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Afficher la version complète : Débat Quelques jours en France



ToyamaNoKinsan
24/07/2004, 20h50
Il est desormais bien vu de dire qu'il est enrichissant d'habiter a l'etranger. Cela est meme tellement bien vu que nos dirigeants nationaux n'ont pas assez de mots pour y inciter la jeunesse francaise... quand ce n'est pas pour deplorer la fuite des cerveaux. Messieurs les politiciens s'il vous plait, mettez-vous d'accord et surtout ne vous melez pas de dire aux autres de faire ce que vous n'avez pas eu le cran de faire vous-meme !

Bref, partir habiter a l'etranger est une decision lourde de consequence, on ne le rappellera jamais assez, mais ce n'est pas tout l'objet de mon propos d'aujourd'hui. Je voudrais en effet aborder le probleme du choc, non de l'installation, mais du retour episodique en France.
En effet, partir resider au Japon pour un an ou sans limite en tete est fort different, les repercutions psychologiques sont loins d'etre egales bien qu'on voie parfois des expatries pourtant beneficiaires de bons emplois, craquer de la tete apres quelques mois seulement.

Il n'empeche que partir "pour au moins trois an" entraine une tension particuliere, car des lors, il est primordial de trouver sa place dans la societe japonaise, ce qui n'est pas necessairement le cas pour ce qui est d'un sejour court (on voyage beaucoup, economise peu, et reste parfois en contact etroit avec la communaute francaise, etc.). Les frictions de culture se font plus sensibles, les desaccords intellectuels plus cuisants... et les petites habitudes attachees a sa vie francaise s'estompent pour faire de la place aux nouvelles venues.

Prenons l'exemple tout bete du metro. De retour en France il arrive que l'on soit stresse de n'avoir pu acheter un ticket de metro pour un parcours plus long que celui couvert par sa carte orange, on sue litteralement a la seule pensee que l'on puisse se faire attraper par un controleur. Au Japon, rien de tout cela puisqu'on peut ajuster le prix du trajet en fin de parcours. Autre chose: la vitesse de validation des portes automatiques japonaises est bien superieure a celle des portes automatiques francaises. Attention donc aux accidents pour qui se deshabituerait des machines du metro parisien...
Voila des petites choses vraiment betes mais qui peuvent vous faire toucher du doigt a quel point et avec quelle vitesse on peut perdre des habitudes que l'on croyait a tord, ancrees pour toujours.

Outre les pertes d'habitudes francaises, il y a le choc meme du retour au pays pour les premieres vacances, surtout si vous etes restes hors de France plus d'un an.

Un ami me raconte un jour, qu'arrive a l'aeroport Roissy-Charles-de-Gaule, une envie soudaine de pain au chocolat le tenaille, il lui en faut un tout de suite comme pris d'une envie de femme enceinte. Il se rend donc a la patisserie des lieux et commande "sa chocolatine". On la lui emballe et on annonce le prix (alors, en francs): 8 fr. L'ami tend un billet de 50fr. (1000 petits yens) n'ayant rien d'autre au sortir de l'avion, et la, bien entendu, il a droit a une reflexion aigrie et insolente: vous n'avez rien de plus gros !
L'ami m'a dit qu'a ce moment precis, il venait de realiser qu'il etait bien en France.

Un cas m'ayant touche maintenant.
J'arrive en France tres tot le matin, et tout de suite, je demande a mes parents venus me chercher a l'aeroport, de me deposer a Montparnasse. La journee promet d'etre ensoleillee, et comme je n'ai pas beaucoup de jours de vacances, je decide de ne pas perdre une occasion de me promener tranquillement. Je descends la rue de Rennes puis je bifurque en direction du parc du Luxembourg. A mi-chemin, tout le monde est arrete par des policiers qui ont ordre de neutraliser la rue principale pour laisser passer les voitures de ces messieurs du Senat. Leur route est degagee, mais pourquoi n'a-t-on pas le droit de traverser les rues adjacentes? Mystere de la logique policiere. Apres avoir assez attendu que la moindre voiture passe, je le fais savoir a la fliquette qui m'interdit de traverser ma rue, vide et neutralisee. L'agent du maintient de l'Ordre (!!?) me repond sur un ton impertinent qui appelle de ma part une replique sans appel. Les autres passants qui trouvaient aussi un peu gros qu'on les empeche de poursuivre leur route bien qu'elle ne coupe pas le parcours du convoi officiel, commencent a me soutenir. Finalement, j'estime que j'en ai deja assez supporte, et je traverse. La policiere essaye de s'y opposer, mais deja plusieurs parisiens m'emboitent le pas, la liberte est recouvree pour quelques dizaines de metres... Mais pas pour longtemps donc car j'arrive aux abords de ce satane Senat, et a peine ai-je pose un pied sur le trottoir qui longe le Jardin du Luxembourg, que j'entends une voix m'interpeler. Je me retourne sans penser que c'est a moi que s'adresse cette invective cavaliere, et je decouvre plusieurs agents des forces de l'Ordre dont l'un me signifie que je ne peux pas marcher sur ce trottoir et que je dois emprunter celui qui se trouve derriere lui: en plein travaux, sale et defonce, et surtout bouillonnant d'une canalisation largement ouverte. Je demande une explication sur le ton, je l'avoue, du type qui commence a sentir la moutarde lui monter au nez (wasabi hana ni kuru) et on me fait comprendre que le trottoir propre est interdit le temps que les senateurs aient fini de passer, et que de toute facon il n'y a pas a chipoter les ordres. Apres une apres discussion, je lui fais savoir que les citoyens ne sont pas la pour obeir a des ordres ineptes et s'entendre parler comme a des suspects, sur quoi l'officier (il avait bien des galons) me dit de guerre lasse qu'il n'est pas la pour discuter avec moi, ce a quoi je retorque qu'il en serait bien incapable et je decide de prendre un chemin qui lui passe sous le pif, mais certainement pas celui qu'il m'indique du doigt.
Apres tant de desobligeance a l'egard du simple citoyen, et de deux experiences policieres agacantes en l'espace de 60 metres, a peine sorti de l'avion, j'ai moi aussi, enfin realise que j'etais de retour en France.


Avez-vous vous-meme ete victimes de ces petites contrarietes que l'on ressent O! combien plus vivement apres plusieurs mois passes au Japon ? Un vendeur insolent ? Un "gros billet" que l'on accepte de vous au magasin apres vous avoir devisage comme un truant devant toute la clientele ? Des infractions au code de la route liees au fait que vous n'avez plus l'habitude de rouler a droite ? Un panne du dimanche et pas de magasin ouvert ? Un distributeur automatique de billet qui refuse de vous donner plus de 150 euros alors qu'au Japon, vous auriez pu retirer 300.000 yens si ca vous chantait ? Une soif en plein soleil et pas un distributeur de boisson a l'horizon ? De grosses fautes d'accords grammaticaux ou une difficulte a comprendre ce que vous dit votre interlocuteur comme s'il parlait a 287km/h ?

Racontez-nous votre experience, qu'elle ne soit pas perdue pour ceux qui sont en train de preparer leur autre vie, au Japon.

skydiver
24/07/2004, 22h55
Les petites contrariétés au quotidien dont parle le dernier chapitre de ton post je les rencontre tous les mois,à chaque retour du Japon. Et pourtant je n'y vais que pour de courts séjours; jamais plus de 3 semaines. Alors je peux imaginer ce que tu expliques fort bien.
Et les autres alors?

erwan
25/07/2004, 04h44
Moi aussi, je remarque ca a chaque fois que je rentre en France. Genre il est 22h, on se rend compte qu'il manque quelque chose pour le petit dejeuner, "il est ou le combini ?"

Et pour les commerce francais, meme si on ne paye pas avec un gros billet, pas un sourire pas bonjour, rien... "Excusez-moi, je vous derange ? Vous preferez que j'aille faire mes courses ailleurs ?"

Mais je ne pense pas que ce soit vraiment "perdre les habitudes", mais simplement on sait qu'il y a autre chose... Et on est toujours beaucoup plus critique face a son propre pays qu'a un autre. Generalement quand je discute avec des japonais qui ont vecu en France, ils peuvent supporter les petits tracas francais mais critiquent tres violement les defauts du Japon.

pierrekun
25/07/2004, 19h34
On note surtout qu'il s'agit ici d'une des malheureuses et néanmoins trop nombreuses mauvaises expériences propre à la vie parisienne.

S'il vous plait, ne faites pas une fois de plus ce raccourcis intellectuel qui consiste à réduire la France à sa capitale.

Dieu merci, en "province" (O comme je déteste ce terme qui remonte à avant 1789 et qui sous-entendait qu'hors de Paris, il n'y a que "paysans" et désert culturel !!), les gens savent encore se parler sans s'agresser à tout bout de champ (même s'il y a des c*** partout).

Donc pas de généralités, merci bien.

Sly
25/07/2004, 19h59
Bon, y'a pas que Paris, y'a aussi la Province, oui, mais arrêtons de dire qu'à Paris on se parle mal, etc...c'est partout pareil. (je suis un "provincial" qui vit à Paris et je me sens pas agressé à tout bout de champs)

Conernant les commerçants c'est simple : moi, acheteur, je dis bonjour, merci, au revoir, bonne journée. Parfois, en face, le commerçant "réagit". l y a des exceptions, mais je pense dominer au moins 80% des commerçant de la région parisienne pour ce qui est des qualités d'accueil, de politesse et de service.
En bref : les commerçants parisiens dans leur majorité sont des incapables malpolis.

kyo
25/07/2004, 20h05
On a toujours tendance à dire que l'herbe est plus verte dans le pré d'à côté. Je pense moi aussi que cela est du aux aléats de la vie parisienne, cependant, on peut parfaitement comparer de capitale à capitale, Paris à Tokyo et la ya pas photo....

ToyamaNoKinsan
25/07/2004, 22h28
Pierre Kun a ecrit:

Donc pas de généralités
Personne ne parle de "generalites", ce qui n'empeche pas de voir clair dans les frequences. Ce que je constate deux fois par an quand je rentre en France depuis des annees, je n'en ai pas ete temoin une seule fois depuis que j'habite au Japon. Et pourtant la population japonaise etant plus du double de la population francaise, on devrait "mecaniquement" retrouver au Japon deux fois plus de cretins et de malpolis qu'en France... Mais il est vrai qu'il ne faut pas negliger le fait qu'au Japon, les impertinents sont peut-etre a rechercher parmi la population ninja, ce qui expliquerait qu'on ne puisse pas aisement lui mettre la main dessus...

Pierre Kun a ecrit encore:

S'il vous plait, ne faites pas une fois de plus ce raccourcis intellectuel qui consiste à réduire la France à sa capitale.
Il est certain que le stress parisien est propice au developpement des attitudes defensives, voire agressives, mais j'ai aussi eu a relever des attitudes insolentes ou nonchalantes a Lyon et Bordeaux. Ni a Tokyo (qui est pourtant plus etendue que Paris et pas moins pleine), ni a Osaka, ni a Kyoto, ni a Sendai, ni a Chiba, ni a Tottori enfin bref nulle part je n'ai retrouve un tel mepris du citoyen et du consommateur, qu'en France. Depuis quelques annees, la tendance semble heureusement a l'amelioration dans notre pays, peut-etre est-ce du a une prise de conscience ou tout simplement a l'arrivee sur le marche du travail de nouvelles generations...

Il n'empeche que dire que Paris n'est pas "La France" est une verite d'ordre geographique indeniable, mais pour beaucoup de japonais qui n'ont que quelques jours de conges payes par an, la France se resume tres souvent a Paris. Je connais plusieurs japonais qui sont alles pres de dix fois en France, et c'etait dix fois Paris.

Sly a ecrit:

Concernant les commerçants c'est simple : moi, acheteur, je dis bonjour, merci, au revoir, bonne journée.
Et c'est vrai que rien que ca, c'est deja quelque-chose qui semble s'etre perdu en France. Au Japon, le simple fait de passer dans les rayons d'un magasin declenchent des "Bienvenus" dont la sincerite semble a demontrer mais qui ne gachent rien a rien. A la caisse, pas de regard narquois ou en coin, bienvenu, comment payez-vous, merci et a bientot sans autre commentaire. Il y a quelques mois, j'etais a Paris et je passe acheter un pull dans un magasin du quartier de l'Opera. Le caissier me demande: comment vous payez, M'sieur?
Moi: en especes.
Lui: y'a pas d'soucis...
Je l'esperais bien, qu'il n'y avait "pas d'soucis"... Les vendeurs et les serveurs de restaurants gagneraient beaucoup (et economiserait de la salive) a cesser de commenter les faits et gestes de leur clientele.

Dernier fait revelateur: l'annee derniere, je me rends au Musee Carnavalet qui est l'un des plus beaux de Paris, helas trop souvent meconnu des japonais qui s'en tiennent a leur eternel tryptique Orsay-Louvre-Orangerie. Bref, je passe le "control" et arrive presque au niveau de la consigne. La, je m'arrete pour demander un renseignement a un monsieur, employe du musee. Je lui dis bonjour en francais, il me repond en anglais. Puis il commence a me demander si j'ai besoin d'aide. Je lui reponds que je parle francais. Il bafouille, un peu trouble et me dit qu'il avait eu l'impression que j'etais etranger. Sur quoi a-t-il tire une telle conclusion, attendu que je parle ma langue sans accent ? N'empeche, l'employe du musee me donne le renseignement voulu, un peu destabilise, et me dit meme au revoir en anglais... N'a-t-on a ce point plus l'habitude de se voir salue et remercie sans autre commentaire ni ironie dans l'oeil ? A moins que ce soit le signe que je ressemble a Robert Redford...

P.S: personnellement, j'aime le mot "province" quoiqu'on en pense, et je le trouve a la fois plus poetique et plus correct que le barbarisme "en region", comme si Paris et ses environs n'etait pas elle meme une region... Mais il est vrai que le jour ou on a lance le "technicien de surface", on a pour ainsi dire ouvert la boite de Pandore.

icebreak
26/07/2004, 01h34
Jamais eu de probleme. Quand je reviens a marseille j'ai l'impression que tout le monde est agressif mais apres deux semaines ça s'estompe.
Et a Paris tout le monde est chaleureux et je suis souvent ravi de rentrer a la maison, je me promene dans Paris et je n'arrête pas de mater la taille des immeubles comme ils sotn beau.

A marseille c'est le sourire du sud, les discutions sur n'importe quoi.
Bon bien sur, le taxi il est chers et il y a des petites cotnrariétés mais dans l'ensemble chaque retour est un bonheur.

Beaucoup sont partis au japon avec l'idée que la france c'est pas bien et nul etc... Il faut savoir partir ailleurs tout en aimant son pays. Et faire le deuil des idées reçus.......

Par contre des que je trouve un grévistes en france, je le supprime avec une barre en fer....saleté de grêve !

math-g
26/07/2004, 08h58
Est-ce qu'un séjour au japon fait oublier à ce point que les Français sont des latins? c'est probable :-)


j'ai aussi eu a relever des attitudes insolentes ou nonchalantes a Lyon et Bordeaux.
Je me permettrai de préciser que même en pleine campagne cela arrive, et que mon épicier, à en plein centre de Lyon, est charmant et plus poli qu'un japonais (et surtout plus bavard :wink: )...
Je pense que ce ne sont que des points de détails, des petites habitudes de vie...

Une chose qui m'avait marqué à Roissy après un an de Japon: le choc visuel de ne plus voir que des japonais, mais surtout le bruit. Je m'explique: au japon on peut"couper" l'environnement sonore, ne pas comprendre ou faire l'effort de comprendre tout le monde parlant en japonais. Alors qu'à Roissy, toutes les bribes de conversation venaient m'agresser l'oreille, étant en français... Une surprise, et surtout une grosse fatigue :!:

christian
26/07/2004, 12h46
Les réactions présentées me semblent être ce que j'appelle le "décalage culturel":
en vivant à l'étranger, il se produit une distanciation, une idéalisation de son pays d'origine (on se souvient de l'odeur du pain au chocolat qui nous manque, etc...) et on en vient presque à en oublier ses défauts.
Alors on compare au pays d'où l'on vient (en l'occurence le japon) et bien... "c'est mieux làs bas!" Mais bien sûr puisque les qualités et défauts de chaques pays sont différents...

Mais pensez à ceci:
- tokyo me semble bien plus bruyant qu'à paris
- quand on est bousculé, en général les gens s'excusent à Paris. A tokyo, pas vraiment.
- le métro japonais est zoné, alors on peut toujours changer son parcour et payer plus. Je trouve cela très embêtant. A paris dans le métro, un ticket et hop, on peut aller où on veut.
-l'avantage des cartes oranges...
(...)
A l'encontre il est vrai que le japon présente des avantages indéniables.

Je crois qu'il est plus sain pour ceux qui partent à l'étranger pour une certaine durée de garder cela à l'esprit et de relativiser. Votre pays n'est pas plus mauvais qu'un autre mais il est différent.
D'autre part il faut savoir que lors du retour le décalage culturel ne disparaitra pas en un jour. Il faudra du temps pour se réadapter.

wakataka
26/07/2004, 15h06
Les réactions présentées me semblent être ce que j'appelle le "décalage culturel.

tout à fait d'accord


Je crois qu'il est plus sain pour ceux qui partent à l'étranger pour une certaine durée de garder cela à l'esprit et de relativiser. Votre pays n'est pas plus mauvais qu'un autre mais il est différent. D'autre part il faut savoir que lors du retour le décalage culturel ne disparaitra pas en un jour. Il faudra du temps pour se réadapter.

tout depend de l'appreciation de chacun sur son propre pays independement de l'autre. L'ailleur est souvent la recherche de ce que l'on ne trouve pas ou plus dans son quotidien.

Perso, ce qui m'a le plus derange lors de mes retours ce sont les visages. J'ai comme une certaine crainte devant les regards et expressions physiques des occidentaux. Mais ca passe avec un peu de temps.

suppaiku
26/07/2004, 15h40
Juste pour corriger quelque chose qui m'est cher : avant 1789, il n'y avait pas "la" province, mais ici des "Etats", là une "Province", des "Pays", etc. Les identitées n'étaient pas considérées comme régionales, mais comme partie prenante du territoire. Seul le roi unifiait le territoire (pas encore appelé Nation avant 1770 environ -affaire du Chevalier de la Barre) par sa justice (les Parlements) et sa langue (le Parlé Français de l'Ile de France) utilisée depuis 1530 et quelques (dit de Villers Cotteret).
Ainsi, la Bretagne était un Pays rattaché à la Couronne et doté de Privilèges propres. Le Languedoc aussi. On ya votait son impôt, et les lois étaient propres à ces "pays". Certains impôts y étaient ignorés (la Gabelle...).

J'aurais plutôt tendance à dire que c'est le 19ème siècle qui a créé la "Province" avec le phénomène d'exode rural qui conduisait les "provinciaux" à "monter à Paris (Balzac, "scènes de la vie de Province", Maupassant, etc).

Fin de digression / hors sujet.

Revenu de mon premier séjours en septembre l'an dernier, c'est au point de vue de la tranquilité d'esprit qu'est venu le choc. Avant, j'avais tendance à dire que quand même, trop obeir aux lois fait de nous des moutons. Quel sot ! Comme on l'observe au Japon, obeir aux lois fait de nous des humains, au contraire ! Rouler en vélo à Tôkyô est un réel plaisir. A Paris un calvaire (feux brulés, pas de clignotants). Les policiers japonais sont courtois. Autoritaires à Paris ("tes papiers!"). Les japonais sentent bon le matin dans le métro. A Paris ......... :roll: .
On prête souvent au Japonais le trait de "gentillesse. Je crois que c'est se tromper. C'est de politesse dont il s'agit, et d'observation de règles de vies en groupes. Quelle tranquilité... qu'est-ce qu'on est bête, alors, ici !

wakataka
26/07/2004, 17h42
Rouler en vélo à Tôkyô est un réel plaisir. A Paris un calvaire (feux brulés, pas de clignotants). Les policiers japonais sont courtois. Autoritaires à Paris ("tes papiers!"). Les japonais sentent bon le matin dans le métro. A Paris ......... :roll: .

En résumé : Paris ca sent mauvais, les gens pas tres sympath, voir franchement antipathique et les regles sont respectees... Tout a fait d'accord avec ce portrait. A l'exception d'une chose. Le Japon est loin d'etre parfait mais il parvient a dissimuler les pb qui se font jours dans d'autres pays. et la on revient sur le respect de la vie en communaute.

POur la police (deja deux post contre la police francaise) je dirais que l'on a les policiers que l'on merite. D'abord les policiers francais sont avant tout des... francais. Et d'autre part de sont les incivilités quotidiennes qui forment les policiers (Imaginez une journée à la place de monsieur Pinot... vous allez voir c'est tres drole)

math-g
27/07/2004, 08h36
Hors-sujet

sa langue (le Parlé Français de l'Ile de France)
ça n'a jamais été la vrai langue de la France, il faut plus penser à regarder du côté de Tours et d'Orléans, le long de la loire (Chateau de la Loire -> Francois 1er -> Edit de Villers-Coteret)... Je veux bien que Paris soit une grande ville, mais de là à tout s'attribuer :wink:
Fin du Hors-Sujet

C'est vari que la police japonaise mériterait son topic propre, mais pour etre sérieux deux secondes:
Je n'ai absolument aucune confiance dans la police japonaise si elle doit un jour me proteger. Dans le cas d'une situation critique, j'ai peur que les respectables "o-mawari-san" ne fassent absolument pas le poids... Une police, pour être efficace, doit un temps soit peu inspiré la peur, du moins la crainte, (pour que les gens restent dans le droit chemin) et je ne l'ai jamais ressenti comme cela au Japon..

wakataka
27/07/2004, 09h54
C'est vari que la police japonaise mériterait son topic propre, mais pour etre sérieux deux secondes:
Je n'ai absolument aucune confiance dans la police japonaise si elle doit un jour me proteger. Dans le cas d'une situation critique, j'ai peur que les respectables "o-mawari-san" ne fassent absolument pas le poids... Une police, pour être efficace, doit un temps soit peu inspiré la peur, du moins la crainte, (pour que les gens restent dans le droit chemin) et je ne l'ai jamais ressenti comme cela au Japon..

t'inquietes pas pour la police japonaise. Ya bien les peperes tranquilles des KObans (ilotiers), mais la rapidite d'interventions des autres sections n'est pas a mettre en doute. (regardes un peu les vehicules des kidotai et des brigades d'intervention... moderne, efficace, repressif a souhait mais pas de vague). D'autre part, si vous vous etonnez de la non intervention policiere concernant les divers groupuscules d'extreme gauche et d'extreme droite, n'oubliez pas que dans le cas du Japon, le meilleur policier est celui qui ne se voit pas (croyer moi, je sais de quoi je parle).

Par contre les techniques d'enquete sont un peu lente. Quand a la peur, c'est un point de vue. M'est avis que si une police a un besoin tel de faire peur c'est qu'il y a un problème dans la société et qu'il ne reste plus que la terreur pour faire tenir tranquille les gens. (US, France...).

suppaiku
27/07/2004, 11h36
Quand a la peur, c'est un point de vue. M'est avis que si une police a un besoin tel de faire peur c'est qu'il y a un problème dans la société et qu'il ne reste plus que la terreur pour faire tenir tranquille les gens. (US, France...).

Je suis d'accord. Ce glissement vers le besoin de "repression", ce besoin de "peur", tout cela n'est que le révélateur de problèmes beaucoup plus profond, d'un "mal à vivre ensemble", et même d'une crise du "vivre ensemble".
Feux rouges brulés, agressions verbales - et pas seulement des "jeunes des cités", mais aussi de l'automobiliste, du collègue, porte dans la figure dans le métro, jamais merci -, crottes de chiens par terre, extrémistes de droite qui se sentent "gaulois", jeunes de l'immigration qui parlent d'un "bled" qu'ils ne connaissent même pas, provinciaux qui subissent Paris pour leur travail, fonctions politiques discréditées par des affaires des plus glauques : l'affaire du RER d'il y a 2 semaines a donné lieu à des discours, voir des dérapages verbaux d'une violence extrème - à la hauteur de la manipulation elle même, extrèmement violente symboliquement -qui pour moi sont révélateur d'un malaise profond de la société française et de peurs sous jacentes non exprimées. D'où cette demande de "répression", ce besoin de "peur" réclamé à l'état.

Ce serait intéressant de voir comment la société japonaise jugule ses contradictions -tout aussi nombreuses certainement- tout en échappant à la tentation de la "cocotte minute" des USA ou de l'Europe occidentale.
Je crois que l'auto-contrôle y est plus fort, et le sentiment de cohésion plus actif et présent.

nshenmue
27/07/2004, 11h50
J'ai aussi l'impression que parfois certains policiers francais se comportent comme des shérifs , dans le mauvais sens du terme.

sinon il y a l'alternative chinoise
si pour une manifestation il y a 5000 personnes ( la fête du sport à l'université ) il mettent 500 policiers
Il y a des policiers partouts . Donc celui qui voudrait "déraper" se retrouverai quelques secondes plus tard à expliquer son geste a une patrouille entière de police.

Donc à moins d'etre fou personne ne commet d'acte violent . L'ambiance est donc assez bonne et les policiers n'ont pas grand chose à faire et en profite pour regarder le spectacle . Ils profitent de la bonne ambiance et son en général trés symapthiques . Ils ne sont pas " à cran " et sur la défensive et dons parfois aggresif comme en France.

Cela dit voir des dizaines de policier pour une rencontre soprtive étudiante cela peut etre perturbant au début ( experience personnelle)

Cela dit quand l'on met 10 fois la police necessaire ,la présence si nombreuse de policier est trés disuasive et en général tout se passe bien

cela arrive quelque fois en France en particulier en présence d'une personalité importante .

Bon désolé d'avoir dévié

ToyamaNoKinsan
27/07/2004, 12h08
Wakataka a ecrit:

POur la police (deja deux post contre la police francaise) je dirais que l'on a les policiers que l'on merite. D'abord les policiers francais sont avant tout des... francais.
Je me permets de relever l'assertion, car je me dois de dire que je ne suis pas d'accord avec ce genre de principe a l'emporte-piece. Si on va par-la, il est possible de tout justifier:
_ les populations de certaines dictatures meritent donc leur police qui n'est pourtant pas la derniere a violer, tuer et piller.
_ les femmes qui se font violer le sont parce-qu'elles provoquent leurs agresseurs.
_ les petits porteurs d'Eurotunnel se sont faits ruiner par la societe qu'ils ont bien voulu choisir pour y investir jusqu'a leur dernier sou des economies de toute une vie.
Etc.

Peut-on en toute bonne fois soutenir de telles affirmations ?

En outre avancer le fait que la police francaise est representative de l'esprit general de la population francaise amene un autre parallele: certains peuples generent de nombreux terroristes. Alors soit on tire pour loi generale qu'un groupe minoritaire est representatif du groupe majoritaire dont il est issu et dans ce cas, les saoudiens, les marocains, les algeriens etc. sont a suspecter dans leur ensemble, soit on estime que le groupe majoritaire n'est pas responsable des faits et gestes du groupe minoritaire, surtout si le groupe majoritaire n'est pas decisionnaire direct dans la formation du groupe minoritaire. Et cela desamorce evidemment la phrase citee ci-dessus. Question de coherence.

En revanche quand Wakataka ecrit:

M'est avis que si une police a un besoin tel de faire peur c'est qu'il y a un problème dans la société et qu'il ne reste plus que la terreur pour faire tenir tranquille les gens. (US, France...).
Je ne peux qu'etre d'accord avec l'enonciation d'une telle evidence.

Ceci etant dit, je me permets egalement de rappeler que le sujet en cours ne porte pas sur la qualite des polices francaise et japonaise, mais sur les problemes et deconvenues qui se font jour a l'occasion d'un retour ponctuel en France apres avoir passe quelques temps au Japon.

27/07/2004, 14h49
Je me souviens en arrivant au Japon, l'autoroute par laquelle j'arrivais me permettais d'avoir une vue sur la ville...que j'avais trouve extremement laide. Ce n'etait qu'un fouilli d'immeubles. Aucune harmonisation des tailles ou des couleurs ou meme des styles architecturaux ne semblait avoir ete faite. Cela dit une fois dans son enceinte, j'ai trouve plutot agreable de me promener dans les rues et l'assemblage incoherent des immeubles entre eux ne m'a plus derangee.
Je me suis surprise a repenser avec nostalgie a la beaute des batiments de ma ville d'origine. Pourtant en y songeant, je n'ai que peu l'occasion de les admirer, trop occupee que je suis a eviter les innombrables crottes de chien juchees sur le trottoire. Sans compter les papiers gras qui completent le decor, bien que les poubelles me semblent plus nombreuses en France qu'au Japon, ni la poesie d'une inoubliable rencontre avec un charmant concitoyen finissant de se soulager au detour d'une traboule. On pourra remarquer que les toilettes publiques manquent terriblement en France mais en etant objectif on avouera que meme dans les lieux pourvus de commodites ( d'une proprete evidemment douteuse ), il n'est pas rare de remarquer les vestiges d'un passage de galants hommes sur les murs alentours.

Ah.. la FRANCE !

skydiver
27/07/2004, 14h53
Merci de recentrer le sujet.

A propos de la police japonaise, vous pouvez poster dans le nouveau sujet ouvert par KoYuBi.

the_rem
02/08/2004, 12h55
(...) Et pour les commerce francais, meme si on ne paye pas avec un gros billet, pas un sourire pas bonjour, rien... "Excusez-moi, je vous derange ? Vous preferez que j'aille faire mes courses ailleurs ?" (...)

Et encore les amis, vous n'avez rien vu !!

Le top incontesté au hit parade, c'est le Grand-Duché de Luxembourg. Je suis commerçant là-bas. Et bien, à moins d'une exception, je dois être le seul de la ville qui dit "bonjour" et qui donne un sourire aux clients qui rentrent dans mon magasin...

Si vous voulez des détails, je peux vous en donner, c'est croustillant à souhait... (Enfin, ça peut être aussi extrêment grinçant, tout dépend comment on prend leur "accueil"). 8)