Heiho
19/11/2007, 21h06
... sur fond de tensions
Le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda va rencontrer vendredi pour la première fois le président américain George W. Bush, sur fond de tensions entre les deux alliés.
M. Fukuda aurait pu espérer un meilleur contexte pour son entrée sur la scène internationale.
Depuis son élection en septembre, il a dû renoncer à poursuivre la mission de la marine japonaise dans l'Océan Indien, au grand dam de Washington, et assiste, impuissant, à l'opération de séduction engagée entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, avec la bénédiction de la Chine.
M. Fukuda a perdu la face devant son allié américain, le 1er novembre, lorsqu'il a dû suspendre, sous la pression de l'opposition, la mission de ravitaillement en carburant et en eau qu'assurait depuis fin 2001 la marine japonaise au profit des navires participant à la lutte antiterroriste en Afghanistan et dans l'Océan Indien.
Washington a fait savoir son mécontentement de voir la 2e économie du monde fuir ainsi ses responsabilités internationales.
Le Parti libéral-démocrate (PLD), auquel appartient M. Fukuda, a tenté en vain de trouver un compromis avec le Parti démocrate du Japon (PDJ), principale force de l'opposition.
Il a fait adopter mardi par les députés un projet de loi renouvelant pour un an cette mission, mais le texte est désormais dans les mains du Sénat, contrôlé par le DPJ, qui va prendre son temps avant de le rejeter.
Akira Kato, professeur à l'université Obirin, pense que l'impasse actuelle au Parlement va gêner les débuts diplomatiques de M. Fukuda.
"Au cours de son voyage, M. Fukuda va essayer de tester la réaction de Washington et probablement ensuite décider de la manière dont il va s'attaquer à la situation intérieure", a-t-il commenté.
La coalition au pouvoir a théoriquement le pouvoir d'adopter le texte en deuxième lecture à la Chambre des Députés avec une majorité des deux-tiers, ce qui est aisément réalisable, mais très mal perçu par l'opinion publique dans un pays où l'on privilégie la culture du compromis.
En faisant voter ce texte par les députés, sans débat, avant son départ pour Washington -- "un cadeau pour Bush", a dénoncé l'opposition --, le Premier ministre a simplement voulu montrer sa bonne volonté, estiment les analystes.
"M. Fukuda va transmettre à M. Bush le message habituel selon lequel l'alliance entre le Japon et les Etats-Unis est solide", a commenté Takehiko Yamamoto, professeur de politique internationale à l'université Waseda.
Mais d'autres questions embarrassantes figurent sur l'agenda du Premier ministre japonais.
Le Japon s'inquiète du projet des Etats-Unis de retirer la Corée du Nord de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, ce qui permettrait à Pyongyang d'accéder aux organisations financières comme la Banque Mondiale.
Tokyo le ressentirait comme une trahison, alors que la question des Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 70 et 80 n'est pas réglée.
Mardi, un responsable du Département d'Etat américain a pour la première fois déclaré qu'il n'y avait pas de lien entre le retrait de Pyongyang de la liste des pays terroristes et la question des disparus japonais.
"Il me semble que les positions du Japon et des Etats-Unis sur ce sujet sont en train de diverger de façon importante", a estimé M. Yamamoto.
Parmi les autres sujets de tension figurent les restrictions japonaises sur les importations de boeuf américain, limitées pour l'instant aux bovins de moins de 20 mois, et le fardeau financier des bases américaines que chacun des deux alliés se rejette.
(Source: actu.orange.fr)
PS: si le sujet a déjà été traité merci de supprimer le post
Le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda va rencontrer vendredi pour la première fois le président américain George W. Bush, sur fond de tensions entre les deux alliés.
M. Fukuda aurait pu espérer un meilleur contexte pour son entrée sur la scène internationale.
Depuis son élection en septembre, il a dû renoncer à poursuivre la mission de la marine japonaise dans l'Océan Indien, au grand dam de Washington, et assiste, impuissant, à l'opération de séduction engagée entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, avec la bénédiction de la Chine.
M. Fukuda a perdu la face devant son allié américain, le 1er novembre, lorsqu'il a dû suspendre, sous la pression de l'opposition, la mission de ravitaillement en carburant et en eau qu'assurait depuis fin 2001 la marine japonaise au profit des navires participant à la lutte antiterroriste en Afghanistan et dans l'Océan Indien.
Washington a fait savoir son mécontentement de voir la 2e économie du monde fuir ainsi ses responsabilités internationales.
Le Parti libéral-démocrate (PLD), auquel appartient M. Fukuda, a tenté en vain de trouver un compromis avec le Parti démocrate du Japon (PDJ), principale force de l'opposition.
Il a fait adopter mardi par les députés un projet de loi renouvelant pour un an cette mission, mais le texte est désormais dans les mains du Sénat, contrôlé par le DPJ, qui va prendre son temps avant de le rejeter.
Akira Kato, professeur à l'université Obirin, pense que l'impasse actuelle au Parlement va gêner les débuts diplomatiques de M. Fukuda.
"Au cours de son voyage, M. Fukuda va essayer de tester la réaction de Washington et probablement ensuite décider de la manière dont il va s'attaquer à la situation intérieure", a-t-il commenté.
La coalition au pouvoir a théoriquement le pouvoir d'adopter le texte en deuxième lecture à la Chambre des Députés avec une majorité des deux-tiers, ce qui est aisément réalisable, mais très mal perçu par l'opinion publique dans un pays où l'on privilégie la culture du compromis.
En faisant voter ce texte par les députés, sans débat, avant son départ pour Washington -- "un cadeau pour Bush", a dénoncé l'opposition --, le Premier ministre a simplement voulu montrer sa bonne volonté, estiment les analystes.
"M. Fukuda va transmettre à M. Bush le message habituel selon lequel l'alliance entre le Japon et les Etats-Unis est solide", a commenté Takehiko Yamamoto, professeur de politique internationale à l'université Waseda.
Mais d'autres questions embarrassantes figurent sur l'agenda du Premier ministre japonais.
Le Japon s'inquiète du projet des Etats-Unis de retirer la Corée du Nord de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, ce qui permettrait à Pyongyang d'accéder aux organisations financières comme la Banque Mondiale.
Tokyo le ressentirait comme une trahison, alors que la question des Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 70 et 80 n'est pas réglée.
Mardi, un responsable du Département d'Etat américain a pour la première fois déclaré qu'il n'y avait pas de lien entre le retrait de Pyongyang de la liste des pays terroristes et la question des disparus japonais.
"Il me semble que les positions du Japon et des Etats-Unis sur ce sujet sont en train de diverger de façon importante", a estimé M. Yamamoto.
Parmi les autres sujets de tension figurent les restrictions japonaises sur les importations de boeuf américain, limitées pour l'instant aux bovins de moins de 20 mois, et le fardeau financier des bases américaines que chacun des deux alliés se rejette.
(Source: actu.orange.fr)
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