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Afficher la version complète : Divers Le Japon, le monde du tout-à-l'envers



Catinus
02/04/2010, 19h12
En 1585, le R.P. portugais Luis Frois écrivit un traité sur les contradictions et différences de mœurs entre Européens et Japonais. Il avait remarqué que le Japon était « un monde du tout à l’envers « et développé l’idée que « les Japonais font beaucoup de choses de façon exactement contraire à ce que les Européens jugent naturel et convenable « .
Environ 700 remarques constituent cet ouvrage. Après en avoir fait un premier tri des plus étonnantes ou des plus drôles ( environ 70 ), en voici une vingtaine, in fine, toutes bien subjectives donc.
- Chez nous, il est sale de mâcher à grand bruit et de laper le vin ; les Japonais tiennent ses manières pour raffinées.
- Chez nous, quand nous cueillons une rose ou un œillet richement parfumé, nous le sentons d’abord, et ensuite nous le regardons ; les Japonais, au contraire, ne tiennent aucun compte de l’odeur et ne se délectent que de la vue.
- Chez nous, la musique chorale est sonore et douce ; celle du Japon, comme tous s’égosillent d’une seule voix, est la plus horrible que l’on puisse entendre.
- Nous montrons notre émotion lors de la perte de nos biens ou de l’incendie de notre maison ; les Japonais semblent considérer tout cela avec beaucoup de légèreté.
- Chez nous il n’y a pas de crucifixion ; au Japon, c’est un châtiment très courant.
- Chez nous, hommes, femmes et enfants ont peur de la nuit ; au Japon, au contraire, ni les grands ni les petits n’en ont la moindre crainte.
- Nous mettons l’honneur dans les substantifs ; les Japonais dans les verbes.
- Chez nous, il est d’usage de s’embrasser lors des adieux ou quand quelqu’un arrive de loin ; les Japonais ne connaissent pas cette coutume, et rient quand ils nous voient faire ainsi.
- Chez nous, lorsqu’ils parlent debout, les hommes se tiennent droits, un pied devant l’autre ; au Japon, s’ils sont deux, l’inférieur doit garder les pieds joints, les mains croisés à la ceinture, le corps penché en avant, et selon ce que dit l’autre, faire des minauderies à la manière des Européennes.
- Nous nettoyons les narines avec le pouce ou l’index ; eux, qui les ont très étroites, le font avec le petit doigt.
- Nous succombons souvent à la colère et ne dominons que rarement notre impatience ; eux, de manière étrange, restent toujours en cela très modérés et réservés.
- Nous tenons la promenade pour agréable, saine et récréative ; les Japonais n’en font jamais, et s’étonnent fort devant nous de ce qu’ils croient être un travail ou une pénitence.
- Chez nous, les gens se lavent le corps en se cachant ; au Japon, hommes, femmes et bonzes le font dans les bains publics, ou la nuit devant leur porte.
- Celles d’Europe font tout pour avoir des cheveux blonds, et s’en honorent ; les femmes japonaises les ont en horreur, et œuvrent tant qu’elles peuvent la noircir.
- Chez nous, les prénoms des femmes sont empruntés aux saintes ; ceux des Japonaises sont : marmite, grue, tortue d’eau, espadrille, thé, roseau, etc.
- Ceux d’Europe ( enfants ) sont élevés avec beaucoup de câlins et de douceur, de la bonne nourriture et de bons vêtements ; ceux du Japon sont à moitié nus et presque privés de tendresse et d’attentions.
- Chez nous, les hommes entrent en religion pour faire pénitence et pour leur salut ; les bonzes le font pour échapper au travail et vivre en repos parmi les plaisirs.
- Nous avons foi en la gloire ou le châtiment à venir, et croyons en l’immortalité de l’âme ; les bonzes zen nient tout cela, et disent qu’il n’y a rien d’autre que la naissance et la mort.
- Nous considérons comme renégat et apostat celui qui renie sa croyance ; au Japon, il n’est nullement infamant de changer de secte autant de fois qu’on veut.

Extraits de « Européens et Japonais « du R.P. Luis Frois , éditions Chandeigne, isbn : 978-2-915540-54-3, prix conseillé 9,50 euros

skydiver
02/04/2010, 22h56
Chez nous les soldats sortent leurs armes pour saluer en l'honneur de leurs supérieurs ce qui est tout le contraire du Japon où dégainer un sabre en présence d'un seigneur peut conduire à la mort.