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Afficher la version complète : Mentalité Le Japon, vie aseptisée???



nicolebo38
11/12/2007, 15h19
J'aime beaucoup le Japon, mais ma question apres 1 an ici et le brin de culture europeenne qu'il me reste.....
Le Japon n'est il pas un pays aseptisé ou tout doit etre conforme, identique et ne pas sortir du rang????
Avez vous ce sentiment en vivant ici? Le formalisme, dire ce que l'autre veut entendre, la repetabilite des choses et l'absence d'incertitude, le cote lisse des choses ou tout le monde peut faire quelque chose sans savoir pourquoi, l'absence d'initiative, le formalisme.......

asagiri
11/12/2007, 15h43
Bonjour

j'ai un peu d'expèrience concernant le travail . On fait ce que l'on nous demande de faire , sans se poser de question , ça c'est rester dans le rang aussi , mais on peut le comprendre facilement si on pense à l'ensemble , et au bon déroulement des opés , grace a tout le monde qui oeuvre, des cellules fonctionnant pour un corps ,si on veut
ailleurs,dans d'autres lieux , avec plus ou moins d'insistance, les cellules clament leur exception et peuvent se ''quereller'' ce qui nuit au corps
cela dit mème si on essaie de se fondre on est quand mème ''repèré'
si on est d'un type non extrème oriental, c'est pourquoi on doit faire attention
et puis ça dépent du contexte aussi , vacances, travail,études,visite à des amis etc...

nicolebo38
11/12/2007, 16h24
Oui je comprends tout a fait la notion d'ensemble dont nous ne sommes qu'une cellule. Et dont le but est d'apporter son travail necessaire au bon fonctionnement de la societe. Mais quand je parle comme cela je me fais peur et je me dis que si on en arrive a penser comme cela c'est que on ne prend plus en compte la notion d'individu, d'humanite, de specificite.
C'est cela qui m'emmene a cette question.
Paradoxe cette notion "d'ensemble" et de penser a la communaute emmene a creuser une distance entre les gens (malgre les signes de politesse apparents), une relation homme femme encore plus distante (malgre la notion de famille).

Mirumo
11/12/2007, 17h51
malgre les signes de politesse apparents
oui, ce que les occidentaux pensent etre de la politesse chez les japonais releve plus du civisme ou du conformisme vis a vis du groupe. Le type que tu compresses contre la porte du metro a l'heure de pointe ne bronche pas, pas par politesse, juste parce qu'il t'ignore.
Pour rester dans le metro aux heures de pointe, quant aux relations homme-femme, vous aurez remarque les wagons reserves aux femmes, lasses de se faire tripoter quand la rame est bondee. Je trouve dramatique que ce soit la la seule reponse que puisse donner une societe face a une telle non-communication entre les sexes.
Et au bureau c'est pas mieux. Le type de dessous ne va pas se fouler parce qu'il est couvert par celui du dessus et celui du dessus n'ira pas chercher plus loin puisqu'il considere que celui de dessous a fait son boulot. c'est la force et la faiblesse du groupe.
bon, je suis peut-etre un peu confus mais il est tard. vous ferez le tri.
oui je pense que le Japon s'asseptise, que c'est domage parce qu'il n'en a pas toujours ete ainsi.
Apres six ans de vie ici, je realise que le Japon que j'aime, celui qui m'a amene a y vivre, est a peu pres mort il y a 35 ans.

manifesto
11/12/2007, 18h43
Honnetement Non.
Mais même si par certain coté on retrouve cette monotonie, elle permet de découvrir d'aurtes choses.
En France embrouillé dans les embrouilles on perds le temps de voir les "choses".
Par exemple, les saisons au Japon sont vécues d'une facon completement differente de la France. Plus de contemplation.
Les rapports entre les gens plus distants mais cela permet aussi de "sentir" les gens plus que de les comprendre logiquement.
On pourrait continuer sur de nombreux exemples.
Bien sur il y a des extremes, des choses chiantes mais ca m' a jamais globalement déplu.

jp
18/12/2007, 20h17
En voilà une question intéressante.

Pour ma part, si je m'étais contenté de regarder les reportages télévisés montrant des Japonais bizares en voie de robotisation, froids et sans sentiments, bref, des quasi-machines, il eût été possible que cette image reste gravée à jamais dans mon esprit.

Bien que n'ayant pas d'expérience professionnelle au Japon, j'ai une vision du monde du travail plus stricte, normalisée et sérieuse qu'elle ne l'est en France ; sans même parler du professionalisme des Japonais. Mais peut-être s'agit-il là que de restes d'un a-priori forgé par les représentations que nous avons du pays.

En revanche, pour ce qui est de la vie non-professionnelle (loisirs, culture, temps libre), je trouve -- et cela va bel et bien à l'encontre de l'image que j'en avais -- les Japonais bien plus libres que les tristes parisiens gris et austères.

Envie de se taper un petit délire hardrock avec ses deux potes et leurs guitares électriques, dans la rue, à la sortie d'une station de métro, comme çà juste pour le plaisir ? Et bien en plein Tokyo, c'est faisable ! A Paris c'est moins sûr...

Envie de se fringuer n'importe comment en mélangeant les fringues les plus bizares ? Ce n'est pas un problème non plus... En France, je pense que l'individu hors-normes, ne serait-ce que vestimentairement parlant, va s'en prendre plein la tête... (sans doute un drogué ou un malade mental...), et risque ce se faire arrêter par la pôlice -- malgré les incontations à la diversité, juste parce qu'il se détache du fond terne d'une masse vaquant à ses normales occupations...

Cette liberté, qui contraste certes avec l'uniforme gris ou bleu nuit des salarymen/women, a été une grande surprise. Je l'apprécie et la trouve bien moins conventionelle que les attendus français qui eux, pour le coup, me semblent bien tristes et normalisés.

Je pourrais continuer : entrez dans un magasin Japonais : le choix et là, eh oui, il y a plein de choses différentes à des prix variés. Ici (Paris) : que des choses toutes pareilles grises ou noires, c'est tout juste si le logo de la marque a changé... Beurk... l'impression d'être en Russie dans le passé... Allez à Mo Sport chercher quelque chose -- tiens un bonnet pour l'hiver --, vous allez vous marrez face au terrifiant embarras du non-choix et fondre sur place d'ennui tellement c'est tout triste et môche...

Le Japon asseptisé ? D'un certain point de vue oui, hygieniquement parlant, il y a au Japon un hygiène qui semble, parfois, inconnue ici. Mais il y a aussi le goût de la saleté, du dépot et peut être métaphoriquement celui du temps, de la mémoire et de la tradition -- relire ou lire "Eloge de l'Ombre" de Tanizaki --. Juste à côté de Shinjuku station, on se retrouve dans un mini-village avec passages étroits et restaurants -- encore oublié le nom désolé -- à la limite de la vetusté et oû la graisse échapée des brochettes déposée sur les fils électriques se promènent un peu n'importe-où...

Bon, allez, j'arrête de poisson...

kuritsuko
18/12/2007, 22h00
Mais bon sang, arrétez de ne voir tout QUE par Paris ou Tokyo!!!

Le Japon et la France ne se limitent pas qu'à leur capitale :!:

icebreak
19/12/2007, 05h41
D'accord avec le mec du haut.
Vous êtes que des abrutis et je vous méprise.

blablabla
19/12/2007, 09h36
Bien que n'ayant pas d'expérience professionnelle au Japon, j'ai une vision du monde du travail plus stricte, normalisée et sérieuse qu'elle ne l'est en France ; sans même parler du professionalisme des Japonais. Mais peut-être s'agit-il là que de restes d'un a-priori forgé par les représentations que nous avons du pays.
Justement, j ai bien le sentiment qu en France, il faut etre bien plus serieux au travail qu au Japon. Plus productif peut etre.
Au Japon, nous avons l habitude de travailler en equipe et de suivre les ordres quoi qu il arrive. En cas d imprevu, on continue ce qui etait prevu. Cela marche des fois, mais pas toujours.
Au niveau du ryhtme, le travail est plutot lent avec une tendance a faire tout a la derniere minute dont le resultat est de devoir rester a l entreprise toute la nuit.... a se regarder dans le blanc des yeux pour la plupart.
Lorsque je suis arrive en France, cela etait tout inverse. Pas de travail d equipe, on doit faire ce qu on peut et trouver des solutions rapidement en cas de problemes et travailler a un rythme plus soutenu... jusque dix sept heures tapantes ou tout le monde rentre a la maison. Cela dit, en France, il faut commencer a travailler plus tot (8h00) qu au Japon ou on peut commencer largement a neuf heures auxquelles il faut ajouter une heure, le temps de se reveiller et de saluer tous ses collegues.
Oui, concernant le travail j ai toujours eu l impression qu au Japon on cherchait de gentils robots qui font consciencieusement ce qu on leur dit alors qu en Occident, plutot des salaries polyvalents qui arrivent a se debrouiller tout seul.
D ailleurs, j ai le sentiment que cette facon de travailler japonaise bloque un peu le "genie creatif". Les Japonais n inventent rien, ils reprennent une idee et l ameliorent a leur facon.
En France/Occident, on innove mais cela est fait dans un tel chaos et avec un tel individualisme que personne ne s y retrouve.

Mirumo
19/12/2007, 18h42
à JP
Le Japon dont tu parles est seduisant, j'aimerais y vivre mais il a peu de rapport avec celui dans lequel je vis depuis bientot 6 ans.
Effectivement, j'ai l'impression que tu ne vois jusqu'a present ce pays qu'en touriste et finalement c'est peut-etre tres bien comme ca. Tu es visiteur et grace a ca tu gardes un oeil frais et enthousiaste. D'ailleurs tu fais de tres bonnes photos...
La ou tu vois de l'excentricite je vois une excentricite tres codifiee, un uniforme de plus. Si la mode est aux cheveux verts, tu peux les avoir orange mais n'espere pas te faire des amis. Ou tu vois des types travailleurs je vois des "yes man" qui font bonne figure mais ne crachent veritablement pas grand chose (cf post precedent), etc. Comme j'ai essaye de le dire plus haut, si personne ne se fout de toi quand tu decides de sortir deguise en lapin rose c'est juste que tout le monde s'en fout, que tu n'existes pour personne. Avec le temps, je finis par trouver tres saines les frictions entre francais. C'est au moins une marque de reconnaissance de l'existence de l'autre

okoge
22/01/2008, 07h55
Moi ce que j'aurais voulu, c'est vivre dans le japon d’avant guerre.
Faut bien rêver ^^.

Le Japon actuel, comme aussi la plupart des pays européens riche, sont tristes, mornes et sans intérêt. Que reste-il aux gens ?

La consommation bête et irréfléchie de pleins d’objets inutiles pour combler l’ennui ou le manque d’affection ?
L’abrutissement perpétuel devant les idioties de la télévision ?

Tout ça me rappel le titre d’un livre écris par un japonais déçu du Japon actuel, la traduction en français donné « l'esprit de l'honorable pauvreté » jamais traduit en français à ma connaissance.
L’auteur expliquait que les Japonais d’aujourd’hui ne pensaient qu’à gagner de l’argent et accumuler des objets inutiles, pour finir par les jeter dans la nature. Ce que les Japonais d’antan n’auraient jamais fait. Entendez par-là, consommation irréfléchie, gaspillage et pollution de la nature censée héberger les esprits du panthéon shintô.

Ou bien, Nagai Kafû qui dénoncait les « narikin » (parvenus) du Japon, ceux qui ont transformé le raffiné et fière Edo en un horrible amas de bétons sans âmes où les capitalistes sauvages ont érigé un temple au dieu « money ».

Et encore un livre intéressant de Mishima « Le Japon moderne et l’éthique samouraï », un passage mentionne que jusqu’à l'ère Meiji le « classement » de la population placée les samouraï et nobles en haut de l’échelle alors que les marchands étaient tout en bas.

Le règne actuel des marchands et politiciens sans scrupule et sans éducation est'il à la base de la destruction de l’âme japonaise ?

skydiver
22/01/2008, 10h48
Le Japon d'avant guerre: police politique réprimant férocement les démocrates, expansionnisme forcené et colonisation voire asservissement d'autres peuples asiatiques, maladies endémiques récurrentes et en augmentation car pas de campagnes de vaccination et absence de système d'égouts dans la majorité du pays, idées chevalresques exacerbées et enjolivées par le pouvoir afin de mieux embrigader la jeunesse, peu de roits accordés aux femmes (pas celui de voter surtout), xénophobie à son paroxysme, passéisme...J'en passe et des pires.
Pas vraiment un rêve pour moi.

okoge
22/01/2008, 12h48
Tu as vécu à cette époque, pour si bien la connaître?

skydiver
22/01/2008, 16h14
Non, j'ai bien étudié la période, à l'université notamment. J'en ai aussi beaucoup parlé avec des Japonais (dans leur langue) qui ont vécu ces années noires. Tu trouveras les mêmes renseignements en cherchant un peu.

GATTACA
22/01/2008, 22h02
Ceci dit, vu son grand age, il aurait pu vivre cette époque au Japon... :P

okoge
23/01/2008, 08h14
Attention je parle de l’époque d’Edo de 1603 à 1868, j’ai écris « avant guerre ça peut prêter à confusion, mais j’ai bien spécifié Edo et non Tokyo.

Ayant découvert cette période à travers la littérature, je la préfère et de loin. Et même si ce que tu décris était vrai, mais permet moi de douter sérieusement. Mieux vaut encore mourir jeune et avoir vécu à une période où le raffinement était encore présent, où la surpopulation, la consommation irréfléchie et le rendement étaient encore contenue.

Je te conseille la lecture de Nagai Kafû et tout particulièrement « La Sumida » qui décrit parfaitement ma pensée.



Dans la forte et subtile étude dont il fait suivre son excellente traduction du roman de Nagaï Kafû, Pierre Faure définit ainsi le sens de La Sumida : déploration d'un «Meiji qui n'a pas tenu les promesses de ses débuts et qui, en voulant greffer un corps étranger sur un tronc qu'il a déraciné, a engendré une crise profonde qui est le drame du Japon moderne; c'est ce déchirement de l'être japonais moderne que l'on peut deviner ainsi entre les lignes de La Sumida et qui confère à ses accents une résonance si désolée». D'où l'organisation de cette histoire délicate, ténue, mais très savamment bâtie, à la japonaise. Afin d'exprimer formellement son refus d'un Meiji pour qui le bouc de Napoléon III et la discipline prussienne représentaient la civilisation, Nagaï Kafû construit son livre sur le retour cyclique des saisons (ce que reprendra plus tard Kawabata dans son Kyôto), un peu comme le poème des saisons : le haïku ou haïkaï.
C'est aussi le roman de l'adolescence, de l'éveil, dans une société en crise grave, dévorée déjà par la technique, le rendement, et qui relègue au second plan la poésie, la galanterie, le théâtre de kabuki, où le héros verrait les seuls recours contre ce monde âpre et hideux. Nous lisons ici la complainte romanesque d'une civilisation moribonde, celle d'Edo que Tôkyô va supplanter sur place.

Après tout chacun ses rêves et ses idéaux.

skydiver
23/01/2008, 08h38
Merci pour le conseil de lecture; j'ai déjà lu tout les romans (traduits) de Nagai Kafû. Grand écrivain s'il en est.

Puisque tu parlais de la période Edo , la situation est effectivement différente.

Ce que je décris est vrai (pas "si c'était"). Tu peux douter sérieusement et refuser une vision réaliste pour continuer à idéaliser une période de l'histoire, c'est ton droit le plus entier. Maintenant, cette image ne résistera pas à une analyse intellectuellement honnête et objective. Pourquoi refuser de croire ce qui est enseigné en milieu universitaire (au Japon également) et dont témoigne clairement les Nippons ayant vécu à cette époque? Raisonnement curieux.
Mon beau père et les gens de sa génération, qui ont vécu cette période difficile, n'en sont guère nostalgiques. Pourquoi auraient-ils une vision biaisée?
Mourir jeune? Idéalisme forcené quand tu nous tiens...Juste un exemple. Un des plus grands Maîtres du karatedô ayant enseigné en France fut enrôlé dans le corps des kamikaze, en pleine folie nationaliste. Quand nous en parlions, il n'avait pas du tout envie de mourir et se souvenait de sa peur, tous comme ses malheureux camarades. Comme quoi, le romantisme de Nagai Kafû est de bon aloi mais, confronté à la réalité du terrain, reste loin des témoignages des gens simples pris dans la tourmente.

Rêver est une grande qualité. Attention tout de même à l'éveil à la réalité, s'il survient un jour, bien entendu.

okoge
23/01/2008, 11h38
Houla il n’y a pas matière s'énerver.

Il y a eu incompréhension, je ne remets pas du tout en doute tes affirmations sur la période d’avant guerre, c’était malheureusement la réalité.


Comme quoi, le romantisme de Nagai Kafû est de bon aloi mais, confronté à la réalité du terrain, reste loin des témoignages des gens simples pris dans la tourmente.
.

Je suis tout à fait d’accord avec toi, finalement nos points de vu sont assez proche.



Rêver est une grande qualité. Attention tout de même à l'éveil à la réalité, s'il survient un jour, bien entendu.

Je terminerais juste par cette citation :

"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas vos rêves"

keya
23/01/2008, 17h47
Nagai Kafû

Non, j'ai bien étudié la période, à l'université notamment. J'en ai aussi beaucoup parlé avec des Japonais (dans leur langue) qui ont vécu ces années noires.
euh…, il me semble qu'il y a confusion d'époque : l'époque d'or de Kafuu est 1900-1920s (autour de Taishou démocratie), alors que "les années noires" renvoient, semble-t-il, à la période de guerres, à savoir à partir de 1937 (guerre sino-jp). La littérature de Kafuu est caractérisée par une ambiance "esthétisante" (耽美主義) ou l'anti-naturalisme, caractérisant le style de l'école de Mita. Perso, il n'est pas facile de cerner le rapport entre écoles littéraires et style des écrivains d'alors. Par exemple, on retrouve un Kafuu dans Hori Tatsuo, Kunikida Doppo ou Ishizaka Yoojiroo (dans une certaine mesure, Tanizaki Jun'ichiroo), alors que ces derniers ne sont pas forcément de Keio.

Notons que moi même depuis ma tendre enfance ou même plus tard, j'ai écouté dans leur langue ceux qui ont vécu "ces années noires" tant en Chine qu'au Japon (âgés présentement d'aux alentours de 90), mais je n'ai pas eu la même impression que ce qui est insunué ici.


Tu trouveras les mêmes renseignements en cherchant un peu.

Justement, on n'en trouve pas grand chose en cherchant un peu. Mais on commence à entrevoir par-ci par-là des choses que je n'ai pas apprises à l'école.

keya, en plein des années noires

skydiver
24/01/2008, 13h10
Qui s'énerve...? Pas moi en tout cas; je ne fais qu'essayer de répondre selon mes modestes connaissances.
Pour mieux connaître cette période difficile de l'histoire japonaise, les études universitaires américaines sont souvent plus pointues et surtout plus nombreuses que celles en langue française, à mon humble avis. La Bibliothèque du Congrès (Congress Library; Washington D.C.) est bien achalandée sur le sujet. Certaines personnes avaient également rédigé des textes de qualité sur la période, à l'université de South Florida (Miami) mais il semble que le sujet ait été abandonné.

Akagi
24/01/2008, 16h15
Je reviens un peu en arrière sur ce qu' a dit okoge.


Le Japon actuel, comme aussi la plupart des pays européens riche, sont tristes, mornes et sans intérêt. Que reste-il aux gens ?

La consommation bête et irréfléchie de pleins d’objets inutiles pour combler l’ennui ou le manque d’affection ?
L’abrutissement perpétuel devant les idioties de la télévision ?

Arrête moi si je me trompe mais je pense que tu fais réference au concept de " désenchantement du monde" . Maintenant , y a plus de mythes ni de magie, l' argent est la seule valeur, on ne fait que consommer, blalblabla.....

Ce n' est pas faux mais inutile de mythifier ou d' idéaliser le passé. Crois tu qu' il n' existait pas déjà des fonctionnaires corrompus, des gens qui ne songaient qu' à s' enrichir ou qui suivaient bêtement des modes que ce soit au Japon ou en Europe? Je suis très sceptique quand tu dis que les Japonais d' antan ne pensaient pas qu' à gagner de l' argent et à accumuler des objets inutiles. Pas moins que nous j' imagine. Je suis sur que la majorité des samourais n' étaient que de vulgaires intriguants loin de l' image du guerrier pur et idéal qu' on s' en fait.

Au moins, dans notre société contemporaine, les gens sont libres ( enfin plus qu' avant ) et suffisament riche pour profiter de leur liberté ( au moins dans les pays developpés ). Et si tu méprises tant notre société de consommation, tu peux très bien choisir de ne pas y vivre .

TB
24/01/2008, 19h57
Akagi> Et si tu méprises tant notre société de consommation, tu peux très bien choisir de ne pas y vivre.

C'est quasiment impossible. Par contre, on peut essayer de vivre à la hauteur de son idéal dans son époque. (Et se dispenser de mépriser ses contemporains, ça fait p'tite bite.)

manifesto
24/01/2008, 20h30
Au moins, dans notre société contemporaine, les gens sont libres ( enfin plus qu' avant ) et suffisament riche pour profiter de leur liberté ( au moins dans les pays developpés ). Et si tu méprises tant notre société de consommation, tu peux très bien choisir de ne pas y vivre .

Ca derive mais tu semble t'avancer beaucoup.
Qu'en est il de la liberté d'expression en Russie, du nombre de pauvres creuvant au bord de la route ou bien suite au polutions des rivieres en Inde, des jeunes shootés à la colle en amérique du sud pour supporter de vivre dans les décharges pour vendre 2 sous des bouts de férailles, des chinois emprisonnés et des 100aines de tués en chine, du traitement inhumain des prisonniers japonais et des condamnés à mort, des milliers d'irakiens qui meurent pour plaire au néocons américains et à une opinion publique lobotomisée de nationalisme ...
Malheureusement ca empire chaque année (paupérisation en France ... Les prix des aparts multpplié par 2 en 5 ans ... uniquement pour la spéculation ...)
Il semblerait que l'age d'or soit etrminé au Japon comme en Europe. Retour à l'exploitation et la peur de la paupérisation pour éviter toute véléité de révolte.
Comme au moyen age, on se tait, on bosse, on fait semblant d'être heureux et on regarde le SDF dans la rue en se disant maudisant le jour ou on sera à sa place.

Ceci étant dis, le Japon est que peu pire que la France. L'avantage des japonais c'est qu'il n'ont pas d'espoir de jours meilleurs ou de générosité quelconque. Le shouganaisme le sauve du désespoir ou bien il se suicident sans se faire remarquer (sauf les salauds qui arretent les trains, heureusement les familles payent les dégats).

La France guarde une certaine fraicheur de pouvoir parler politique à tout va mais on se tape un prez qui n'a pas grand chose à envier à Shinzo Abe.

uchimizu
27/01/2008, 21h12
Bonjour,

le Japon est certes un pays ou les trains arrivent a l'heure et ou les vendeurs sont polis.

Mais si tu creuses un petit peu, le Japon est aussi le temple du politiquement incorrect (dans quel autre pays est ce qu'un homme politique peut se permettre de dire apres un viol collectif d'une etudiante dans une universite "Heureusement qu'il reste des hommes virils dans ce pays"), un pays ou on se bourre la gueule tous les soirs (en sortant souvent entre collegues des horreurs a peu pres comparables a la citation ci-dessus). C'est aussi le pays du sexe commercial sous toutes ses formes.

Le Japon, ce sont aussi des petites barraques en tole derriere les gratte-ciels, des petits vendeurs d'oden au pied des buildings, des petits villages completement paumes dans les montagnes, des petites vieilles bossues qui viennent vendre leur legumes a Tokyo (prenez la Joban-sen a 6 heures du matin).

Le Japon, c'est aussi pour moi une correction heteroclyte d'amities imprevisibles (mon coiffeur qui m'invite chez sa grand-mere pour chasser les pousses de bambous, une amie BCBG dont les parents tiennent un love-hotel en province...).

Bref, pour moi, le Japon n'est pas vraiment aseptise....


J'aime beaucoup le Japon, mais ma question apres 1 an ici et le brin de culture europeenne qu'il me reste.....
Le Japon n'est il pas un pays aseptisé ou tout doit etre conforme, identique et ne pas sortir du rang????
Avez vous ce sentiment en vivant ici? Le formalisme, dire ce que l'autre veut entendre, la repetabilite des choses et l'absence d'incertitude, le cote
lisse des choses ou tout le monde peut faire quelque chose sans savoir pourquoi, l'absence d'initiative, le formalisme.......

okoge
28/01/2008, 15h45
Ce n' est pas faux mais inutile de mythifier ou d' idéaliser le passé. Crois tu qu' il n' existait pas déjà des fonctionnaires corrompus, des gens qui ne songaient qu' à s' enrichir ou qui suivaient bêtement des modes que ce soit au Japon ou en Europe? Je suis très sceptique quand tu dis que les Japonais d' antan ne pensaient pas qu' à gagner de l' argent et à accumuler des objets inutiles. Pas moins que nous j' imagine. Je suis sur que la majorité des samourais n' étaient que de vulgaires intriguants loin de l' image du guerrier pur et idéal qu' on s' en fait.

Je n’idéalise ni mystifie le passé.

Non tu as raison je n’avais pas connaissance que dans le passé, il y avait des fonctionnaires corrompus, des gens qui ne songeaient qu’à s’enrichir ou qui suivaient bêtement des modes. Tu m’apprends quelque chose et je t’en remercie. ^^

Plus sérieusement, j’essaie d’expliquer (Nagai Kafû le fera bien mieux que moi) que dans cette époque, nous avons perdu le raffinement et la poésie d’antan, pour résumer.

Après si tu ne le comprends pas, cela ne regarde que toi.



Au moins, dans notre société contemporaine, les gens sont libres ( enfin plus qu' avant ) et suffisamment riche pour profiter de leur liberté ( au moins dans les pays developpés ).

Ca c’est ton avis et surement pas celui de tout le monde.



Et si tu méprises tant notre société de consommation, tu peux très bien choisir de ne pas y vivre


J’ai bien l’impression que tu tire des conclusions hâtives, sans avoir chercher à en comprendre le
fond de ma pensée…

Ikka
09/03/2008, 14h16
j'ai découvert ce site internet dédié au Japon récemment, mais ce post sur la vie au Japon qui serait "aseptisée" me fait réagir.
Je suis 1/4 japonaise, mais je n'ai pas vécu ni travaillé au Japon, donc mon point de vue est uniquement issu de l'observation de relations familiales, amicales et sportives (kendo).
A mon avis, si quelqu'un arrive à penser que la vie au Japon peut paraître aseptisée, c'est justement parce qu'il n'a pas tout saisi des subtilités de la culture. Je rejoint le point de vue d'Uchimizu, le Japon, c'est tout à la fois, on passe d'un extrême à un autre, tout est possible, et ce sont des jusqu'au-boutistes. Le côté très codifié des relations peut donner l'impression d'un manque de créativité et d'une certaine fadeur, mais ça n'a aucun rapport. Ma famille vient de Hakodate, et en arrivant là-bàs, j'ai été étonnée du contraste avec Tokyo. La vie y est beaucoup plus simple, les rues pas toujours propres, les gens pas tous riches, les bâtiments un peu délabrés, mais c'est aussi le Japon. Les japonais s'amusent d'un rien et sont toujours prêts à faire la fête. On peut respecter un ensemble de rituels sans rien brider à la créativité. C'est le Japon : tout ou rien, d'un extrême à l'autre.
Désolée si mon post vous paraît un peu abstrait, j'ai un peu du mal à exprimer mon idée. Pour résumer : attention à ne pas juger avec nos yeux d'occidentaux (valable pour toutes les cultures!) Ce n'est pas parce qu'ils ne s'embrassent pas fougueusement comme des italiens que leur vie est plus fade.
Ikka
PS: et je rejoins le post de quelqu'un d'autre : Le Japon ne se limite pas à Tokyo, ni la France à Paris!

icebreak
09/03/2008, 15h19
Le problème sur les sites japonais, c'est que ceux qui s'expriment le plus passe leur nez dans les bouquins et dans les pires des cas, font une année universitaires ici.
Et là on est pas dans la merde, ils viennent raconter des bétises qu'ils ne feraient pas même pour l'histoire de france. Qui peut croire qu'avant tous le monde était heureux et écrivait des poèmes sur des papiers de riz !?

Même le japonais actuels se dis descendant de samourais...Encore je le laisse dire, parcqu'il paye toujours son coup après sa tirade.

Rien ne s'est pervertie ! C'est juste que la masse à eu accès a l'éducation, à la richesse et à la prospérité. Et y a des putains d'enf... qui peuvent pas le blairer.

Grand bien leur fasse. Qu'ils pleurent jusqu'à en crever de ce passé révolu dont ils ne sont pas issus. Puisque la majorité va passer se siècle et les autres dans le plus total mépris des rétrogrades.

(Je viens de mater MIST en passant !)