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asagiri
21/11/2007, 16h30
bonsoir

Entretien : KASAHARA TOKUSHI, HISTORIEN, PROFESSEUR À l'UNIVERSITÉ DE TSURUBUNKA

La question du massacre de Nankin suscite toujours des tensions entre le Japon et la Chine. Comment expliquez-vous que 70 ans après les événements, il est encore si difficile d'aborder ce sujet dans l'Archipel
K. T. : Le massacre de Nankin est devenu un des événements caractéristiques de la guerre d'agression menée par le Japon en Chine. C'est un acte historique que les Chinois qui l'ont vécu comme une humiliation ne peuvent pas oublier. Après la guerre, le gouvernement japonais dominé par le Parti libéral-démocrate (PLD) s'est constitué autour de bureaucrates, de militaires et d'acteurs économiques d'avant-guerre et actuellement, ce sont les descendants de ces personnalités qui sont au cœur du système politique nippon. C'est la raison pour laquelle les dirigeants japonais n'ont jamais voulu reconnaître que le conflit sino-japonais avait été une guerre d'agression. Et même si la majeure partie de la population japonaise estime que le Japon a mené une guerre d'invasion en Chine, ceux qui en sont les instigateurs ont toujours fui leurs responsabilités. Grâce au contrôle que leurs descendants exercent sur les journaux et la télévision, il a été quasi impossible de rendre compte de cette guerre d'invasion dans les médias. Par ailleurs, le renforcement du contrôle des manuels scolaires par le ministère de l'Education nationale n'a pas permis d'inclure ces faits dans les ouvrages destinés aux élèves. Différentes interprétations selon lesquelles la guerre sino-japonaise aurait été un moyen de préserver la Chine de l'influence soviétique, qu'elle aurait permis de soustraire la Chine de l'invasion occidentale, qu'elle aurait favorisé la constitution de la Sphère de co-prospérité de la grande Asie orientale (Daitô-a Kyôeiken) ou encore qu'il s'agissait d'un conflit d'autoprotection ont circulé. On a ainsi cherché à idéaliser la guerre menée par le Japon. D'après eux, une reconnaissance du massacre de Nankin par la population revenait à reconnaître la guerre sino-japonaise comme une guerre d'invasion. Voilà pourquoi ils ont tout fait pour nier la réalité des événements qui se sont déroulés à Nankin. Et si 70 ans après les faits, une partie de l'opinion japonaise ne reconnaît toujours pas ce qui s'est passé dans l'ancienne capitale chinoise, la responsabilité en incombe au gouvernement qui a tout fait pour l'effacer de la mémoire de la population.
Quel est votre sentiment face aux différentes initiatives révisionnistes qui ont été prises ces dernières années ?
K. T. : Lorsqu'au début des années 1990, le PLD qui avait dominé la vie politique au Japon a perdu le pouvoir au profit d'une coalition dont il était exclu, les gouvernements Hosokawa et Hata ont reconnu la guerre d'agression menée par le Japon et ont exprimé leurs regrets aux pays asiatiques concernés. En 1994, une nouvelle coalition, celle-ci organisée autour du PLD et du Parti socialiste, arrive aux affaires. L'année suivante, le socialiste Murayama, qui dirigeait alors le gouvernement, a proposé que la Diète profite du cinquantième anniversaire de la fin du second conflit mondial pour voter une résolution concernant le colonialisme et la guerre d'invasion du Japon afin de "boucler les comptes du passé". Mais le PLD ne l'entendait pas de cette oreille et a tout fait pour saboter cette résolution. Les plus opposés à cette résolution ont mis sur pied la Conférence japonaise (Nippon kaigi), laquelle avait le soutien de la majorité des députés libéraux-démocrates. Les tenants de ce révisionnisme historique au cœur de la Conférence japonaise ont créé en décembre 1996 la Société pour l'élaboration de nouveaux manuels scolaires (atarashii rekishikyôkasho o tsukuru kai) dont le but était de rédiger des manuels qui nieraient l'existence des femmes de réconfort (ianfu), ces femmes forcées à se prostituer pendant la guerre, et du massacre de Nankin. Ils sont parvenus à leurs fins en 2001 avec la parution de leur premier opus. Ces révisionnistes ont obtenu le soutien du célèbre dessinateur Kobayashi Yoshinori qui a fait paraître en 1998 Sensôron [De la guerre, ed. Gentôsha]. Ce manga qui niait la réalité du massacre de Nankin s'est vendu à plus de 650 000 exemplaires !
La jeunesse japonaise est-elle assez sensibilisée à ces questions historiques ?
K. T. : Malheureusement, la jeunesse japonaise est bien peu consciente de ces questions. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Tout d'abord, le contrôle de l'Etat sur l'enseignement contribue à affaiblir le rôle des organisations susceptibles de défendre un regard honnête sur l'histoire et à empêcher l'enseignement de ce qui s'est passé pendant la guerre. Par ailleurs, les changements opérés dans les structures universitaires — publiques et privées — ont grandement compromis la liberté d'enseignement dans les universités du pays. Le contrôle s'est renforcé et a contribué à installer "le silence des historiens" (rekishika no chinmoku). Le rôle des médias est également contestable. Le "quatrième pouvoir" a favorisé la diffusion des idées révisionnistes. Il y a aussi cette tendance à l'autocensure quand il s'agit des questions liées à l'histoire. Celle-ci se justifie par l'activité d'organisations d'extrême-droite. Elles n'hésitent pas à menacer les éditeurs et tous ceux qui osent aborder la question du massacre de Nankin et des femmes de réconfort. Dès lors, si l'on veut que les jeunes s'intéressent à toutes ces questions, il faut faire en sorte de supprimer tous les obsatcles à la diffusion de la vérité historique.

Propos recueillis par Claude Leblanc


source : Journal OVNI

http://img108.imageshack.us/img108/5576/kasaharamv5.jpg
Kasahara Tokushi est spécialiste du massacre de Nankin. Il a également travaillé avec des historiens chinois et coréens pour l’écriture commune d’un manuel d’histoire. Photo prise lors de sa conférence du 1er octobre 2007 à Paris.

manifesto
21/11/2007, 18h09
Le pire c'est que il y a plein de négationistes au Japon.
Au premier rang Ishihara le maire de Tokyo.
Des fois j'ai vraiment honte d'aimer le Japon.

asagiri
22/11/2007, 15h20
bonjour

Hélas oui des négationistes , il y en a partout dans tous les pays

manifesto
22/11/2007, 18h31
oui mais ils sont pas maire de la capitale.
Ils éditent pas des BD best seller ...
Ils ne sont pas candidats au titre de 1er ministre ...

asagiri
23/11/2007, 16h20
bonsoir

Papon haut fonctionnaire pendant des années,cet homme politique français traitant des maghrébins de sous hommes, parti nazi légal aux Usa, nostalgiques de la petite moustache et du bras tendu dans les pays de l'est
ancients ss accueillis à bras ouverts en Argentine, alors si on commence à remuer la merde ça va franchement eclabousser un max

manifesto
23/11/2007, 19h04
ca n'empeche que le haut niveau de négationisme au Japon est honteux pour le pays.
Si le Japon veut enfin tenir le role qu'il mérite dans le monde actuel il ferait mieux de se débarasserf du monstre qui sommeil que de se réfugier dans un fantasme nationaliste d'un pays magnifique ...