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Heiho
24/11/2007, 23h32
Allez un peu de culture.

Le manga, tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec ses multiples genres et ses publics ciblés, ses styles graphiques si spécifiques et ses codes culturels parfois déroutants, a connu plusieurs grandes étapes dans son évolution.

Il faut remonter très loin dans l’histoire du Japon pour trouver ses origines, preuve que si son univers peut paraître incompréhensible ou puérile il n’en est pas moins un patrimoine culturel aux multiples visages.

Mélange de modernité et de tradition, d’innovation narrative et graphique, le Manga a su évoluer en permanence, s’adaptant aux changements de la société japonaise jusqu’à devenir son propre miroir. Désormais mondiale, la culture manga touche toutes les catégories de population et s’adapte encore une fois à cette nouvelle donne.

L’histoire du manga débute avec les quatre rouleaux d’emakimono (rouleau de dessins) intitulés : « Chojujingiga » (dessins d’oiseaux et de bêtes représentant des humains) datant du XIIème siècle, entre la fin de l’ère Heian et le début de l’ère Kamakura. Ils sont considérés comme les plus vieux mangas du monde.

Le plus connu de ces rouleaux met en scène des singes, des lapins, des grenouilles qui tels des humains, s’entraînent au Sumo. C’est aussi le premier manga humoristique de l’histoire.
C’est à l’époque d’Edo, en 1814 exactement, que KATSUSHIKA Hokusai (1760-1819) présente le « Hokusai Manga » (littéralement Manga de Hokusai). Ses œuvres traitent de la vie du peuple à Edo, et ont eu une forte influence sur de nombreux peintres impressionnistes français.

L’arrivée des illustrations satiriques venant des Etats-Unis marque un tournant dans le mode de production et de diffusion du manga au Japon . Les oeuvres se développent désormais sous forme de série à travers des journaux généralistes ou encore des magazines entièrement consacrés au manga. C’est le début de l’ére « industrielle » du manga.

Après la seconde guerre mondiale, le Japon se relève lentement. Surgit alors un homme qui va marquer durablement le monde du manga, TEZUKA Osamu (1928-1989). Surnommé « le dieu du manga », il bouleverse de manière considérable le manga au Japon. Tezuka laisse derrière lui 700 œuvres traitant de thèmes profonds, jouant sur des émotions et développe une nouvelle narration et un style qui lui est spécifique. Ses œuvres marquent des générations d’auteurs mangas.

Tezuka, impressionné par les dessins animés de Walt Disney, crée en 1963 la première série d’animation japonaise à la télévision : « Tetsuwan Atomu » (Astro le petit robot). C’est aussi le départ de l’industrie de l’animation japonaise. La japanimation ne cessera alors d’innover en matière d’images et de narration.

Peu à peu de nouveaux auteurs apparaissent. Leurs oeuvres ne s’adressent plus simplement aux enfants mais touchent quasiment toutes les catégories de la population. On y trouve des mangas pour les garçons (Shonen), les filles (Shojo), les jeunes hommes (Sei.nen) et les femmes (Josei). Cette segmentation du lectorat s’accentue encore aujourd’hui et crée des genres et sous-genres.

Le marché du manga représente au Japon 520 milliards de yen ( 4 milliards 43 millions d’euros alors que l’animation représente 1 milliard 244 millions d’euros, et les produits dérivés 7 millions 700 000 euros ). C’est un gigantesque marché qui a longtemps connu une croissance forte. En Europe, la France est le premier marché avec 260 millions d’euros*. Longtemps épi-phénomène japonais, la culture manga traverse les océans et rivalise désormais avec les bandes dessinées européennes et américaines.

(*source des chiffres du marché du manga « Newsweek Japon" n° du 18 juin 2003)


Intérressant, nan ?