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Afficher la version complète : Cinéma - Film - Still Walking



GATTACA
05/04/2009, 23h02
De : Hirokazu Koreeda (http://www.imdb.com/name/nm0466153/)
Avec : Hiroshi Abe (http://www.imdb.com/name/nm0008346/), Yoshio Harada (http://www.imdb.com/name/nm0361757/), Ryôga Hayashi (http://www.imdb.com/name/nm3086126/), Haruko Kato (http://www.imdb.com/name/nm0441353/), Kirin Kiki (http://www.imdb.com/name/nm0452817/), Yui Natsukawa (http://www.imdb.com/name/nm0622407/), Hotaru Nomoto (http://www.imdb.com/name/nm3085912/), Kazuya Takahashi (http://www.imdb.com/name/nm0847146/), Shohei Tanaka (http://www.imdb.com/name/nm2284624/), Susumu Terajima (http://www.imdb.com/name/nm0855398/)

Durée : 115'

Titre original : Aruitemo aruitemo (http://www.imdb.com/title/tt1087578/)

Une journée d'été à Yokohama. Une famille se retrouve pour commémorer la mort tragique du frère aîné, décédé 15 ans plus tôt en tentant de sauver un enfant de la noyade. Rien n'a bouger dans la spacieuse maison des parents, réconfortante comme le festin préparé par la mère pour ses enfants et petits-enfants. Pourtant, au fil des ans, chacun a imperceptiblement changé. Une famille comme toutes les autres, unie par l'amour, les ressentiments et les secrets.

http://www.youtube.com/watch?v=PQRkiO3JTa0

http://www.aruitemo.com/index.html

http://www.youtube.com/watch?v=Ve29ftjQTRg

Suikasensei
06/04/2009, 18h12
Ca va faire longtemps que je l'attendais celui-là! Heureusement qu'il sort en France. A propos, à part l'excellent "Nobody Knows", j'aimerais beaucoup voir "Distance", est-ce que quelqu'un l'a vu?

Suikasensei
26/04/2009, 10h25
J'ai vu Still Walking il y a quelques jours et je dois dire que j'en suis sorti enchanté. J'ai beaucoup pensé à Ozu, mon ami japonais et moi avions la même impression d'un "モーダン小津"... Moderne - même si Ozu l'était déjà! - car il intègre à une histoire de famille dont le passé est plus présent qu'autre chose, des thèmes comme le divorce, la vocation, la transmission...
Un film à la fois très profond et léger.

Catinus
12/07/2009, 19h18
Je suis tombé sous le charme de cet excellent film ( enfin un ! ). Il ne faut en aucun cas s’attendre à des rebondissements prodigieux, des effets de manche, de la philo à la noix, ni à des coups de feux. En première partie, juste se laisser envahir par la vie quotidienne d’une famille japonaise comme tant d’autres, puis des attitudes, des répliques, de non-dits vous gagnent. Des images, des plans séduisants également. Il faut souligner que je ne pense, en gros, qu’à la « culture « , l’attitude nippone, total dès qu’on me propose par des lectures, des romans, des photos,… de ce pays que j’idéalise au-delà de toutes mesures, je rentre quasiment en transe ( taqua voir ! ). Nous irons le revoir samedi, en gommant quelque peu notre attention sur les dialogues pour nous concentrer sur cette imagerie, cette mouvance si séduisante.
A ne louper sous aucun prétexte !

christian
13/07/2009, 09h04
J'ai beaucoup aimé ce film.

Pendant la séance, je pensais également à ozu pour les thèmes et une réalisation intimiste, mais kore eda s'en écarte quand même a mon avis, notamment sur la façon de filmer (la caméra est plus "mobile", moins fixe - n'étant pas dans le domaine, je ne saurais trouver les mots exacts à ce sujet).

Le film est également intéressant pour ses acteurs si vous avez l'habitude de la petite lucarne japonaise:
- abe hiroshi, le personnage principal de plusieurs séries japonaises à succès tel que trick;
- YOU la talento (qui joue bien mieux que ce à quoi je m'attendais);
- Natsukawa Yui, également actrice de séries TV (comme kekkon dekinai otoko avec... Abe hiroshi, justement).

Un autre élément qui s'écarte d'Ozu est un éclairage un peu plus pessimisme à travers les relations humaines que kore eda décrit (un certain nombre de celles-ci tournent à la "négociation affective" - le personnage d'Abe hiroshi est certainement le plus pur dans son refus de celles-ci).

Avec Okuribito (departures), nous avons eu droit à un excellent cru 2009 pour le cinéma japonais.:-D

Suikasensei
14/07/2009, 14h59
C'est vrai que Okuribito et Still Walking étaient vraiment bien. Pour ma part je place le second au-dessus, tant je l'ai trouvé délicat et intelligent. Ta comparaison christian avec Ozu me semble très intéressante, et si je devais rajouter quelque chose, c'est que là où Ozu était ce que j'appellerai un "engagé poétique", Kore-eda serait un "observateur réaliste". Mais bien entendu, ce serait pour faire une distinction, la poésie étant présente dans moult instants chez Kore-eda, une poésie du quotidien je dirais. Ozu lui était sans doute plus contemplatif; de même que chez Ozu le réalisme était une composante importante de la façon dont il voyait la société japonaise de l'époque.

skydiver
15/07/2009, 04h54
Personnellement je trouve "okuribito" vraiment bon. Assez simple mais finalement plein de finesse.

Suikasensei
17/07/2009, 11h46
A propos d'Okuribito, un ami (qui n'était pas spécialement familier du Japon mais qui y avait déjà été en vacances quelques semaines) qui avait beaucoup aimé le film me disait "C'est très japonais, mais je trouve assez hallucinant le fait que personne ne lui parle plus lorsque les gens apprennent son métier".
Je suis partagé entre deux idées:
-faut-il penser qu'il ne s'agit "que" d'un film, et qu'il ne faut pas y voir une satire acide de ce point précis de discrimination, mais plutôt une légère exagération du phénomène pour les besoins du scénario
-ou alors, ce genre de discrimination existe belle et bien sous cette forme aussi marquée, car comme souvent dans ces cas là - par exemple avec les Burakumin, dont le mépris lié au supposé manque de noblesse du métier est finalement assez proche de celui évoqué dans le film -, tout le monde trouve ça "anormal" mais pourtant les enquêtes montrent une persistance de ces intolérances.
Comment ceux qui ont une expérience de ces choses au Japon voient la chose?

christian
17/07/2009, 12h10
D'une certaine manière, il me semble que le travail des "okuribito" pourrait faire prendre à l'officiant une place similaire au burakumin (le travail "impur" étant tout ce qui tourne autour de la mort et/ou du sang). Mais je ne suis pas un spécialiste à ce sujet.

Ma femme n'avait pas été choquée par cet aspect du film (je suppose donc que les réactions épidermiques de l'ami du héro et de sa compagne sont envisageables).