, mais cela permet egalement de le faire taire quand il commence a s'affoler sous l'effet de la peur, de le juguler quand il bouillonne sous l'effet de la colere, de l'apaiser quand il se dechaine suite a une deception.... d'en garder un control rigoureux malgre les composantes emotionnelles jusqu'a arriver a ne plus etre troubler du tout par les emotions sans toutefois les nier (mizu no kokoro).
Ainsi la pratique de l'art martial et la maitrise de l'esprit vont de paire. la perfection n'est jamais atteinte mais la maitrise des techniques redoutables croit avec la capacite de discerner l'adversaire et d'eviter le conflit. plus on progresse sur la voie, plus on est serein... a la fois capable d'eviter les conflits et de se defendre efficacement s'il n'existe pas d'autre solution. c'est ici qu'il te faudra chercher la signification de ce qu'enseigne Musashi dans gorin no sho: "fais du vide ta voie et tu verras la voie dans le vide".
Tous les grands maitres ce sont toujours accordes sur le fait que "les plus grandes victoires sont l'absence de combat".
le fondateur du karate-do disait "le karate est fait pour ne pas servir" ainsi que "en karate il n'y a pas de premiere attaque" (dans le sens "on n'utilise pas le karate pour attaquer mais pour se defendre par une riposte garante de notre securite").
Quand Nyah te parle de la ceremonie de the, de la caligraphie, etc, il te parle en fait plus generalement du zen, qui vise plus ou moins les memes objectifs que l'art martial, mais emploie des moyens differents: mokuso, kufu et koan (ceremonie du the, caligraphie, etc sont tous des exemples de kufu).

je deplore que tout cet aspect psychologique et phylosophique soit exclu de l'enseignement de nombreux dojo, particulierement ceux dont la pratique s'oriente vers le "sport de combat". la competition, sportive soit-elle, fait ressortir les aspects les moins glorieux des esprits: agressivite, domination, egocentrisme...
de plus elle trahie souvent l'art martial dont elle est issue, les reglementations modifiants considerablement et confortablement les situations de combat; l'art martial perd ainsi beaucoup de sa portee et bien souvent le sportif de combat ne beneficie pas de la maitrise de sa discipline dans les autres aspects de sa vie.

le tir est un exercice que j'apprecie egalement beaucoup. il s'apparente au kyudo, la concentration et la maitrise sont essentielles pour reussir son tir.
sensei Yahara est par exemple un excelent tireur.
l'aspect artisanal est tout a fait exclu et le coup de revient si astronomique qu'on ne peut pas s'y consacrer souvent mais j'avoue que la technologie a produit quelques merveilles. je n'ai jamais eu l'occasion d'utiliser autre chose que le sig stgw 1957 et le witterby (.300M) mais j'adorerais faire du TLD avec un Erma SR100 en .338LM ou avec un AS .50 (avec une preference pour le lapua).
l'aspect "strategie de la guerre moderne", bien que j'en comprenne l'utilite m'interesse en revanche moins.

bonne continuation.

VIC
08/02/2011, 10h47
Et bien, au moins tu prends la peine de répondre complètement. C'est un plaisir de te lire et je t'en remercie.
Je crois qu'il y a mal entendu entre nous trois:
1/
Ni toi ni Niah ne me bridez où ne me découragez et votre point de vue m'intéresse, sinon je ne correspondrai pas et ne me serai pas inscrit sur ce forum :

Votre point de vue est ce dont j'ai besoin, pas pour être approuvé mais critiqué, je suis persuadé, d'expérience, que seule la critique est constructive. Je pense que l'approbation est souvent dangereuse et surtout un oreiller de paresse, car si tout est parfait, pourquoi continuer à chercher, à s'entraîner, etc....

Donc ne te biles pas, j'ai ici, ce que je cherche.......Merci pour ça.

2/
La forge (de lames), ne m'intéresse pas (excepté ce que je peux en lire pour info et culture), mais en aucun cas pour pratiquer : Je n'en ai pas les moyens ni pécuniers, ni philosophiques, ni physiques.
Marteler la petite Tsuba de mon poste précédent se paye par 2 à trois jours de main droite inutilisable : les hernies discales aux cervicales ne te lâchent jamais, et ne pardonnent rien.

A côté de ça, tout de même, quand on sait qu'il faut une vie entière pour appréhender et comprendre ce type d'art, et encore, qu'il faut sans cesses remettre l'ouvrage sur le métier, qui serais-je pour avoir ce genre d'idée.

Et puis je préfère, pour les lames, "chasser" et rechercher ce que d'autres font (dans la mesure de mes moyens, ce qui me permet d'admirer leur travail.

C'est là que ce que tu essaye de m'enseigner me sera utile.

Pour le reste, je travaille quand même et par moments je devrai m'absenter et laisser tout ça de côté. C'est un plaisir et non une profession ou un moyen de faire du fric. Apprendre et expérimenter me délasse et me lave la tête...mais je te jure que je travaille à côté...:D

Donc si je ne forge pas ce n'est pas par ce que vous me "bridez" : je n'en ai jamais eu l'intention.

3/
Tout comme toi, je déplore le côté "agressif" de l'idée "sports de combat", la mode des "cages", je me rappelle l'arrivée du Karaté "full contact", et de la mentalité "compétition a 100%".

Je déplore tous ces gens qui ont envahis les dojos pour "apprendre à se battre", des stages a "certificats", etc etc...
Effectivement cela n'a rien à voir avec ce que nous enseignait notre club et rien à voir avec ce qui se passe maintenant.

Pour ce qui est de mon expérience Judo, il n'y a rien a regretter, personne ne peut se battre contre son physique, mon père n'avait pas choisi la "bonne pratique" quand il m'y a inscrit: pour lui il s'agissait d'améliorer ma santé et de me donner une meilleure stature en même temps qu'un bon esprit.

Pour l'esprit ce fut excellent et j'ai adoré, sinon je n'aurai pas pu pratiquer tout ce temps, mais pour mon physique ce fut assez ravageur, excepté pour l'endurance et l'acceptation de la douleur.

Cet enseignement (ne jamais renoncer est surtout ce que j'en ai retenu) m'a bien servi dans diverse aventure, plus tard, et j'en suis reconnaissant. J'en ai tiré bien d'autres choses en dehors du refus de renoncer, même si il est probable que je n'ais pas tout compris (quand je pratiquais) quand je lis ton post.


Je pense que pour arriver à cet état philosophique, il faut avant tout le comprendre, pratiquer, se concentrer sur ce but et en avoir le temps.
J'ai pris d'autres voies, mais je n'ai jamais considéré le judo comme une voie "sportive" "défense" ou agressive.
Seulement comme un lieu d'effort, de dépassement de soi-même et d'apprentissage de l'humilité. De même, de camaraderie et d'échange, mais malheureusement ? je n'ai jamais eu ni réeussi à comprendre la "mystique" de ces sports, je dois être trop "occidental". Ceci exposé j'admire ce côté oriental et ayant travaillé plus de 15 ans en Asie j'ai dû m'adapter tout de même un peu (Laos, Cambodge, Viet-Nam, Thailande).

Voilà,
pour être clair j'ai 53 ans, je suis de passage dans cette vie et en ai fait déjà un bon bout de chemin. J'ai bien usé la chandelle et si je regarde derrière moi, finalement je suis un "surfeur".

Je crois avoir compris qu'on ne dirige rien, qu'hier est trop tard et demain trop tôt, que nous ne maîtriserons pas nôtre existence.
Que les plans ne résistent jamais à la réalité. Il y a longtemps que j'ai accepté ça et je me contente d'avoir des projets, tout en sachant que ce ne sont que des projets et je fais de mon mieux pour les réaliser.


Je surfe en essayant de me tenir debout et en attendant la fin, sans avoir trop de choses à me reprocher le jour venu. C'est satisfaisant et beaucoup moins angoissant que de courir derrière des chimères.

Je n'ai jamais aimé les "grades", les galons, les "ceintures", etc.etc. Il m'a toujours semblé qu'ils étaient destinés à se rassurer : je suis ceci, je suis cela...Je pense que c'est très grave de ne pas savoir qui on est, car si tu ne le sais pas qui le sait ? Ce sont juste des colifichets et une façon de se rassurer sois même et ne pas en avoir besoin est une façon d'être libre.

LE TIR,
oui, je vois que tu connais, ( .338Lm où .50 ) ceux qui ne connaissent pas diraient 338mm ou 50mm...:rolleyes::rolleyes::rolleyes:

Je tire depuis l'âge de 14 ans ça a toujours été mon truc, j'ai fait du Bench Rest, du match UIT 3 position 300m, du petit calibre UIT 50m, et du TLD que j'enseigne.

Côté PA j’ai fait 15 ans d’IPSC et enseignait également.


Actuellement j'enseigne le TLD avec du "petit" calibre: 7.5x55 Schmidt Rubin (équivalent US: le 30.06), entre 800 et 1200m.

De 1200 à 1800 je préfère le .338 au 50. Le .338 est intrinsèquement plus précis et a un excellent coefficient balistique, l'arme est moins lourde dans le terrain, bref c'est plus "fin".
Et puis le .50 c'est de l'anti-matériel non ?:-D:-D:-D.......

Nous avons à l'essai également du 408 Cheitac, et là évidemment c'est infiniment supérieur au .50 mais pour le moment, comme la mun n'est pas dans les "standards" OTAN, il y en a très peu sur les théâtres d'opérations, sans compter que les PEI n’existent pas dans ce calibre.:evil:

En tout cas, si tu désires essayer où venir tirer une fois avec nous, notre groupe loue des terrains militaires à la Confédération Suisse, pour s'entraîner. C'est toujours les vendredis et ceci 2x par mois toute l’année, plus des stages, mais ceci est une autre affaire.

Tu es le bien venu il suffit de m'avertir à l'avance (deux semaines) et je te ferai inviter.
Armes et mun gratuite, une journée entière, tu n'auras rien a débourser et je peux te loger à Genève.

Voilà, alors, encore une fois, je ne suis pas découragé, j'apprécie votre aide et j'essaye de freiner un peu mon enthousiasme
Bien amicalement
VIC

PS : pas de critique sur mon « bricolage » du post précédent ?:evil:;)

grosMulet
09/02/2011, 16h51
Vic,

Ta realisation est somptueuse. bien que les motifs de la tsuba, du fuchi et du kashira ne representent rien de concret, ces elements semblent bien meilleurs que les originaux, au moins du point de vue robustesse et materiaux. le traitement du relief et le polissage de la tsuba sont une vraie reussite, l'aspect obtenu est original et soigne, j'aime beaucoup. le kashira aurait etre orne de shitodome, meme si ce ne sont pas des element indispensables.
concernant les aspects que je trouve "discutables" il y a majoritairement le tsuka-maki, minoritairement l'absence de symbolique des motifs de la nouvelle koshirae.
je dis "discutable" car ce sont des choix valables.
ce type de tsuka-maki existe mais presente des caracteristiques moins interessantes que l'hineri-maki:
-l'absence de plis/torsion du ito amoindri la prise en main par suppression du relief.
-le same sous-jacent n'est plus du tout visible (mais ici ca n'amoindri que l'esthetique) mais surtout il n'entre plus dans la qualite de prise en main du sabre:
le same presente des qualites d'extreme adherence qui ameliore notablement la prise en main du sabre (en plus d'assurer un bon maintient du ito).
-le tsuka-maki n'est plus auto-bloquant: l'hineri-maki, lorsqu'il est sectionne au cours d'un combat presente l'enorme avantage de ne pas se defaire sur toute la longueur mais sur une portion tres courte de la tsuka (entre les 2 torsions ou le ito sectionne passe 'dessous').

considerant un combattant qui aurait la mesaventure d'encaisser un coup de sabre au niveau de la tsuka, le tsuka-maki que tu as choisis l'exposerait aux inconvenients suivants:
-absence de relief + same inaccessible: une fois totalement imbibe du sang de sa blessure aux doigts, la tsuka devient glissante.
-la prise en main est encore amoindri par le ito qui se detend totalement et sur toute la longueur de la tsuka (sans forcement quitter totalement la tsuka).

je remarque aussi un beau travail de polissage differentiel sur le habaki qui le met bien valeur par rapport a son aspect original.


ce que je disais des arts martiaux japonais, c'est que la pratique apporte des benefices colossaux quand ils sont pratiques integralement, c'est a dire en s'efforcant de progresser dans les 3 domaines esprit (shin) technique (gi) corps (tai). et ces benefices s'etendent naturellement a tout les autres domaines, principalement grace a la progression de l'esprit (qui intervient partout). bien que le judo se prete moins bien que d'autres discipline a cette progression sur la Voie (principalement parce qu'il s'agit de jujitsu auquel on a ote des aspects martiaux et rajoute des aspects sportifs), il est impossible de progresser sans que ce soit dans les 3 domaines, et bien souvent c'est de la progression de la maitrise de son esprit que la limitation interviendra. mais il n'est jamais question de mystique, et ceux qui pretendent des projections d'energie vitale & co sont simplement des charlatans qui font du spectacle.
l'apport de la maitrise de l'esprit peut s'expliquer assez simplement en termes aisement comprehensibles pour la culture occidentale:
les expressions occidentales "ceder a la panique", "tetaniser par la peur", "etre trouble", "etre confus", traduisent toutes des etats mentaux de deconcentration, ou de dysfonctionnement ou l'esprit echoue a garder un fonctionnement coherent et efficace... s'ensuit decisions inappropriees a mauvaises, avec consequences qu'on peut imaginer allant de "ouf ca a failli" a "catastrophe cataclysmique".
au dela de la progression physique, la maitrise technique ne peut progresser qu'en passant par l'aptitude a atteindre et conserver une concentration inebranlable.
et le chemin d'acces le plus simple vers cette aptitude est l'evacuation systematique de tous parasite. l'esprit reste receptif a l'action en cours, disponible pour reagir efficacement.
En dehors de la pratique martiale cette approche est toujours tout aussi valable et profite ainsi a tous les domaines. rien de mystique, mais c'est vrai que cette approche des choses transforme relativement profondement les individus qui progressent sur la Voie.
le zen, lui emploie d'autres moyens pour atteindre des buts similaires, et comme disait Nyah, les samourais ayant saisis ces benefices employaient les moyens du zen en parallele de ceux des arts martiaux pour progresser plus rapidement.
ce que tu dis des grades, ceintures et tout signes ostentoires est vrai, quand ces marques ne servent qu'a flatter l'ego de celui qui les arbore, elles sont inutiles et moins encore.

concernant le tir je n'ai pratique qu'en amateur et jamais concouru, j'ai juste tirer regulierement avec mon pere.
les .408 chey tac et autres .416 barett doivent effectivement avoir des performances extremes.
ton invitation est sympathique et tres interessante, je n'hesiterais pas a te contacter si je peux me liberer.

amicalement

jeancharles
10/02/2011, 08h47
moi je constate que la tsuba est bien plus agréable a l'oeil que la même sortie d'usine. Ce genre de travail de martelage au burin existe d'ailleurs, on voit des objets traité comme cela. pour ma part, je trouve le travail d'incrustation un peu "brute" mais je comprend bien l'aspect essai et découverte.
même si les goûts et couleurs sont très suggestif, perso j'aurais laissé tombé l'incrustation de la tsuba (en tout cas cette version) et j'aurais essayé de travailler le fushi kashira dans le même thème. (martelage).

moins fan du tsuka maki aussi mais faut bien commencer :)

j'ai une question! sur ce genre de tsuba industrielle, en général la "patine" est juste une vulgaire peinture. (moche).
comment as tu obtenu la patine finale après tes multiples chauffes et ponçage?

VIC
10/02/2011, 10h25
Bonjour Jean Charles,
entre les lignes pour ne rien oublier:


moi je constate que la tsuba est bien plus agréable a l'oeil que la même sortie d'usine. Ce genre de travail de martelage au burin existe d'ailleurs,

Oui, j'ai respecté le conseil de grosMulet et j'ai été me ballader sur le net. Je n'ai rien inventé, j'ai vu ce travail de matelage (un peu différent) et j'ai décidé que ce serait un bon début, ne sachant si mon dos allait résiter au travail du marteau. Ca a été aussi l'occasion de fabriquer et de tremper le burin pour le faire : donc double bénéfice : un outil de plus et un résultat pas trop mal.

on voit des objets traité comme cela. pour ma part, je trouve le travail d'incrustation un peu "brute" mais je comprend bien l'aspect essai et découverte.

Oui, en fait je n'ai pas incrusté, pas vraiment, j'ai préparé un "logement" pour une goutte de mon petit mélange doré,l'ai positionné et fondu. L'idée au début étais d'obtenir de l'acier bleu, des reflets rouge avec le cuivre figurant une mer sale et agitée avec trois petites îles dorées dans les vagues.....Raté...ça ressemble plus à un feu d'artifice vu de dessus...;)...Mais bon, j'avais surtout envie d'un aspect multi color et de travailler le polissage et les couleurs.

même si les goûts et couleurs sont très suggestif, perso j'aurais laissé tombé l'incrustation de la tsuba (en tout cas cette version) et j'aurais essayé de travailler le fushi kashira dans le même thème. (martelage).

Oui, j'en ai en réserve, brut, ces trois pièces. Je vais essayer pour le prochain travail de trouver un motif et de tout travailler des la même façon, tu as parfaitement raison.

moins fan du tsuka maki aussi mais faut bien commencer :)

Euh, ça c'est sûr : j'ai fait cela par ce que j'avais envie de voir la "ligne" de la pointe au pommeau , ininterrompue, pour me faire une idée de ce que ça pourrait avoir l'air. A côté de ça, j'avais envie d'un "petit noeud final" le plus plat possible.
En dernier lieu, comme je n'ai que du Tsuka Ito de très mauvaise qualité : 50/50 synthétique et coton.....que j'ai des différences d'épaisseur et de tissage, de plus de 0.5mm tendu et des noeuds de tissage ratés par les machines, que je devais dissimuler, je n'ai pas voulu trop me prendre la tête pour ce premier essais.
Je voulais surtout faire ressortir la Tsuka.

j'ai une question! sur ce genre de tsuba industrielle, en général la "patine" est juste une vulgaire peinture. (moche).
comment as tu obtenu la patine finale après tes multiples chauffes et ponçage?

Alors, non, celle ci c'est de l'acier argent (j'ai vérifié), découpé au laser, ensuite ils ont plaqué cet acier au cuivre pas electrolise, puis ils ont bruni (noirci chimiquement le cuivre....C'est très moche, un peux mieux que la peinture, très fragile, le moindre coup et tu vois le cuivre sous le brunissage.
Prix de la pièce brut en acier 37 euros.

J'ai tout enlevé à la main et à la toile d'emeri avant de marteler.
Ensuite, la patine finale je l'ai obtenue par polissage après avoir fondu les autres métaux dessus après martelage. Polissage chauffe, polissage chauffe, jusqu'à ce que ça donne ce que je voulais.
L'acier chauffé donne toutes les gammes de jaune au bleu selon la température, le truc c'est de s'arrêter au bon moment, de chauffer ici et pas là, de bien polir, de tremper dans l'huile un endroit et pas l'autre...bref essayer jusqu'à obtention de ce que tu veux.

J'espère avoir été à peu près précis : franchement c'est à la portée de n'importe qui. Ce qui serait plus difficile serait d'obtenir un dessin de cette façon, c'est faisable : voir ce qu'on appelle je "jaspage" sur des armes de poing par exemple les carcasses de Colt frontiers de la conquête de l'ouest....

Bien amicalement
VIC